Bailee Storm

Grande demeure, domestiques, parents absents, voila le quotidien de Bailee en Angleterre. Une enfance de totale pourrie gâtée, en réalité, tout ce qu’elle voulait, elle l’obtenait en un claquement de doigt ou avec quelques larmes. Ses parents ne lui refusaient rien et la seule chose qu’il la « forçait » à suivre était les cours que toute jeune fille de bonne famille devait avoir. Danser, chanter, tenir ses couverts correctement, tout c’est chose qui l’amusait et l’ennuyait en même temps. N’ayant rien d’autres à faire, elle progressait vite et ses parents devaient user de leur imagination pour trouver d’autres choses à lui apprendre. Ainsi, elle apprit à monter à cheval, peindre, jouer du piano, se défendre avec un poignard, et … par elle-même, l’art subtil de la manipulation. Faire tourner ses professeurs en bourrique, elle adorait cela. C’était si facile.

De cette façon, elle en fit virer plusieurs et surtout, eut une liaison avec l’un d’eux à l’âge de ses seize ans. Elle ne l’aimait pas spécialement. Elle le trouvait juste beau et attirant. Il n’était pas beaucoup plus vieux qu’elle. Il devait avoir vingt ans au maximum. Lorsque ses parents le découvrirent, ils décidèrent qu’il était temps de la marier. Grave erreur. Le mariage n’était même pas dans la liste des choses à faire de Bailee. Elle voulait seulement rester libre et pouvoir profiter autant qu’elle le voulait. Un mari ne serait qu’une gêne non négligeable.

Après avoir épuisé toutes les ressources d’hommes riches du pays, il fut temps de déménager. Ce changement de lieux apporta à la jeune fille un mouvement de fraicheur. Elle avait une vingtaine d’années maintenant. Il était vraiment anormal qu’elle ne fusse toujours pas marier à un bon parti mais, paradoxalement, plus elle attendait pour se marier plus elle s’embellissait et plus la richesse des hommes qui se proposaient augmenté.

En vérité, ce déménagement ne se fit pas en famille. Elle était la seule à partir, et quelques domestiques aussi, il ne s’agissait pas qu’elle commence à devoir mettre la main à la pate ! Son emploi du temps se remplit vite de soirée mondaine en tout genre qui l’amusait sans vraiment l’amuser. Les échanges de politesse ne l’amusaient pas mais rendre jalouse les autres femmes l’amusaient au plus au point. Venir vers leur conjoint pour jouer un peu de son charme et s’éloigner sachant son regard fixé sur elle était un passe-temps irrésistible, et pour dire vrai, rendre ces femmes cocues faisait aussi parti de son passe-temps. Le reste de son temps, elle le passait à gravir les échelons de la société de cette Jamaïque. Son but ? Arriver à être une des plus hautes têtes du pays, devenir puissante et jouir de pouvoir qui lui permette de contrôler… les corsaires par exemple. Elle serait prête à faire un petit sacrifice de son orgueil et se mettre sous les ordres de quelqu’un, et le gouverneur se trouve être la seule personne sous qui elle accepterait de ravaler sa fierté, à partir du moment où elle aurait ce qu’elle veut. Une femme au pouvoir ? Elle veut montrer qu'elle est aussi douée qu'un homme, voire meilleure !

Une femme fatale, il est difficile de résister au charme de cette anglaise d’autant plus qu’elle sait user de ses atouts. Cartes en main, elle aime dominer la partie et ne supporte pas de perdre. Mauvaise perdante… ou plutôt terrible mauvaise perdante. Elle n’hésite pas à utiliser des coups bas pour gagner. Une vraie tigresse finalement. Si elle décide de faire quelque chose et que l’on commence à lui mettre des bâtons dans les roues… Mmm… Que ca va être douloureux ! Ce serait comme de signer son arrêt de mort. Avec subtilité, elle détruira la vie de cette personne, sans remord et sans pitié, en passant par ce qui la fera le plus souffrir, le plus perdre contrôle de elle-même et ce jusqu’à ce qu’elle comprenne que l’on ne s’attaque pas à Bailee impunément, de même qu’on en lui donne pas d’ordre. Elle donne les ordres et cela va de pair avec son ambition ! Une ambition dévorante aussi grande que sa fierté.
Heureusement, personne ne connait vraiment ce véritable coté d’elle. Pour tout le monde, elle est une belle aristocrate que l’on n’ose pas vraiment aborder de peur de perdre pied, une femme souriante et agréable que l’on penserait presque…angélique. Pourtant, une fois, sa victime tombait dans sa toile, l’araignée n’a plus qu’à doucement l’enrouler et de la laisser mourir avec un sadisme non dissimulé. Voulez-vous toujours vous risquer à venir vers elle maintenant que vous savez tout cela ? J’en doute fort…