| | | Un trésor dissimulé |  |
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Ismaël Toeless
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Bouteilles à la mer : 17
Débarquement le : 15/12/2010
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| | Sujet: Un trésor dissimulé Mar 21 Déc - 1:33 | |
| Un trésor dissimulé entre
deux bestiaux Libre Allégresse. Ô combien ce sentiment m'est familier ! C'est une sensation qui m'envahi à chaque fois que mes doigts se glissent dans d'autres poches que les miennes. A chaque fois, oui. Depuis des années. C'est comme si une demi-dizaine de volatiles prenaient tout à coup leur envol dans mon coeur. Ceci mêlé à un étrange sentiment de danger. Le danger de se trouver pris la main dans le "sac". Puis, quand mes doigts frôlent quelques pièces, quelques bijoux, la libération s'empare de mon corps. Libre. Les pièces tombent alors une à une dans mes propres poches, facilement, naturellement et je m'envole. Ô joie, je jubile, j'exulte. Seul un voleur peut comprendre cette sensation si unique, si intense...
C'est emprunt de ce sentiment d'allégresse que je dévalais les ruelles de Kingston. Il faisait noir. D'épais nuages habitaient le ciel, privant la ville de la moindre lueur. Mes jambes me menaient machinalement à la taverne alors que mes poches, lourdes de bibelots et d'argent, fouettaient mes flancs. Sous un soleil de plomb, j'avais passé la plus grande partie de l'après-midi à courir les quais à la recherche d'un ou deux pigeons à plumer. Que voulez-vous ? Il faut bien vivre ! De plus, ce serait sacrilège de ne pas exploiter ce don dont Dieu m'a fait cadeau. Ces mains agiles, mes outils de travail... S'Il m'avait voulu forgeron, Il m'aurait doté d'épaules et de bras robustes, s'Il m'avait voulu soldat, Il m'aurait doté de discipline et d'ambition. C'est aussi simple que ça. La taverne se rapprochait à chacune de mes enjambées et je pouvais déjà percevoir les rires gras de deux ou trois ivrognes attablés dans la vieille bâtisse. Bientôt, j'attendrais la vieille chambre où j'avais élu domicile et pourrais me débarrasser de toute cette broquaille, encombrante et bruyante. Je me hattai un peu plus.
C'était sans compter cette silhouette qui détourna mon attention de mon objectif. Ce fut plus l'apparente discrétion dont la dite silhouette tentait de faire preuve que l'heure tardive à laquelle elle apparue qui attisa ma curiosité. A Kingston, il n'y a pas d'heure pour se balader et les promenades nocturnes sont d'usages. En revanche, se dissimuler sous une longue cape sombre et jeter des coups d'oeil répétitifs derrière son épaule, voilà qui n'est pas commun. Piqué par une soudaine curiosité, je déviais quelque peu de mon but pour me jeter sur les traces de l'inconnu. L'ombre se dirigeait rapidement vers le centre de la ville, cet endroit si vivant le jour et si mortellement désert la nuit. Soucieux de ne pas dévoiler ma présence, je posai une main contre le tissu de ma poche afin de faire taire le bruit régulier des pièces de monnaie. La destination de la silhouette se profila bientôt parmi les ténèbres de la nuit : les écuries. Cela n'avait aucun sens. Qui donc rendrait visite aux bestiaux si tardivement et pourquoi ? Et pourquoi tant de précaution afin de rester invisible ? Tout cela n'avait aucun sens. C'est alors que l'excitation me submergea et mon imagination de conta une histoire...
L'histoire d'un marin, la trentaine tout au plus, peu gâté par Dame Nature, muet de préférence et doté d'une jambe de bois. Un marin à qui un vieux pirate avait confié le secret d'un trésor. Un trésor dissimulé dans une vieille écuries... Le marin, ne pouvant prononcer le moindre mot, garda le secret pendant dix longues années. Et, à la mort du vieux pirate, le voilà qui va récupérer le trésor dissimulé. Hélas, cette silhouette marche trop vite et trop surement pour être dotée d'une jambe de bois. Me voilà bien embêté...
Le coeur battant la chamade, je regarde l'inconnu se glisser par la grande porte des écuries et disparaitre à l'intérieur. Il me fallait prendre une décision. J'aimais le risque, ma vie même n'était qu'une longue liste de risques. Je décidai alors de m'introduire dans le bâtiment à mon tour... | |
| | | | Romane Meery
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Mar 28 Déc - 0:45 | |
| [je sais pas pourquoi je le sens mal pour Romane U_U] La journée venait maintenant de se finir. Une longue journée monotone, où tout s’était passé comme à son habitude. On se lève, on supporte la pression de ses parents d’accueils dès le matin, on s’en va aider celle à qui on a confié, sans demander son avis, le rôle de mère, aux courses et autres tâches ménagères pour d’autres familles et le soir, petite note musicale sur les touches d’un piano pour arrondir les fins de mois. Pour ne pas changer, cette journée, comme toutes les autres, aura été une nouvelle lutte sociale. Rester discrète, ne pas tenir des propos incohérents, essayer de se retenir d’être franche même si cela relevait encore du miracle. Cependant, il restait encore une tâche à faire. Chaque soir, après avoir finit son petit concert au bar du coin, Romane avait pris pour habitude d’enfiler une longue cape noire afin de ne pas être reconnue et de partir dans un coin que seule elle connaissait parmi ses « proches ». L’envie de fuir, de liberté se faisant grandissant jour après jour et désespérant de voir son salaire retomber dans les mains d’autres personnes qu’elle, à la tomber de la nuit, Romane cachait précieusement les pourboires qu’elle avait réussi, malgré son asociabilité, à amasser pour aller les conserver dans une petite boîte située dans une écurie non loin de là.
Elle n’avait pas peur de sortir la cape noire, devenue courante de nos jours. Tous les moyens étaient bons pour garder l’existence secrète de ce trésor. Si elle venait à se faire prendre, en premier lieu elle recevrait des sentences mais en plus elle perdrait toutes ses économies et verrait ainsi voir la date de son départ reculé.C’est donc comme tous les jours qu’elle sortit du bar, prit une route différente de celle de sa « maison », enfila après avoir vérifié que personne ne l’avait suivit sa cape noire et fila dans la nuit vers son trésor.
Alors qu’elle arrivait juste devant l’écurie, au moment de rentrer dans celle-ci, elle aperçut une silhouette derrière elle. Trop tard. Elle était rentrée, elle avait mis en évidence le lieu compromettant. Son cœur se mit à battre la chamade. L’adrénaline augmentait la pression du sang dans ses veines. Romane sentit ses joues rosir. Qui cela pouvait-il être ? Etait-il là pour elle ? Si ce n’était pas le cas, que pouvait-il bien faire ici ? Devait-elle se cacher ? Impossible, la peur la rendit incapable de se concentrer. Entrant dans le cercle vicieux de l’angoisse, Romane se mit à agir de manière impulsive. Elle se cacha derrière la grande porte de l’écurie et attendit nerveusement ce mystérieux inconnu. C’est alors que la porte se poussa. Romane ferma les yeux en grimaçant, comme pour prendre son élan et s’encourager, et bondit derrière l’étranger pour le plaquer contre le mur, sa capuche masquant toujours son visage. Elle n’avait rien, pas de plan, pas d’arme, pas de génie ou même d’éloquence. Elle venait peut-être de faire la plus grosse erreur de sa vie. Ses mains tentèrent de maintenir bloquer son ennemi contre le mur de l’écurie. Elle n’osait dire un mot, rêvait de fuir mais n’imaginait semer ce fauteur de troubles. Elle devait jouer le jeu. Après avoir rassemblé tout son courage, elle prit enfin la parole et réussi à prendre un air confiant malgré quelques trémolos dans sa voix.
Attention, je suis armée ! Qu’est-ce que tu me veux !
Sa voix se voulait autoritaire et menaçante, mais la pauvre, elle restait une jeune fille à la voix aigu et peu sûr d’elle. Espérons que cela fasse l’affaire. | |
| | | | Ismaël Toeless
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Mar 28 Déc - 2:21 | |
| Ismaël venait tout juste de franchir la porte de l'écuries lorsqu'il se sentit agrippé et plaqué brutalement contre le mur de l'endroit. Le garçon réprima un cri de surprise. Il n'avait même pas remarqué qu'il avait trahi sa présence et que la silhouette l'avait aperçu. Il ne s'attendait donc pas à ce qu'on lui tombe dessus dès son entrée dans le lieu. Il faisait noir et le jeune Toeless ne pouvait distinguer de l'inconnu que les mains incertaines, mais déterminées, qui le retenaient immobile. Ou plutôt, qui essayait de le retenir immobile. Une voix s'éleva de sous la cape et un immense sourire s'étala sur le visage de Maël. Une femme. Il aurait dû s'en douter vu la poigne faible qui le retenait prisonnier. Poigne de laquelle il ne chercha pas à se soustraire. Il était là par pure curiosité et n'avait aucune envie de se battre. Sans se débattre donc, il écouta la jeune femme le menacer de la voix. Les yeux du jeune homme s'habituaient peu à peu à l'obscurité et il pouvait à présent distinguer le visage de l'inconnue. Il s'agissait bel et bien d'une femme. Une jeune fille fort jolie d'ailleurs, doté d'un regard d'un bleu océan qu'Ismaël n'arrivait plus à quitter. C'était le genre de regard dont on ne peut se défaire une fois qu'on a plongé les yeux à l'intérieur, le genre de regard électrique qui vous paralyse tout entier. Malgré le trouble qu'il ressentit pendant une demi-seconde face aux yeux de la belle inconnue, il retrouva bientôt toute sa superbe et esquissa un nouveau sourire encore plus franc que le précédent. Quelques minutes plus tôt, il avait pensé sa journée terminée. En réalité, elle ne faisait que commencer...
En effet, l'inconnue venait d'attiser sa curiosité. Elle n'avait ni l'air, ni le gabarit d'une voleuse, d'un pirate ou d'un vagabond. Non, rien de tout ça ne semblait lui correspondre. Ainsi donc, que faisait-elle ici, à une heure si tardive, cherchant silence et discrétion. De plus, Maël était d'humeur joueuse. Cette mystérieuse jeune femme semblait méfiante et, de toute évidence, sa présence l'inquiétait. La soirée promettait d'être intéressante. Toujours immobile, il afficha un air joyeux et répondit de la voix la plus avenante dont il était capable.
- Tu es aussi armée que je le suis. C'est à dire que tu ne l'es pas ! Sinon, sans doute m'aurais-tu déjà transpercée d'une lame ou logée une balle dans la tête ; car tu sembles bien incapable de garder ton sang-froid. Je remercie donc le ciel que tu ne portes pas la moindre arme sur toi. Dans le cas contraire, je serais en route pour le Septième Ciel. Et crois-moi, je tiens à la vie. Afin de dissimuler son mensonge, le regard du garçon se fit fuyant lorsqu'il repris de plus belle. Ce que je te veux ? Rien du tout ! En fait, je cherche un trésor. Je crois que quelqu'un en a dissimulé un dans cette grange et... J'ai besoin d'argent, vois -tu ? Tout en parlant, il remua ses poches dans lesquelles des pièces s'entrechoquèrent bruyamment. Peut-être pourrais-tu m'aider, non ? Je te promets de partager !
Nouveau sourire enjoué. Il n'avait aucune idée du pourquoi de la raison de la présence de cette jeune inconnue en ces lieux et il voulait le découvrir. S'il avait su que cette écuries contenait en effet un trésor caché, sans doute ce serait-il tut. Il aurait quitté les lieux rapidement pour y revenir le lendemain matin à la première heure afin de fouiller l'endroit, aidé par les rayons du soleil. Tout en parlant, Ismaël avait posé sur l'inconnue un regard appréciateur. Il décida très vite que celle-ci l'intéressait. Oui, il décida. Il décida comme on décide de manger une soupe au lieu d'un rôti. Oui, elle l'intéressait. Ce visage inquiet, ces yeux bleus électriques, cette poigne incertaine, cette cape dissimulant un corps sans doute aussi parfait que cette bouche. N'importe quel homme se sentirait attiré par une telle femme et Maël n'échappait pas à la règle.
Finalement, Toeless se dégagea doucement de la poigne de la jeune inconnue, mais ne bougea pas. Il resta planter là, attendant qu'elle se décide à le laisser bouger. De l'Ismaël tout craché : laisser décider son prochain de l'issu de la situation et s'en accommoder quoiqu'il arrive. Le garçon n'était pas de ceux cherchant à tout maîtriser à tout pris. Il préférait s'adapter aux événements plutôt que de faire en sorte que les événements s'adaptent à lui. Cela lui avait toujours réussi. Il était ainsi, modelable.
- Je m'appelle Ismaël. Ismaël Toeless. Tu peux me fouiller si tu veux, tu verras que je ne suis pas armé.
Maël avait confiance en lui et en ses paroles. Même si l'inconnue le fouillait, ce dont il doutait, il savait qu'elle ne trouverait pas les deux poignards qu'il emmenait avec lui partout où il allait. Il avait su les dissimuler pour que personne ne les trouve jamais. Sa vie en dépendait. | |
| | | | Romane Meery
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Mar 28 Déc - 14:08 | |
| Il se trouvait là, juste devant elle. Elle le tenait mais ne pouvait rien faire, comme impuissante. Pourtant, elle ne s’avouera jamais vaincu et se battrait, au sens littéraire du terme, jusqu’au bout pour s’assurer la liberté. Peu sûr d’elle mais sacrément têtue. D’une fierté à vous en couper la parole. Pourtant, le silence était maître. Déjà que Roman était très peu bavarde, mais si en plus les pulsations de son pouls venaient faire barrage, ne vous attendez pas à ce qu’elle vous fasse un discours moralisateur sur les espions en pleine nuit. Une chose est sûr, ses palpitations ne se clameront pas tant qu’elle n’aura pas découvert l’identité de son visiteur. Si elle se retrouvait en face d’une personne qui la connaissait, elle était foutue. Entre ceux qui la dénonceraient et ceux qui lui feraient du chantage, elle ne saurait citer aucun nom qui n’appartienne dans aucune de ces deux catégories. Et oui, ce n’est pas toujours facile de ne pas savoir s’intégrer. C’est alors que les yeux de Romane s’habituèrent à la sombre clarté de l’écurie. Il faisait beaucoup plus noir à l’intérieur qu’à l’extérieur car ici, il n’y avait pas un gigantesque lampadaire appelé plus communément la lune. Pourtant, les rayons de cette dernière réussirent à infiltrer l’endroit à travers certains écarts entre les planches de bois qui soutenaient l’écurie. C’est là que le regard des deux inconnus se croisa. Romane écarquilla les yeux, véritablement surprise. Elle ne le connaissait pas. Pire, elle ne l’avait jamais vu. Alors que dans son esprit, elle imaginait une connaissance ou un vieil homme aux rides creusées de perversion le sourire satisfait d’une proie aussi facile. Non, ce n’était rien de tout cela. C’était juste … un garçon. Et un très beau garçon d’ailleurs mais Romane ne se perdit pas dans la contemplation. A peine l’eut-elle aperçut qu’il répondit à la question posé.
Romane mordit sa lèvre inférieure lorsque son interlocuteur observa ingénieusement qu’elle ne pouvait pas être armée. Co … comment le savait-il ? Autant Romane avait une logique implacable, autant les comportements humains étaient pour elle indéchiffrables. De plus, il souligna qu’elle était incapable de garder son sang-froid ce qui lui fit immédiatement oublier sa peur pour laisser place à la colère. Qu’elle le comprenne ou non, elle était vexée, mais surtout en colère de voir qu’il semblait si bien la connaître alors qu’elle ne l’avait jamais rencontré avant. Avait-il pour habitude de l’espionner toujours comme ça ? L’avait-il déjà vu lorsqu’elle se laisser dépasser par ses émotions ? C’est alors que l’inconnu parla d’un trésor. Prise par surprise, le souffle de Romane se coupa, comme si elle cherchait à cacher sa présence. Ses yeux qui avaient repris leur forme d’amande s’écarquillèrent de nouveau. Mais comment savait-il ? Alors que son rythme cardiaque s’était laissé bercer par la conversation, il accéléra de plus belle et donnait l’impression d’être encore plus frappant que quelques minutes plus tôt. Ce n’était pas possible, elle n’avait parlé de son « trésor », qui ne concerne que de pauvres économies, à personne. Comment pouvait-il être au courant de son existence ? Si il l’avait vu en la suivant, il devait déjà savoir où il était et devait seulement se jouer de notre pianiste. Le sang lui monta aux joues. Perturbée, sa poigne se fit de plus en plus faible jusqu’à ce que son prisonnier n’ait plus qu’à léger mouvement à faire pour se dépêtrer.
Son regard s’était perdu comme si elle avait totalement oublié qu’elle n’était plus seule. Tout était finit maintenant. Il devait savoir où il se trouvait, peut-être même avait-il déjà tout prit et il n’était là que pour se moquer de sa victime. C’est alors que l’étranger repris la parole. Arrachée à ses pensées, Romane avait eut le temps de s’apitoyer sur son sort. Maintenant, la colère pouvait prendre place. Romane releva la tête et foudroya son voisin du regard. Elle n’avait pas plusieurs choix. Elle s’écarta de 2 pas et empoigna un crochet pendant au mur et revint se placer devant son adversaire à qui elle plaça la pointe de son arme au niveau du cou. De toute évidence, elle n’avait pas l’habitude d’utiliser un tel instrument, mais cela ne rendait pas la chose inoffensive. Les impulsifs sont parfois les plus dangereux et une chose est sûr, Romane avait la colère de celle qui pensait que l’on se moquait d’elle et à qui on aurait volé ses économies.
Ismaël … Je veux que tu t’en ailles immédiate …
Romane se rappela d’un élément qui pouvait être crucial. Ses poches ! Il parlait du trésor et avait fait bouger des pièces d’or dans ses poches. Peut-être que son trésor était toujours ici finalement. Peut-être que le garçon qu’elle avait en face de lui n’était rien d’autre qu’un prétentieux baignant dans l’arrogance. D’ailleurs, son sourire pouvait l’affirmer. Elle jeta alors son regard sur les poches de son adversaire.
Tes poches ! Pourquoi sont-elles aussi pleines ? Tu n’aurais quand même pas osé ?
Romane ne perdait elle-même dans ses pensées, ce qui rendait son discours peu explicite. Elle tenta alors d’approcher ses mains du butant de son prisonnier. | |
| | | | Ismaël Toeless
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Mar 28 Déc - 23:33 | |
| Sans se départir de son sourire étincelant, Ismaël regarda la jeune inconnue s'éloigner momentanément, s'emparer d'un crochet puis revenir le placer sous sa gorge. Là, il déglutit difficilement devant cette nouvelle menace, mais n'en perdit pas le sourire pour autant. La jeune femme ne réagissait pas du tout comme il l'avait imaginé, c'était parfait. A présent, il allait pouvoir jouer et essayer d'imposer sa présence sans pour autant se retrouver égorgé. Et oui, aux yeux du garçon, aimer la vie ne signifiait pas s'enfermer entre quatre murs afin d'éviter tout danger, au contraire. Comment trouver une quelconque intérêt à la vie si on ne ne prenait jamais de risque et si on ne la mettait jamais en danger. En danger, il l'était à ce moment précis. Vu l'inquiétude qu'il pouvait lire dans les yeux de la demoiselle, il se doutait bien qu'elle s'était rarement, sinon jamais, retrouvée dans des situations semblables. Ce qui la rendait d'autant plus dangereuse. La peur est une bien piètre conseillère et si celle-ci ordonnait à l'inconnue de faire usage de ce crochet, Maël n'aurait plus qu'à se laisser enfermer entre quatre planches et jeter à la mer. Une fois encore donc, Toeless resta immobile. Cette fois-ci en revanche, c'était plus par instinct de survie que par moquerie. Pendant un court instant, il quitta le regard électrique de la jeune femme et posa les yeux sur l'objet qui le tenait en respect. Puis la voix de l'inconnue résonna une seconde fois à ses oreilles. Une voix douce qui se voulait autoritaire. Un nouveau sourire déforma les traits du jeune homme lorsqu'il l'entendit prononcer son nom.
- Tu veux que je m'en aille ? La douce voix de Maël se fit moqueuse. Le problème vois-tu, c'est que moi, je ne veux pas m'en aller. Et même si je le voulais, tu m'en verrais incapable. Je ne tiens vraiment pas à me retrouver écorcher par un crochet à foin rouillé. Ce serait une mort bien regrettable et indigne de ma personne. Et puis je dois t'avouer que je suis déçu. Je me suis présenté et je m'attendais à ce que tu fasses de même, s'aurait été la moindre des politesses...
Ismaël accompagna ses paroles d'une moue boudeuse avant de couvrir l'inconnue d'un regard emprunt d'une certaine fierté. Il ne pouvait s'empêcher de se demander la raison poussant cette jeune femme à se montrer si méfiante et si agressive. Les paroles qu'elle prononça ensuite n'endormirent en rien la curiosité du garçon qui fronça les sourcils. Les mains de la jeune femme s'approchèrent dangereusement de ses poches. Là, Ismaël réagit. Vivement, il fit barrages à l'aide de ses propres mains, se retenant à grande peine d'empoigner les poignets de la demoiselle, conscient que ce risque provoquerait une réaction démesurée de la part de l'inconnue. Il n'existait qu'une seule chose à laquelle Maël tenait plus que la vie ; et c'était l'argent. Il considérait ces objets volés comme sa propriété et ne tolérerait pas que quiconque mette la main sur ses biens, même s'il s'agissait d'une belle brune au regard envoûtant. La curiosité attisée par les mots de la demoiselle qui n'avaient, il faut le dire, aucun sens, le visage pétillant du jeune homme se désintégra pour laisser place à une mine déconfite.
- Osé quoi au juste ?
La cervelle de Maël carburait à cent à l'heure ; les pièces du puzzle s'assemblèrent alors une à une. Et s'il avait vu juste ? Et si cet endroit renfermait vraiment un trésor et que cette jeune femme en était vraiment le gardien ? Non. Impossible. C'était improbable et même impossible. Une telle coïncidence ne pouvait exister. Il était entré dans cette écurie alors que son esprit imaginait le plus hypothétique et le plus incertain des scénario et, après avoir découvert le visage de la jeune femme, y était resté dans le seul but de s'amuser un peu. Pas une seule seconde il n'avait vraiment imaginé qu'un trésor se trouvait réellement à quelques mètres de lui. Se pouvait-il vraiment que le hasard se montre si clément envers lui ? Dans ce cas précis, l'étrange comportement de la demoiselle s'expliquait. Un sourire qui semblait bien timide par rapport aux précédents se dessina sur les lèvres de Toeless. Il réitéra sa question, avec fermeté cette fois.
- Osé quoi ?
Son regard enjoué s'imprégna de malice et d'avidité. | |
| | | | Romane Meery
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Mer 29 Déc - 3:56 | |
| Romane foudroya du regard ce fameux Ismaël. Il était si … prétentieux, si arrogant si … son sourire déboussola Romane. C’était elle qui le menaçait et tenait sa gorge en otage. Alors pourquoi tout donnait-il l’impression que c’était lui qui avait l’avantage ? On le menaçait de mort, et voilà qu’il se permettait d’être sarcastique et de se moquer de son ennemi. Romane se retrouvait bloquée, sans savoir quoi ajouter. Par contre, lui semblait savoir quoi dire. Il ne comprenait pas les sous-entendus de Romane. Celle-ci comprit alors qu’elle avait sans doute fait une erreur et avait validé des hypothèses sans vraiment avoir cherché à les vérifier. Soit Ismaël partait loin dans la moquerie, prétendant ne pas comprendre, soit, ce qui semblait être la solution la plus rationnelle, Romane n’avait fait que spéculer et son voisin ne connaissait pas l’existence de son trésor, ou du moins, il ne se trouvait pas dans sa poche.
Hésitante, sa poigne sur le crochet se fit moins puissante. Romane se mit à réfléchir. Ismaël devait partir et vite, comme ça elle pourrait vérifier l’état de son secret. Mais comment faire ? Il ne semblait pas vouloir satisfaire sa demande et en plus, elle n’avait pas arrangé les choses en titillant sa curiosité. Décidemment, Romane enchaînait les maladresses. De toute façon, il n’était plus utile pour elle de menacer son inquisiteur. Il ne semblait pas vouloir lui faire de mal et elle était très peu convaincante dans le rôle de la menaçante. Elle lâcha le fauteur de trouble et recula de quelques pas mais garda fermement le crochet entre ses mains, méfiante comme jamais face à cet inconnu.
Je déteste ton sourire, répondit-elle le regard accusateur, sans laisser paraitre un seul trait agréable. Il est arrogant et il essaye de te donner de l’importance alors que tu n’es rien d’autres qu’un chercheur de trésor de bas étage. Tu t’estimes important mais il n’empêche que tu te retrouves là, à la tomber de la nuit, à suivre des inconnus pour essayer de grappiller des sous. Comment peux-tu sourire sachant ça ?
Elle pensa chacune de ses paroles. D’une franchise cinglante, Romane ne s’est jamais gênée pour dire ce qu’elle pensait des gens et était connu pour sa froideur légendaire. Jamais elle n’avait reculé devant une vérité blessante et pourtant elle n’avait toujours pas appris à se défendre en cas de problème. Elle se retrouvait là, seule, face à un inconnu dont elle ne connaissait rien. Elle connaissait les lieux et crier ne serait qu’une perte de temps et d’énergie. Et si elle était tombée sur un psychopathe qui, à la moindre provocation, enlevait son masque et se transformer en Jack l’éventreur. Son pouls commença à s’accélérer sans qu’elle ne se permette de quitter des yeux son rival. Elle redoutait sa réaction et pourtant, elle ne regrettait pas ses paroles. De toute façon, il restait son arme et il n’y avait pas besoin de savoir se servir d’une épée pour utiliser un vulgaire crochet rouillé.
Il n’y a pas de trésor ici alors va-t-en ! dit-elle avec un léger bégaiement avant de reprendre de l’assurance pour parfaire son mensonge. Avant que je te montre comment je sais manier une arme.
Ca, romane n’avait pas froid aux yeux. Pour les menaces et les critiques, elle était bonne. Pour le reste … Etre têtue était un sacré défaut chez elle et il était certain qu’un jour, cela lui coûtera la vie. | |
| | | | Ismaël Toeless
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Jeu 30 Déc - 0:49 | |
| Le sang-froid d'Ismaël lui permettait de jouer l'insolent, mais en réalité il détestait le contact du métal froid contre sa carotide. Malgré le ridicule de l'objet, cette arme improvisée pouvait faire beaucoup de dégâts et même le priver de la vie. Ainsi, le garçon mettait sa vie entre les mains de la capacité qu'aurait cette jeune femme à rester maîtresse de ses actes. Ce qui était risqué, il fallait bien l'avouer. Pourtant, fidèle à lui-même, pas une seule minute il ne se laissa submerger par la pression. Il s'était à plusieurs reprises sorti de situations plutôt délicates grâce à son aplomb et son calme à toute épreuve, peut-être qu'une fois encore, ces deux qualités lui sauveraient la mise. Alors que Maël doutait de la réaction de l'inconnue face à son insolence, celle-ci sembla hésiter un instant, puis baissa finalement son crochet avant de reculer d'un pas. Le jeune homme profita de sa liberté de mouvement retrouvé pour se redresser et jeter un discret coup d'oeil autour de lui dans l'espoir d'apercevoir un trésor entre les jambes des bestiaux présents sur les lieux. Cependant, il ne risqua aucun geste brusque. Enfin, la demoiselle finit par rompre le silence, sans pour autant répondre à la question d'Ismaël. Aux paroles de la jeune inconnue, Toeless retrouva soudain tout son sérieux. La moindre trace de malice avait déserté son visage qui se fit dur, presque menaçant. Puis, de la même voix enjoué que précédemment, il se contenta de répondre.
- Ah ? Tu n'aimes pas mon sourire ? Alors, peut-être préféreras-tu celui-ci ?
La bouche d'Ismaël se fendit en un terrible rictus. Un rictus inquiétant emprunt de vice et de perversité. Quiconque aurait reculé devant la méchanceté et l'agressivité d'un tel sourire. A ce moment précis, le visage du garçon était métamorphosé. Maël venait de vieillir de dix ans ; il ne restait plus rien de ses traits habituellement si avenants, si joviales. Le petit voleur talentueux venait de se transformer en tueur fou et glacial. Du moins en apparence. Le rictus ne dura qu'une fraction de seconde avant qu'Ismaël ne retrouve tout son sérieux. Puis, le plus simplement du monde, il ajouta.
- Si tu savais l'importance que j'ai pour certains, tu serais bien surprise. Tu me vois déçu d'apprendre que tu as une si piètre opinion de ma personne, alors que tu ne me connais même pas. En revanche, tu as vu juste : j'aime m'approprier ce qui ne m'appartient pas. Et pour répondre à ta question chère amie, ma condition me convient parfaitement, je la vie à merveille. Merci de t'en soucier ! Il ponctua ces quelques mots d'un sourire franc. Mais une fois encore, tu ne réponds pas à ma question.
Cette fois, jugeant que l'inconnue avait retrouvé un semblant de sang-froid, il avança d'un pas, réduisant la distance qui le séparait de la jeune femme à quelques centimètres. Son statut d'homme lui permettait de dominer la demoiselle d'une bonne demi-tête. Bientôt, elle réitéra sa demande et ordonna à Toeless de quitter les lieux, ponctuant ses mots d'une menace franche. Elle ne semblait pas se rendre compte qu'à chacune de ses paroles, les soupçons d'Ismaël se renforçaient. Cette fois, son sourire disparu définitivement, laissant derrière lui un visage fermé et emprunt d'un réel calme. Le regard du garçon se fit glacial ; les affaires reprenaient ! Le jeune homme plongea les yeux dans ceux de la demoiselle et parla d'une voix différente, sérieuse. Fini les faux semblants, fini le jeu, fini la moquerie ; il s'agissait à présent de tirer la situation au clair.
- Tu mets une telle énergie à essayer de me faire quitter les lieux que tu as réussi à me convaincre que cet endroit renferme bel un bien quelque chose d'intéressant. Il marqua une très courte pause. Tu sais quoi ? Il se baissa vivement et retira un minuscule poignard dissimulé dans sa botte, puis le pointa en direction de la jolie inconnue d'un air menaçant, avant de s'emparer simplement d'un morceau de bois qui trainait et de commencer à le tailler. Tu aurais peut-être dû me fouiller après tout ! Les lèvres de Maël s'étirèrent en un très léger sourire amusé. Si tu me disais ce que tu as caché ici ? Qui sait ? Peut-être que je n'y porterai pas autant d'importance que toi. Tu peux bien mépriser la façon dont je gagne ma vie, cela me permet de vivre très aisément. Et je n'ai pas besoin de me tuer à la tâche avec un travail qui perd peu à peu de sa saveur chaque jour qui passe. Ismaël quitta momentanément la jeune femme des yeux pour porter son attention au morceau de bois. Dis-moi donc ce qui est si précieux à tes yeux... Vu l'acharnement que tu mets pour protéger ton bien, j'imagine que ça doit être important. Ou n'est-ce qu'un maigre butin amassé depuis des années que tu destines à des projets aussi sombres que la cape que tu portes ? D'ailleurs, la prochaine fois, évite de te vêtir de la sorte si tu ne veux pas qu'on te suive. Tu attires plus l'attention qu'autre chose... | |
| | | | Romane Meery
Bouteilles à la mer : 20
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Jeu 30 Déc - 3:12 | |
| Ismaël semblait jouer de la situation. Il semblait presque s’amuser. Pourtant, juste après avoir lancé ses critiques, son visage devint impassible, sérieux, dur. Romane, qui ne le connaissait pas, s’était habituée à ses sourires malicieux. Voir ce changement d’attitude lui glaça le sang. Téméraire mais sotte. Quand est-ce qu’elle retiendra les leçons. Toujours rester loin du danger, ne pas le provoquer. Eviter les gens et surtout, surtout, ne pas provoquer. Laisser aller les choses et rester spectatrice. Mais non, c’était plus fort qu’elle. Elle ne pouvait pas rester à sa place. Même si elle se faisait tuer à l’instant, l’on pouvait parier qu’elle referait la même erreur dans une autre vie. C’est alors qu’Ismaël reprit sa voix enjouée. Romane, incrédule, ne pu cacher son étonnement en ouvrant grand les yeux. Elle était surprise et effrayée en même temps. C’est là, à ce moment précis, qu’elle avait l’impression d’être dans un cauchemar. Oui, l’expression sérieuse d’Ismaël un peu plus tôt lui avait fait peur, mais rien ne pouvait être pire que ça. Ce nouveau sourire après ces paroles provocatrices exprimait toute la perversité de ce monde, tous ses vices. Sur le coup, Romane fit un pas en arrière. Il en fallait de peu pour qu’elle lâche son arme. Sa capuche toujours sur la tête, elle rêvait de s’y camoufler en espérant un monde plus sûr. Elle ne le reconnaissait plus. Déjà qu’elle ne le connaissait pas avant alors si en plus il avait plusieurs visages … C’est alors que cette effrayante apparition disparu et le calme revint. Elle l’écouta, attentive, comme si une lame sous la gorge l’empêcher de dévier son regard. D’une simple expression de visage, il la tenait en otage. Romane n’était pas influençable mais impressionnable ça … c’était une autre affaire.
Après l’avoir accusé de ne pas avoir répondu à sa question, Ismaël s’avança d’un pas. Romane ne sentait plus son cœur battre tellement il se blessait à se cogner sur toutes les parois qui l’entouraient. Son corps était engourdi. Romane dégluti discrètement, cherchant à paraitre quoiqu’il puisse arriver, forte et confiante. Il fallait avouer que ce n’était pas une mince affaire. Elle était maintenant obligée de relever la tête pour faire face à son espion. Que Nenni ! Romane n’avait pas l’intention d’en démordre. Elle exigea le renvoie d’Ismaël et le menaça une nouvelle fois. Celui-ci reprit son air froid et sérieux. Chacune de ses paroles résonnèrent dans les oreilles de Romane et la proximité, n’arrangeant rien, alourdissait la désagréabilité du discours. Et là, sans que Romane n’eu pu le prévoir, il s’abaissa et sortit un poignard. Si la luminosité n’était pas aussi faible, Ismaël aurait pu la voir pâlir. Elle s’imagina instantanément poignardée sous un acte impulsif. Elle imagina son corps baignant dans son propre sang, seul, inerte. Pourtant, à aucun moment elle n’avait eu envie de pleurer. Les larmes, chez elle, n’était que le produit d’une mauvaise interprétation de ses sentiments. Or, dans ce cas précis, même elle était capable de reconnaitre la peur et l’instinct de survit.
Alors que depuis le début, ses yeux n’avaient jamais quitté ceux de son agresseur, Romane bloqua son regard sur la lame du poignard, caressant le bout de bois fraichement ramassé, tout en gardant l’oreille attentive. Ce n’était qu’au moment où il mis le doigt sur la véritable nature de son trésor qu’elle releva la tête et planta de nouveaux ses deux grands yeux bleus dans ceux d’Ismaël. L’avait-il déjà suivit auparavant ou était-il si doué que ça ? Romane devait une nouvelle fois admettre que la première alternative avait été écartée. C’est alors qu’elle fronça les sourcils, se concentrant sur, et uniquement sur, la dernière phrase d’Ismaël pour éviter de la trahir.
Je ne suis pas la seule à me vêtir de cette façon, pourquoi fallait-il que tu me suives moi !
Romane ne pu éviter cette question rhétorique. Pourquoi fallait-il que ça lui tombe dessus ? N’avait-elle pas été sage ? Dieu n’était-il réellement qu’une excuse de bizness ? Cette interrogation la hantera surement toute la nuit. C’est alors que, pris dans un élan de désinvolture elle retira le capuchon de sa cape, laissant transparaitre sa tête entièrement. Ses cheveux étaient relâchés et semblaient perturbés par l’agitation du mouvement. Elle ne pouvait plus continuer à nier sa présence ici. Si elle voulait ruser, il fallait faire autrement. Mais comment ? Romane était une personne franche, le mensonge était très dure pour elle. Encore un symptôme de sa maladie.
Si tu es si important que tu sembles le croire, alors ce qu’il y a ici ne t’intéresseras pas. Je ne suis pas riche alors peu importe ce que je peux bien conserver tu t’es trompé de cible.
Même elle se doutait bien que cette réponse serait insuffisante. Une curiosité ne se calmait pas avec de simples paroles aussi légères que celle-ci. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à montrer son faible butin. Sa méfiance lui criait qu’il lui volerait jusqu’au moindre livre.
Je ne dévoile pas mes secrets aussi facilement à des inconnus, même armés. Et surtout pas à des voleurs. Alors je suis désolé de te l’apprendre mais tu n’obtiendras rien de moi.
Romane lança un rapide regard inquiet vers le bout de bois qui ressemblait nettement plus à ce pour quoi il semblait être destiné. Elle avait l’impression d’avoir signé son arrêt de mort. Pourtant, elle avait osé et ce n’était pas seulement à cause de son inconscience du danger. Au fond d’elle, elle était convaincue qu’il ne lui ferait pas de mal. Trop naïve ? Jusque là, en 18 ans de vie, très peu de ses prévisions avait été justes. Comment pouvait-elle encore leur faire confiance ? Elle garda fermement son misérable crochet dans la paume de sa main, et défia du regard son interlocuteur. Qu’espérait-elle ? Le combattre ? Quelle idée !
Je m’appelle Romane et je suis prête à t’affronter.
Ces mots avait été pesés, dis calmement d’un ton non pas froid mais cette fois-ci plus serein avec une pointe de provocation. Pourtant, elle ne trompait personne, l’issu de ce combat était couru d’avance. Ce qu’elle pouvait espérer ? Arriver à s’enfuir avant de se faire transpercer le cœur. Mais était-elle capable d’abandonner son trésor ? Sans l’espoir de s’enfuir un jour d’ici elle n’était plus rien. Sa vie avait été malheureuse, alors peu importe. Quelle belle mort de sacrifier sa vie pour ses rêves. | |
| | | | Ismaël Toeless
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thief of any man.
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Ven 31 Déc - 2:56 | |
| [ Désolée, c'est pas digne de ta réponse TT, j'ai eu plus de mal que j'avais imaginé :/ ]
Le morceau de bois que tenait Ismaël entre ses doigts agiles prenait peu à peu la forme d'un petit poignard ; une réplique fidèle de celui grâce auquel il taillait dans le bois. Le jeune homme semblait étrangement concentré sur son ouvrage. Pourtant, il portait une attention toute particulière à la demoiselle, conscient que chacune de ses paroles pouvaient provoquer chez elle une réaction démesurée. Lorsqu'il leva enfin les yeux sur elle, Maël fut surpris de l'expression qui habitait son visage. Elle semblait comme... Pétrifiée. Lui avait-il fait peur au point de la tétaniser sur place ? Cependant, avant que Toeless ai pu s'éterniser dans ses questionnements, la jeune femme balaya sa peur d'un froncement de sourcils et, pour la quatrième fois, ses lèvres s'animèrent pour formuler une question stupide à laquelle Ismaël ne prit même pas la peine de répondre. Lui-même ne pouvait trouver la moindre explication à sa soudaine curiosité. Une curiosité animée par une imagination et une cupidité sans limite. C'est alors que la jeune femme retira son capuchon libérant une cascade de cheveux d'un brun foncé peu commun. La course du poignard de Maël sur son jumeau s'interrompit momentanément ; juste le temps dont le garçon avait besoin pour admirer cette magnifique chevelure. Puis, la demoiselle reprit de plus belle, admettant finalement qu'elle dissimulait bien un petit trésor entre ces quatre murs. Là, le sourire amusé de Toeless retrouva sa place sur ses lèvres. Le simple fait d'avoir vu juste et l'idée que cette soirée ne serait en rien perdue, le comblait de joie et de bonheur. De plus, l'obstination que mettait l'inconnue à protéger son butin, l'intriguait à un tel point qu'il en était tout émoustillé. Il était tel un chiot à qui on avait promis une croquette. Même s'il restait stoïque face à la révélation de la jeune fille, son corps entier rêvait de bondir à la recherche de ce trésor inespéré. Enfin, les derniers mots de Romane, puisqu'elle s'appelait ainsi, tombèrent comme un bonus au futur magot.
Le courage dont Romane venait de faire preuve malgré la peur qui, de toute évidence, habitait tout son être, laissa Ismaël surpris et fasciné. Il avait toujours eu un faible pour les têtes brûlées. Heureusement, vu qu'il en était une lui-même. Oui, la jeune femme venait de montrer un tact qu'il ne lui aurait jamais soupçonné. Cela lui plaisait. Ses premières intentions avaient été de jouer un peu avec la demoiselle, de la soulager de ses économies, puis de la laisser en paix. A présent, il rêvait de voir jusqu'où ce nouveau trait de caractère que venait de dévoiler Romane allait la mener. Et peut-être même qu'il ne toucherait pas à son trésor, en remerciement au pur divertissement qu'elle lui offrait. Quand elle défia ouvertement Ismaël, celui-ci, sous l'effet de la surprise, donna un coup de couteau moins délicat que les précédents qui trancha net son bel ouvrage. Dans une moue de déception, le garçon lâcha le morceau de bois qui finit sa course sur le sol de terre battue. Puis, le regard pétillant de malice, il s'approcha encore un peu plus de Romane et lui dit, non sans un certain amusement.
- Tiens donc ! Et tu comptes te battre avec quoi ? Avec ce crochet rouillé ? Ismaël éclata de rire. Lui le vétéran du poignard se battre contre une femme armée d'un simple crochet ? Cette simple pensée blessait presque sa fierté. Tiens, prends ça. Il lui tendit son propre poignard. Si tu arrives à me toucher, je te promets de m'en aller sans insister... Si tu arrives à me toucher.
Bien sûr, quiconque connaissant Ismaël savait qu'il ne tenait jamais ses promesses. Surtout si cela impliquait une quelconque richesse. En réalité, le jeune voleur cherchait surtout à savoir si Romane irait jusqu'au bout de sa pensée ou si elle allait se défiler. Car il devait bien avouer qu'il doutait que la demoiselle ose réellement lever ne serait-ce qu'un doigt sur lui. Peut-être même que le seul poids du poignard entre ses mains suffirait à la décourager de poursuivre. En revanche, si Romane osait faire usage de l'arme, Ismaël n'aurait plus qu'à clouer la cape de son adversaire à une poutre le temps de réviser son jugement. Si Romane utilisait le poignard sur Maël, alors il finirait sûrement par penser qu'elle et lui n'étaient pas si différents après tout. Aux seules différences que Romane avait préféré l'honnêteté au crime et qu'Ismaël, lui, s'était débarrassé de ses peurs des années auparavant.
Toeless resta là un moment, planté au milieu de l'écurie, le bras tendu en direction de Romane comme s'il lui proposait une danse. Dans ses yeux, son malice défiait l'impertinence de la demoiselle. Sûr de lui, tentant d'endormir les hésitations pouvant persister dans l'esprit de Romane, il demanda sans attendre aucune réponse.
- Quoi ? Tu ne me fais pas confiance ? Mis à part le fait que je sois un voleur, t'ai-je donné une raison de te méfier de moi ? | |
| | | | Romane Meery
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé Sam 8 Jan - 12:40 | |
| [Bon je préviens, fallait un premier poste pour se remettre dedans U_U] Romane ne pouvait plus reculer. C’est elle qui avait annoncé le combat, personne d’autres. Cependant, ses actions avaient été commandées uniquement par la pression qu’elle ressentait et non par une quelconque intention. Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’il ne soit plus là en évitant le plus de dégâts possible en commençant par la perte de son « trésor ». Il n’empêche, Romane était prise au piège de son propre guet-apan. C’est alors que, comme si Ismaël le comprit, il lâcha brusquement son bout de bois pour ensuite de nouveau raccourcir la séparation entre les deux duellistes. Romane, qui n’osait pas quitter des yeux son interlocuteur, dévia tout de même une demi-seconde son regard au son de la chute de l’arme improvisée de son adversaire sur le sol. Cela montrait clairement à quel point elle était sur le qui-vive. Tout ses sens étaient en alerte et elle était prête à saisir la moindre opportunité qui s’offrait à elle. Dans sa tête, de nombreuses propositions défilaient avec pour but de répondre à cette question fatidique, comment est-ce que je vais faire pour me sortir de ce pétrin ? C’est alors que contre toute attente, Ismaël offrit son poignard à Romane. Devait-elle s’en réjouir ? Elle n’avait plus qu’à accepter cette offrande et son adversaire serait enfin désarmé et ne représenterait plus un danger mortel immédiat, si on oublié le bout de bois qui attendait sagement sur le sol.
Romane hésita. Bien sûr, c’était une proposition piège. Si elle acceptait ce poignard, elle acceptait automatiquement d’essayer de toucher son adversaire, ce qui, dit avec la malice du personnage, ne ressemblait à rien d’autre qu’à un piège. Etait-il aussi fort que ça dans l’art de manier une arme blanche ? En réalité, peu importait les règles. Elle pouvait prendre le poignard même si elle n’avait pas l’intention d’accepter le marcher avec ce voleur. Ce n’était pas les règles qui l’en empêchait, c’était sa fierté et son « trésor ». Ismaël montra de l’insistance face à l’hésitation et Romane, chassant immédiatement tous ses doutes – ce qu’elle pouvait être prévisible parfois- empoigna l’arme sans l’ombre d’un doute. C’est alors que Romane émit un petit rire nerveux, provoqué par l’absurdité des dernières paroles de son assaillant. La voix de Romane exprimé maintenant moins de peur et moins de provocation que précédemment.
Faire confiance à quelqu’un qui change de visage comme bon lui semble. Il faudrait être fou.
Sur ce, Romane ne perdit pas une seconde et fondit sur Ismaël, consciente que malgré sa possession du poignard, la surprise était son seul véritable atout. Bien sûr, Romane avait bien réfléchis avant d’agir. Elle fut sotte et impulsive d’accepter le challenge mais elle était consciente d’une chose. Elle était incapable de tuer, en tout cas, pas qu’elle le sache. Il était vrai qu’elle n’avait jamais été testée dans ce genre de situation. Jamais elle n’avait été confrontée à décider du sort de quelqu’un. Une ingénue dans ce monde. Son but était donc exclusivement de toucher son adversaire mais surtout ne pas le blesser gravement. Elle se sentirait redevable envers lui et ce serait le pire. Elle visait le côté des hanches, zones qui semblaient être les plus accessibles. Par la surprise, elle réussit à avancer d’un bon mètre et donc, par la même occasion, à faire reculer d’un pas son adversaire. Elle enchainait les coups, droite, gauche, elle ne s’arrêtait pas, concentrée de ne rien faire d’autre que de blesser. Pourtant, impossible, même avec la tentative d’effet de surprise, il arrivait à anticiper chacun de ses mouvements et à les esquiver avec une aisance qui fit perdre peu à peu la patience que Romane s’était forcée à avoir. Non, il fallait qu’elle y arrive. Elle était en train de défendre ses rêves et elle s’était enfin débarrassée de sa peur. Elle ne pouvait pas échouer. Elle s’acharna, tout en avançant et forçant son adversaire à reculer. C’est là qu’elle aperçut un élément qui déterminerait l’issu de ce « combat ». Ismaël était maintenant positionné juste en dessous d’un énorme sac, pendant astucieusement dans les airs. Sans chercher à comprendre ce qui pouvait se trouver dedans, Romane agrippa le poignard de manière à déchirer et non piquer et entailla l’énorme sac qui laissa tomber des flocons de poudre blanche. Tout le contenu du gros sac se déversa sur Ismaël, qui par la bonne étoile de Romane, se trouvait pile en dessous. La poudre s’écoula en à peine une seconde, mais la quantité en masse surpris Romane. Peu importe, elle profita de l’inattention d’Ismaël pour s’approcher de lui, tirer son maillot et déchirer, avec le même poignard qui avait servit à éventrer ce pauvre sac, un carré de tissu provenant du haut d’Ismaël.
Ses yeux se posèrent sur le bout de tissu et un sentiment de soulagement et de satisfaction l’envahirent. Elle avait gagné. Pour la première fois, elle avait été capable de se défendre avec une arme. Elle avait été capable de surmonter les obstacles et toute seule ce qui signifiait beaucoup pour elle. Cela signifiait qu’elle était en train de s’affranchir. Bientôt, elle n’aurait plus besoin de personne et n’aurait plus besoin d’avoir peur. Elle en oublia même la présence d’Ismaël. Toute son attention était portée sur ce petit carré à la forme approximative. Romane recula alors, afin de s’assoir par terre à l’entrée d’un box vide et nettoyé, sur la paille qui semblait fraichement déposée. Elle n’arrivait pas à le croire.
Elle posa son regard sur Ismaël et se montra incapable d’étouffer un petit rire face à la blancheur soudaine de ce dernier.
Je crois qu’il ne te reste plus qu’à partir maintenant, comme tu l’as promis, monsieur au sourire facile.
Naïve, pas tant que ça. C’est surtout que Romane, dû à son handicap, avait un réel problème avec le mensonge. Elle ne faisait pas confiance à Ismaël, cela semblait assez clair mais pourtant, elle était persuadée qu’il remplirait sa part du contrat et sans discuter en plus. Elle savait pertinemment que tout le monde mentait, mais elle supportait difficilement qu’on le fasse devant elle, face à face. C’est pourquoi elle gardait son humeur joyeuse à la vue de son gain. Persuadée qu’elle n’aurait plus besoin de poser son regard sur sa nouvel rencontre. | |
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| | Sujet: Re: Un trésor dissimulé | |
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| | | | | | Un trésor dissimulé | |
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