Eli Quinn

Née Victoria Mary Elizabeth Peterson et issue de la petite noblesse anglaise, Eli vit le monde à Londres, dans un manoir face au port. La famille Peterson vivait (très aisément) des quelques plantations dont elle avait la propriété sur une quelconque île du Nouveau Monde. Nouveau Monde où elle n'avait d'ailleurs jamais mis les pieds. Seul le fils ainé de la famille traversait l'océan plusieurs fois par an pour veiller aux affaires de son père.
La petite Victoria fut élevée par les meilleurs intendants du pays ; chérie, gâtée, elle avait absolument tout pour être heureuse. Cette douillette petite vie, pourtant, ne convenait pas à la fillette dont l'imagination débordante demandait plus. Plus d'aventure, plus d'intrigues et de batailles. Très vite, elle se réfugia dans la lecture, dévorant chaque livre qui lui tombait sous la main. Loin d'assouvir son besoin de découvertes, les romans éveillèrent en elle un profond désire d'évasion. C'est ainsi que son regard se tourna peu à peu vers l'océan qu'elle pouvait apercevoir depuis la fenêtre de sa chambre. De l'autre côté de cet océan, disait-on, existait un autre monde. Un monde complétement différent ; un monde neuf...

Dès l'âge de douze ans, la petite Victoria commença à se soustraire à la surveillance de ses intendants pour aller vagabonder dans les rues de Londres et sur le port. A treize ans, elle demanda à son frère ainé de l'emmener avec lui. Frère ainé qui, bien évidemment, lui conseilla de retourner à ses études. A quatorze ans, elle rencontra un jeune homme : Philippe. Ce dernier, de retour des Caraïbes, lui fit le récit de ses aventures ; il lui enseigna tout ce qu'il savait. Et bien plus encore ! A quinze ans, le rêve d'évasion de la jeune fille atteignait son paroxisme. Elle ne voulait, non, elle ne pouvait plus supporter les courbettes et la bande de culs-serrés qu'elle cotoyait à longueur de journée. C'est à ce moment là, qu'une idée germa dans son esprit.

Elle partit bientôt à la recherche d'un navire sur lequelle elle pourrait s'embarquer. En vain. Quel capitaine sain d'esprit accepterait une femme sur son bâtiment ? Car oui, ce n'était pas son manque de connaissance qui lui faisait défaut, mais bien sa féminité. Ce qu'il lui restait à faire s'illustra alors très nettement dans l'esprit de Victoria. A seize ans, elle commença à se travestir. Elle se fit appeler par le diminutif de son troisième prénom, Eli, que l'on pouvait facilement confondre avec un nom d'homme ; elle abandonna robes et jupons pour chemises et pantalons. C'était facile, sa faible poitrine et ses hanches fines ne la trahiraient pas. Pour finir, afin d'en terminer complétement avec sa véritable identité, elle changea égalemment son nom. Eli Quinn était né.

Très vite, Eli embarqua sur un navire marchand en route pour le Mexique. Un bateau qu'elle quitta dès sa première escale : Kingston. Ville en plein essort qui habritait, disait-on, les meilleurs matelots que les océans aient connu... Pourtant, dès son arrivée en ville, ce fût la désillusion pour Eli. La jeune fille, qui avait grandi dans le luxe et la richesse, se heurta aux difficultés de la vie : l'argent pour survivre, un toit pour dormir... Tout ces "détails" qu'elle n'avait jamais eu à envisager. Finalement, Eli trouva un emploi dans une immense demeure à l'écart de la ville. Ce n'était pas grand chose, mais cela lui permettrait de survivre jusqu'à ce qu'elle trouve mieux. Aussi, par pure commodité, elle continua à se faire appeler Eli Quinn et à porter des vêtements d'hommes ; consciente que sa féminité rendrait les choses encore plus compliquées.

Ainsi, Eli commença une double vie ; ou plutôt une triple vie. D'un côté le secret bien gardé de sa féminité et de l'autre, sa vie chez les nobles la journée et parmi le peuple le soir. La jeune femme écumait auberges et tavernes dans l'espoir de trouver un navire sur lequel embarquer.

Bornée. Il semblerait que tout le monde s'accorde sur ce point. Eli est une jeune fille élevée dans le luxe et sans doute est-ce la raison de son obstination. Quand elle a une idée en tête, il est impossible de la lui faire oublier ; quand elle veut quelque chose, elle l'obtient et ce, par n'importe quel moyen. Fidèle. Et c'est là sa plus grande qualité. Eli n'a qu'une seule et unique parole, jamais elle ne vous trahira. Loin d'avoir la langue bien pendue, elle saura veiller sur vos secrets. Et si elle vous accorde son amitié, ce sera pour la vie. En revanche, elle est très rancunière. Ne faite jamais l'erreur de trahir sa confiance, elle ne vous le pardonnera pas. Eli ne donne qu'une chance, saisissez la et ne la laissez pas filer. Méfiante. En effet, la jeune femme n'accorde pas sa confiance à n'importe qui. C'est un besoin chez elle de savoir à qui elle a affaire. De plus, après plusieurs longues soirées passées dans les taverne et les auberges regorgeant de marins et de soldats ivres morts, elle a appris qu'un visage en cache souvent un autre. Impulsive. Plutôt susceptible, Eli supporte mal les remarques. Il est plutôt facile de la faire sortir en dehors de ses gongue ; il suffit que quelque chose n'aille pas dans son sens. Très loin de maîtriser ses sautes d'humeur, ses poings partent plutôt vite. Discrète. Eli n'est pas une fille très bavarde. Elle est plus du genre à rester calmement dans son coin, sans un mot, observant ce qui l'entoure. Elle possède d'ailleurs un sens de l'observation très aiguisé. Orgueilleuse. Encore une chose qui lui vient de son passé en Angleterre. Habituée à ce qu'on soit aux petits soins avec elle et à ce qu'on flatte son ego, il lui arrive (souvent) de se montrer légèrement narcissique. Et enfin, jalouse. Eli est une personne très possessive et déteste qu'on lui retire ce qu'elle considère comme sa propriété.