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 Sept jours et ce n'est qu'un début...

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Eli Quinn
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aristocracy & piracy

Eli Quinn


Bouteilles à la mer : 206
Date de naissance : 12/08/1991
Débarquement le : 30/11/2010

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MessageSujet: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyVen 7 Jan - 22:25


Sept jours et ce
n'est qu'un début


Sept jours et ce n'est qu'un début... Th_14-6 Sept jours et ce n'est qu'un début... Jamesicon5


Jour 1 :
Elizabeth faisait les cents pas dans sa minuscule cellule. Elle venait sans doute de passer la pire nuit de toute sa vie. Son altercation avec l'homme le plus dangereux qu'il lui ai jamais été donné de rencontrer l'avait mené tout droit en prison. Pour la première fois depuis des semaines, la jeune femme se félicita de posséder un secret si bien gardé. Dans le cas contraire, elle serait morte à l'heure qu'il est. Si le dénommé Robin n'avait pas été si curieux, si Quinn n'avait pas tant éveillé sa curiosité, elle ne serait plus de ce monde. Alors oui, le secret de sa féminité portait enfin ses fruits. Perdue dans ses pensées, la jeune femme posa une main déterminée sur l'un des barreaux de sa cellule, se remémorant la scène de la veille. Elle ne voulait rien oublier, sa haine devait rester intact, elle devait rester dans le même état d'esprit jusqu'au moment où cet homme viendrait l'interroger. Et là, là elle lui ferait regretter le moment où il s'en était pris à elle. Jamais il ne découvrirait son secret, jamais. Elle s'en était fait la promesse à la seconde où Robin avait mis la main sur ses origines. Sa noblesse était tout ce qu'il saurait jamais d'elle. Quinn s'écarta des barreaux et alla s'asseoir contre le mur glacial de l'endroit. Il faisait froid, le sol était humide. Elle était seule. Pourquoi était-elle seule d'ailleurs ? La légende disait que la prison de Kingston regorgeait de misérables en tout genre. Alors pourquoi les cellules voisines étaient-elles vides ? Eli remonta ses jambes contre sa poitrine et appuya son front contre ses genoux. Elle ferma les yeux et essaya une nouvelle fois de trouver le sommeil.

Jour 2 :
Eli sortit difficilement de sa léthargie. Où était-elle ? Alors que ses souvenirs lui revenaient douloureusement en mémoire, ses yeux se posèrent sur une minuscule écuelle posée devant la porte de sa cellule. Ecuelle qui faisait l'objet d'un véritable festin pour un énorme rat qui avait élu domicile dans les sous-sols du fort. Devant ce spectacle, Elizabeth se sentit prise de nausées. Détournant son regard de l'horrible animal, elle essaya d'oublier sa faim. La veille déjà elle n'avait rien mangé et elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps à ce rythme. Alors quoi ? Allait-elle se laisser mourir lentement, l'estomac vide, les entrailles hurlant de douleur ? La jeune femme regarda une seconde fois le rongeur profiter de son repas et essaya de se résonner. En vain. Elle ne mangerait pas dans la même assiette que cet animal, c'était au-dessus de ses forces. Elizabeth se leva et recommença à faire les cent pas, essayant de se convaincre que les grognements de son ventre n'étaient que le fruit de son imagination. Sa faim n'était pas réelle...

Jour 3 :
Nouvelle journée de jeûne pour la jeune Quinn. Mais où était donc Matthew ? N'avait-il pas remarqué son absence ? Le coeur d'Elizabeth se serra à cette seule pensée et elle sentit les larmes lui monter en yeux. Elle se ressaisit vite pourtant. Il lui suffisait de se concentrer sur l'image de Robin pour que tous ses maux disparaissent. Une seule pensée envers cet homme et la colère refaisait surface. C'était parfait. Où était-il d'ailleurs ? Qu'attendait-il ? Pourquoi ne venait-il pas l'interroger et n'essayait-il pas de découvrir son secret comme il l'avait promis ? L'esprit de la jeune femme se trouvait rongé par des questions sans réponse. La solitude l'estropiait encore plus que la faim qui lui grignotait les entrailles. Elle n'avait vu personne depuis trois jours. Kingston était-elle devenue un océan de bonté et de bien-être. Les criminels avaient-ils déserté la ville ? Pourquoi cette prison demeurait-elle vide et silencieuse ? Et qui était cette personne qui lui apportait chaque jour son repas ? Pourquoi ne la réveillait-elle jamais ? Elizabeth n'avait plus qu'un désir à cet instant : que Robin franchisse enfin la porte de cette prison et qu'il mette finalement fin à cette longue et douloureuse attente.

Jour 4 :
Elizabeth s'empara d'un caillou qui traînait sur le sol et, après une longue minute d'hésitation, le lança en direction du rat. Surpris, celui-ci posa ses deux yeux noirs sur la jeune femme avant de disparaître. La jeune Quinn marcha faiblement vers l'écuelle et avala difficilement les trois morceaux de choux qui s'y trouvaient avant de s'effondrer sur le sol de pierre et de sombrer dans un sommeil peuplé de cauchemars. Robin était là, à quelques centimètres de son cadavre, riant aux éclats devant la poitrine nue de sa victime. Elle était morte et l'homme qu'elle haïssait avait découvert son secret. Elle n'avait pas réussi à le lui dissimuler. A présent, on balançait son corps dans une immense fort et on y mettait le feu. Elle était morte seule et on la brûlait seule. Elizabeth émergea de son sommeil en tremblant.

Jour 5 :
Pourquoi donc chasser ce rat alors qu'il était la seule compagnie que Dieu lui accordait ? La jeune Quinn observait son "ami" d'un regard éteint. Pourquoi Robin n'arrivait toujours pas ? Il avait gagné, non ? Cinq jours avaient suffis à éteindre la flamme qui l'animait. Cinq malheureux jours et elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Pourquoi ne venait-il pas terminer sa sombre besogne ?

Jour 6 :
Mais qui suis-je ? Ne suis-je pas Eli Quinn ? Non, je ne mourrai pas comme ça. Je ne mourrai pas seule dans une prison. Je ne laisserai personne prendre ma vie de cette manière. Je suis faite pour mourir l'épée à la main. Ou mieux encore, en mer, en pleine tempête ! Toi, le rat ! Dégage de là, laisse-moi manger et reprendre des forces. Je sortirai de cette prison, foi de pirate ! Et je le jure, oui c'estune promesse, tu paieras pour le mal que tu m'as fait Robin. Je te regarderai crever, tu souffriras autant que j'ai souffert ; tu souffriras tellement que tu ramperas à mes pieds et demanderas grâce. Pire encore ! Tu mourras sans même découvrir mon secret. Espèce de vipère, de bâtard de la pire espèce. Viens, viens donc. Je t'attends. Malgré ma faiblesse tu ne m'auras pas. Jamais.

Jour 7 :
...
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Edward Griffith
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyVen 4 Fév - 20:13

    Le long d’un couloir vide, des pas résonnèrent. Des chaussures aux talons gracieusement rehaussés percutèrent mécaniquement la pierre qui bâtissait ce lieu si peu commun. Le bruit résonna sur plusieurs mètres mais cela ne suffisait pas à freiner la fière allure rythmée par les coups de talons. Cette paire de souliers entra dans une salle sur la gauche et leur propriétaire se débarrassa de sa longue veste, se limitant à une simple chemise blanche pour rendre visite à son invité. Il enleva ses talons, signe de noblesse, pour se chausser d’une paire plus modeste et surtout plus discrète puisqu’elle était plate. Il remonta fièrement ses manches et entra dans un nouveau couloir, le sourire aux lèvres.


    La semaine s’était passée lentement mais tranquillement. Edward se serait presque cru en vacance en comparaison avec les aventures qu’il venait de vivre. Décidemment, il eut plus de mal à s’enlever ce pauvre petit valet de son esprit qu’il ne le pensait. La véritable difficulté de la semaine avait été d’éviter de marcher trop près de la prison. Pour cela, il tenta de s’occuper en fréquentant plus que dans son habitude le bas peuple. Il revit, un soir, quelques « braves » pirates qu’il avait aperçut, cette fameuse nuit, courir après Eli, persuadé que celui-ci était un tueur. Ce souvenir lui extirpa un petit rire qui s’éteignit rapidement lorsqu’il remarqua que ces mêmes personnes avançaient dans sa direction.

    Alors, on l’a retrouvé ton tueur ? Commença le premier d’une voix cru et intimidante.

    Edward ne perdit pas confiance et jouait, comme prévu, son rôle à la perfection.

    J’en sais pas trop, répondit-il, des rumeurs disent qu’il aurait été arrêté. Vous y croyez vous ? La police capable d’un tel exploit ?

    Les trois hommes venu à la rencontre d’Edward se mirent à rire et se laissèrent emporter dans la conversation minutieusement guidée par notre aristocrate.

    Ca, c’est vrai qu’il y a de quoi avoir des doutes, continua celui du milieu, l’aut’ jour encore, j’en ai vu un, tout jeune, mort de trouille à l’idée de me demander de payer pour ranger mon bateau. Et bin j’lai même pas payé cette satanée taxe.

    Tous se mirent à rigoler, y comprit Edward, l’œil aiguisait, satisfait d’avoir trouvé son ouverture.

    C’est sûr, on peut pas compter sur eux … on est obligé de tout faire, seulement si on fait justice soit même, on est prit pour un criminel … Alors quoi ? Les pirates auraient-ils besoin d’une autorisation pour sauver leur honneur ?

    Les trois pirates dévisagèrent leur nouvelle rencontre, perplexe. Apparemment, Edward n’était pas tombé sur les plus futés. En un rien de temps, il aurait été capable de les faire bruler l’auberge dans laquelle ils se festoyaient. Cependant, ce n’était pas le but de la mission. C’est pourquoi, il enchaina sa mascarade en intimant ses nouveaux acolytes à s’approcher de lui pour qu’il puisse baisser le ton tout en étant intelligible.

    J’ai entendu dire que c’était possible. Certains pirates auraient réussi à accéder à un rang supérieur, même que le gouvernement sait que c’est des pirates mais qu’il dit rien parce qu’il est d’accord si c’est eux qui pillent d’autres bateaux et pas d’autres misérables pirates comme tout ceux qui sont ici.

    Edward but une gorgée de son breuvage, histoire de laisser les abrutis qu’il avait en face de lui remettre leurs idées au clair. Ces derniers se regardèrent, étonnaient. Ils froncèrent les sourcils et l’un prit la parole.

    D’où t’as entendu ça toi ? Le gouvernement a horreur de la piraterie, c’est bien connu. Tu viens d’où pour être aussi dinde ?

    Edward émit un léger rire, comme un enfant fier de lui et regarda droit dans les yeux celui qui venait d’insulter le neveu du gouverneur.

    L’autre jour, sur le port, j’en ai rencontrés. Ils cherchaient à être discret, mais à moi on la fait pas, j’ai pu tout entendre. Entre eux, ils s’appellent les corsaires. Ils parlaient d’un gros magot qu’ils avaient réussi à gagner et disaient qu’ils allaient pouvoir le dépenser sans avoir peur d’être prit par la police. Après j’ai fouiné à droite et à gauche et j’ai appris que ces corsaires étaient protégés et que le gouvernement pouvait rien leur reprocher. A mon avis, ça doit être vachement compliqué d’être corsaire ...

    A peine une seconde après, l’un des hommes empoigna Edward par le corps et grogna.

    Dis-moi qui c’est ! Si tu m’le dis pas, essaye même pas d’imaginer ce que j’te f’rais misérable grille-boudin [si si, je crois que ça existe comme mot !]

    Bref, une semaine classique et même bien productive. Trois corsaires en une soirée, il y a de quoi être fier, bien que les trophées n’étaient pas très glorieux. Ce n’était pas comme si il avait réussi à reconvertir une personne comme Eli … Et voilà qu’il se remit à penser à lui, ce petit coquin qui était en train de moisir en prison. Edward souffla sur la bougie installée sur sa table de chevet et s’endormit. Le lendemain, il avait un rendez-vous à la prison de Kingston et se devait d’être en forme.


    Et le voilà, droit, « simple », s’approchant vers la cellule de sa victime. Il jeta un rapide coup d’œil à la cage et aperçut Eli dans l’ombre. Il semblait faible. Il semblait prêt. Edward, l’air froid, resta devant la chambre provisoire d’Eli l’espace de quelques secondes avant de s’absenter de nouveau. Il allait devoir attendre quelques minutes avant d’avoir le droit à son face à face. Avant d’avoir le droit d’admirer le fruit de sa ruse. Il s’installa dans la salle de torture, plus simplement appelée la salle des interrogatoires. Il avait demandé à deux gardes d’aller lui chercher son prisonnier. Il hésita à n’en missionner qu’un mais il avait apprit à ne pas sous-estimer son adversaire. Et puis, il aurait sans doute besoin d’appuie pour marcher. Il attendit donc sagement que ses gardes face leur boulot. Dix minutes défilèrent avant qu’il eut l’honneur qu’on lui remette son oscar. Il suivit du regard ses deux missionnés pendant qu’ils installèrent Eli sur une chaise et l’attachèrent. Sur ce, Edward les congédia.

    Une certaine distance de sécurité sépara les deux ennemis. Mine de rien, c’était la première fois qu’Edward employait ce genre de méthode. Il avait cette innocence de l’inexpérience. Il se contenta de regarder de loin Eli et attendre que celui-ci entre en interaction avec lui, ne serait-ce que par le regard.
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Eli Quinn
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyDim 6 Fév - 0:13

A l'aube du septième jour, Eli s'était réfugiée dans le coin le plus sombre de sa cellule, tentant de retenir les quelques lueurs d'espoir qui se faisaient de plus en plus rares. Au fond d'elle, cette petite voix appelée communément "conscience" la harcelait. Personne ne viendrait. Elle était condamnée à crever tel un rat dans cet endroit humide. Elle mourrait seule, sans même avoir droit à un procès. Quelle idiote elle avait été de se laisser trainer en prison sans opposer plus de résistance. Elle aurait dû tuer cet homme, ce Robin, elle aurait dû le saigner comme un porc et le laisser agoniser dans son fiacre. De toute évidence, elle s'était lourdement trompé sur son compte. Peut-être était-il le genre d'homme à ne pas chercher vengeance digne de ce nom finalement ? Peut-être se contenterait-il de la laisser dans l'oublie, sans même chercher plus de réponse ? En fin de compte, Robin n'était peut-être qu'un de ces aristocrates prétentieux dont l'orgueil ne s'exprime qu'à la seconde où il se sent offensé pour ensuite oublier rapidement l'insulte. Oui, Elizabeth avait sans doute commis une grave erreur en faisant confiance à son jugement. Une erreur qui était en train de la mener purement et simplement à la potence. Pire encore, elle allait mourir sans même voir l'ombre d'une corde. Quelle fin indigne de la piraterie !

Silencieuse, plongée dans ses sombres pensées qui la rendaient à la fois sourde et aveugle, Elizabeth ne remarqua même pas l'homme qui s'était arrêté un instant devant sa cellule. Cet homme qu'elle n'avait côtoyé que le temps d'une soirée et qu'elle connaissait déjà si bien. Cet homme qui s'était mis en tête de la faire souffrir et de découvrir son secret. Cet homme qui hantait ses rêves. Ce même homme qu'elle espérait détruire et tuer. Non, elle ne l'entendit pas approcher, elle ne remarqua pas qu'il l'observait à travers les barreaux de sa cellule et elle ne le vit pas non plus s'éloigner à nouveau de sa démarche assurée. Dans le cas contraire, sans doute se serait elle jetée contre la porte de sa prison et l'aurait copieusement insulter de tous les noms d'oiseaux avant d'essayer de s'emparer de sa gorge à travers les barreaux. Et ce, malgré sa faiblesse ! Un bruit la sortit cependant de sa torpeur. Le bruit d'une clé que l'on tourne dans une serrure. La serrure de sa cellule ! Elizabeth s'éveilla pour regarder deux soldats s'approcher d'elle. Toute sa volonté et son orgueil n'aspiraient qu'à se lever et à tuer ces deux hommes avant de s'enfuir et retrouver la liberté. Hélas, son corps refusait de lui obéir. Les genoux ramenés contre sa poitrine, elle ne pu que se contenter d'observer. L'un des deux hommes s'était accroupis à sa droite et lui murmurait quelques mots à l'oreille. Mots qu'elle ne compris pas. Son ouïe avait adopté ce silence dans lequel elle baignait depuis six jours. Aussi, il lui semblait devoir tout réapprendre. Finalement, la brume qui s'était abattu sur son esprit fini par se lever. Les soldats l'aidèrent à se lever.

- Où vous m'emmenez ?

Grand silence. L'orgueil d'Elizabeth réapparu violemment. Elle avait mis toute son énergie pour formuler ces trois mots et ces deux niais ne prenaient même pas la peine de répondre. La jeune femme se mordit cruellement l'intérieur des joues, espérant que cela suffirait à lui redonner toutes les forces dont elle avait besoin pour s'enfuir de cette immense tombeau. Peine perdue. Malgré cette volonté qui l'habitait, son corps refusait tout bonnement de lui obéir. Alors que la colère était revenue se loger dans le coeur d'Elizabeth, celle-ci fut littéralement trainée jusque dans une salle où elle découvrit... Robin. Malgré les instruments de torture présents dans cette pièce, la jeune Quinn n'avait d'yeux que pour son ennemi. Celui-ci trônait fièrement sur une chaise et semblait quelque peu désintéressé. Comme si la situation se trouvait être mortellement ennuyeuse. Les soldats aidèrent Eli à s'asseoir sur une seconde chaise et l'attachèrent consciencieusement. Comme si cela servait à quelque chose... Un lourd silence s'installa entre les deux protagonistes alors que les gardes quittaient l'endroit.

Étrangement, les yeux rivés sur ses genoux, Elizabeth jubilait. Elle avait tant attendu ce moment ! Toutes les promesses qu'elle s'était faites six jours plus tôt lui revinrent en mémoire et frappèrent sa ténacité en plein fouet, lui redonnant tout le courage dont elle avait besoin. Peu lui importait à présent que son corps lui obéisse ou pas. Seule comptait sa volonté. Face à Robin, son corps n'avait plus aucune importance. Son esprit et sa capacité à rester maîtresse de sa raison lui offrirait cette victoire que Robin convoitait. Il allait souffrir. Cela, elle en était certaine. Affichant un petit rictus, Elizabeth releva enfin la tête et plongea un regard meurtrier dans les yeux de son ennemi. La haine qui l'habitait était telle qu'elle en était presque palpable.

- Misérable bâtard, tu t'es finalement souvenu de mon existence. C'est trop d'honneur !

Elizabeth pouvait sentir le sang couler dans ses veines. La frustration et la colère suffisaient à l'animer tout entière et lui offraient cette obstination et cette volonté qui lui empêcheraient toute défaite. Ô combien Robin s'était fourvoyé en l'enfermant de la sorte. La solitude n'avait fait qu'accroître les pires traits de caractère de la jeune femme. Son silence quant à son secret et à ses projets futurs allaient le lui prouver. Qu'avait-elle de plus à perdre de toute façon ? Plus grand chose. Mis à part, peut-être, l'espoir que quelqu'un allait enfin venir la sortir de ce trou à rats !

- Il t'a fallu tout ce temps pour te remettre de notre dernière entrevue ?
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyDim 6 Fév - 1:01

    Edward émit un petit rire pour colorer son sourire amusé. Apparemment, sa victime n’était pas aussi affaiblie qu’il l’avait imaginé. Il était persuadé qu’un entrevu avec un fantôme l’attendait et que l’affaire aurait été bâclée en une demi-heure tout au plus. La réplique d’Eli semblait contredire cette estimation. Edward croisa les bras et le regarda d’un air tranquille, calme. Aucune haine ou rancœur ne remplissait son cœur. A quoi bon, il croyait avoir déjà gagné. Pour lui, cette dernière partie n’était plus que le résultat de son dur labeur. Sa bonne humeur lui permit d’ailleurs d’ignorer sans peine la première attaque d’Eli.

    Je suppose que je n’ai pas besoin de te demander comment tu te sens, tu as l’air d’être en forme.

    Quel petit prétentieux. Oui, Eli n’en démordait pas mais son état était loin d’être rassurant. Son sombre environnement semblait avoir déteint sur elle par une pâleur effrayante. Edward en était même surpris que son adversaire puisse encore lever la tête. Cela lui montrait bien qu’il avait attrapé un gros poisson et ne pouvait que féliciter sa fierté. Sur ce, il attrapa une chaise à quelques pas de lui et l’installa en face d’Eli afin de s’y assoir et donc de se rapprocher de son interlocuteur. L’intimité est toujours plus propice à la conversation n’est-ce pas ? Bien sûr, Edward n’avait en tête que de discuter … si Eli ne se montrait pas trop silencieux. Inutile de préciser que la distance entre les deux personnes empêchait celle qui était attachée d’espérer une quelconque attaque physique.

    Alors dis-moi, qu’est-ce que ça fait de passer du monde de la cour pour se retrouver en prison pendant une semaine en passant par une période intermédiaire de barbarie ? J’avoue que je suis curieux … des comme toi, je n’en rencontrerais plus jamais dans ma vie.

    Son air décontracté, son ton amical, Edward se sentait parfaitement à son aise dans sa position de supériorité. Il avait conscience que ce serait plus difficile que ça d’arracher des informations à son voisin mais si il le fallait, il n’hésiterait pas à utiliser les moyens appropriés. Et puis, il avait le temps. Ce n’était pas comme si la présence d’Eli dans cette prison était temporaire. Ce n’était pas comme si quelqu’un avait l’intention d’aller la secourir. Bref, ce n’était pas comme si Edward avait du souci à se faire.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyDim 6 Fév - 2:48

Elizabeth, en forme ? D'une certaine façon, oui, elle l'était. Sa colère et son désir de vengeance suffisait à faire vivre son cœur que son corps ne semblait plus parvenir à faire battre. La volonté brillait au fond son regard avec une telle intensité qu'il était impossible de douter de ses intentions. Oui, à ce moment précis, Eli était tout à fait incapable de dissimuler sa hargne et sa rage de vaincre. Si toute sa vie elle avait rêvé de l'océan, sa seule ambition à cet instant se limitait à réduire au silence ce petit aristocrate fourbe et arrogant. Et elle y parviendrait. Sa fierté ne lui permettrait aucun échec.

Robin s'était rapproché et Eli pouvait désormais distinguer ce visage si diaboliquement charismatique qui était celui de son ennemi. Un visage qu'elle finissait par haïr et qu'elle rêvait de voir disparaître à jamais. Un visage qui ne cessait d'afficher assurance et arrogance et auquel elle brûlait de cracher. Oui, lui cracher à la gueule. Cette simple pensée était jouissive. Néanmoins, Elizabeth s'était promis de ne pas l'attaquer physiquement et de se contenter de le détruire verbalement. Enfin, encore fallait-il que cet homme lui offre quelques perches qu'elle pourrait saisir et l'aideraient à lui infliger quelques gifles orales. Cependant, ce cher Robin ne semblait pas être un adepte de l'auto-destruction et ne paraissait pas vraiment enclin à lui faciliter la tâche. Affichant un sourire presque amical, il se contentait de questions insignifiantes et complètement hors de propos auxquelles la jeune Quinn hésita longuement avant de répondre. Pourquoi lui ferait-elle le plaisir de lui offrir des réponses ? Robin ne méritait que son mépris et son mutisme. Elle ne pouvait néanmoins rester silencieuse devant son ennemi. Un silence qu'il s'empresserait de considérer comme un semblant de victoire et qu'il tâcherait de rompre de la plus douloureuse des manières.

Aux paroles de Robin, Elizabeth se permit un second sourire. Un rictus profondément méprisant qui éclaira les traits pâles de la jeune femme. Un sourire qui l'imprégna d'un étrange sentiment d'euphorie. Six jours. Cela faisait six jours que ses délicates fossettes n'avaient pas creusé son visage ; elle se sentait comme rouillée. Ce simple geste suffit cependant à lui offrir une once d'assurance que son séjour en prison lui avait volé. Vraiment, les mots de cet homme dégueulaient d'hypocrisie. Qui se déguisait pour se mêler au bas-peuple ? Qui se faisait passer pour un livreur ? Et qui donc se comportait comme le plus impitoyable barbare de Kingston ? Robin. Bien évidemment. Cet homme était un sauvage de base, il le prouvait encore et encore. Il était faux de A à Z et Elizabeth se contenta de l'observer longuement avec une intense envie de vomir.

- C'est jouissif, mais ça tu le sais déjà ! Et de ton côté, ça fait quoi de se comporter en bourreau ?

Répondre aux questions par d'autres questions. C'était tout ce dont Elizabeth était capable pour le moment. A croire que son petit séjour en prison l'avait bien plus affaibli qu'elle ne l'avait d'abord pensé. Robin allait sans doute se délecter de son manque de répartie, mais peu lui importait. La seule chose qui comptait réellement était son secret. Un secret qu'il ne découvrirait pas tant qu'il ne poserait pas la main sur elle. Eli allait devoir jouer serrer. Elle savait son ennemi doté d'un sang-froid à toute épreuve ; elle le savait capable de garder son calme quelque soit la situation. En revanche, si son mutisme venait à égayer la susceptibilité de son adversaire et qu'il choisissait de passer de la souffrance psychologique à la souffrance physique, la jeune Quinn saurait son secret très vite découvert. Elle se devait de mener cette situation en finesse. Ou plutôt, elle devait laisser croire à Robin qu'il menait la danse. Elle s'en rendait compte à présent : cette situation allait très vite se trouver délicate.

Cependant, malgré son état, Elizabeth restait cet amas de contradictions qu'elle avait toujours été. Aussi, elle ne pu s'empêcher d'ajouter quelques paroles qui, elle le savait, titilleraient sournoisement la curiosité de son bourreau. Elle allait rendre son ignorance insoutenable.

- Mais oui, je dois te l'accorder : des comme moi, tu n'en croiseras plus jamais.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyLun 7 Fév - 1:09

    Edward observa Eli avec curiosité. Il avait beau croire qu’il avait réussi à le cerner, il n’avait toujours pas réussi à se faire au personnage. Une telle force, une telle provocation, une telle insouciance … Edward était devenu un scientifique et Eli était son rat de laboratoire. Espérons que l’idée de le disséquer ne lui vienne pas à l’esprit. De toute façon, pour l’instant Eli ne risquait rien. Plus Edward passait du temps avec lui, plus il avait envie d’en savoir plus, plus il était intrigué. Jusqu’où était-il capable d’aller ? Et si j’appuie là, comment va-t-il régir ? Un véritable jeu dont Edward ne s’imaginait pas encore qu’il pouvait y perdre les plumes. Aveuglé par l’ambition et la curiosité, il était trop occupé à prendre des notes sur son spécimen qu’à se soucier de prédire son comportement. Cette curiosité se fit d’autant plus frappante lorsqu’Eli se mit à sourire, ou du moins tenta. Les traits déformés par la solitude contrastaient toute expression aussi banal pusse-t-elle être. Un sourire amical pouvait très bien avoir des allures d’envie de meurtre [merde, la nuit ne m’aura pas suffit U_U]. Edward était incapable d’interpréter le sourire de son ami mais une chose était sûr, il y avait de quoi être intimider. Edward aurait pu l’être si l’orgueil ne lui soufflait pas dans son oreille que c’était lui qui était en position de supériorité. C’est pourquoi, dans sa grande satisfaction, il laissa parler son sujet d’étude. C’était ce qu’il voulait non ? Qu’il parle. Qu’il avoue. Comme ça chacun pourrait retourner vaquer à ses occupations, même si celles d’Eli s’étaient irrémédiablement, selon Edward, réduites. Attentif aux répliques de son interlocuteur, cette dernière phrase lui fit l’effet d’un excitateur et augmenta sa curiosité mal placée.

    Raah, Eli … dit-il dans un soupir tout en secouant la tête l’air déçu. Pourquoi tu me traites de bourreau ? Toi et moi, on est juste en train de se battre … à notre manière. Je ne t’ai pas forcé à me suivre. J’ai juste était plus malin et toi, en bons combattants, tu t’es soumis aux conditions. D’ailleurs, cela te rend différent. Tu n’es plus de l’aristocratie, c’est un fait, mais un véritable pirate ne m’aurait jamais suivit aussi sagement. C’est pourquoi j’aimerais savoir ce que tu es. Je suis sûr que tu vaux mieux que ça, dit-il en se levant et en déambulant dans la pièce. Mieux que cette prison minable.

    Il contourna la chaise d’Eli pour se positionner derrière ce dernier. Son visage s’approcha de sa chevelure en sale état qui donnait peu envie de s’y aventurer pour ainsi murmurer quelques paroles au creux de son oreille.

    Explique moi en quoi tu mériterais que je te libère et il est possible, sait-on jamais, que tu arrives à me convaincre.

    Il s’écarta rapidement de sa victime. Il devenait de plus en plus prudent. Il n’était pas assez fou pour s’éterniser aussi près du danger. Mine de rien, il y tenait à son jolie petit minois. C’est donc sur ces dernières paroles qu’Edward vint se repositionner sur la chaise qu’il s’était arbitrairement attribuée. Aussi étrange que cela puisse paraitre, ce n’était pas son sourire arrogant qui embellissait son visage. Il avait un regard sérieux, intrigué. On l’aurait cru dans une véritable conversation. Or c’était loin d’être le cas. Même si Edward acceptait de jouer le jeu du chacun sa question, chacun sa réponse,ili n’en restait pas moins qu’il était en train de mener un interrogatoire.
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Eli Quinn
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyLun 7 Fév - 21:36

Elizabeth ne pouvait s'empêcher de jubiler. Robin n'avait aucune emprise sur elle. Elle ne craignait pas de mourir et la jeune femme n'aspirait qu'à laisser derrière elle un terrible silence. Elle se délectait à la simple idée de laisser son bourreau dans le doute et l'ignorance. Il n'obtiendrait absolument rien d'elle et la frustration qu'Eli lui offrirait suffisait à sa vengeance. Elle connaissait le monde de Robin, elle y avait vécu pendant des années. Et même si elle le reniait à présent, son propre caractère avait été modelé par l'aristocratie. Aussi, elle connaissait tout à fait l'irritation que provoquait l'incertitude et cette fureur incontrôlable causer par un objet désiré, mais inaccessible. Oui... Ce monticule de sentiments que seules des réponses pouvaient effacer et qu'Eli laisserait à Robin suffisait amplement à la satisfaire.

Pour le moment, cependant, Robin ne semblait pas irriter le moins du monde et se contentait de rendre à Elizabeth le même sourire qu'elle lui avait offert quelques secondes plus tôt et jouait de sa liberté de mouvement sous les yeux de sa prisonnière. De toute évidence, nos deux protagonistes étaient de nouveau en route pour une longue discussion, pendant laquelle ils chercheraient à se détruire mutuellement. La jeune Quinn n'en avait pas envie. Cela faisait sept jours qu'elle attendait une occasion de se venger et son impatience la poussait à vouloir faire bouger les choses. Elle voulait que Robin réagisse. Le souvenir de son ennemi lui jetant un regard meurtrier après qu'elle soit allée trop loin dans ses propos était maintenant bien trop loin dans son esprit pour qu'elle sache s'en contenter. Oui, elle avait été forcé de se montrer patiente pendant une semaine entière ; à présent, elle n'aspirait qu'à laisser libre court à ses pensées et à ses paroles. Mais cet imbécile se contentait de questions stupides et dénuées d'intérêt auxquelles, il devait bien s'en douter, Elizabeth ne prendrait ni la peine ni le risque de répondre. Sans ciller, le regard toujours planté dans celui de son interlocuteur, elle finit par répondre d'une voix forte et assurée.

- C'est tout Robin ? C'est vraiment tout ce dont tu es capable ? Tu me déçois, tu m'avais habitué à mieux ! Allez, je vais être sympa, je vais t'épargner un peu de temps et je vais essayer de me montrer très clair. Épargne-moi tes questions, je n'y répondrai pas. Tu croyais quoi ? Que ma langue allait se délier après sept jours derrière les barreaux ? Tu crois m'avoir cerné, mais t'es loin du compte ! Va falloir que tu redoubles d'effort si tu veux tirer quelque chose de moi, cher Robin.

Comme toujours, Elizabeth ne pouvait s'empêcher d'agir de la plus stupide des manières. Elle savait que Robin n'appréciait pas la provocation, elle en avait déjà fait les frais. Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de le défier encore et encore pour le simple plaisir de le voir se décomposer et lire la colère dans ses yeux. Bien sûr, son bourreau avait eu sept jours pour cultiver sa détermination et retrouver tout le sang-froid qu'elle avait su lui retirer lors de leur dernière entrevue. Aussi, ses efforts pour le faire réagir resteraient sans doute vain. C'est pourquoi, elle n'hésita pas un instant à en rajouter une couche.

- Tu veux vraiment savoir qui je suis ? Va sérieusement falloir que tu trouves autre chose si tu veux m'atteindre. Parce que pour le moment, à part te cracher à la gueule et te faire bouffer ton arrogance, tu m'inspires pas grand chose. Et surtout pas à la confidence ! Mais vas-y Robin, vas-y... Continue donc. Je suis curieux de voir combien de temps tu vas encore supporter mon silence.

Elizabeth offrit à son bourreau un immense sourire provocateur. Étrangement, sa faiblesse physique renforçait sa force psychologique. Et si les fers qui lui serraient les poignets commençaient à l'incommoder sérieusement, elle ne laissa pas transparaître une once de souffrance. Fière et arrogante, elle se contentait d'observer la réaction de son bourreau sans toutefois se faire trop d'illusions. Malgré ce qu'elle pouvait prétendre, Robin l'avait sûrement mieux cerné que quiconque précédemment et le sang-froid de ce dernier ne semblait pas vouloir se réchauffer. Vraiment, cet interrogatoire lui semblait de plus en plus inutile. Il était évident que ni l'un ni l'autre ne céderait ; chacun restait campés sur sa position et agitait fièrement son ego sous le nez de l'autre. Au final, ce duel verbal acharné ne semblait servir qu'à détruire leur patience respective. Le seul problème ? Elizabeth était infiniment plus impulsive que son adversaire...
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyVen 11 Fév - 2:43

    Au final, ce duel verbal acharné ne semblait servir qu'à détruire leur patience respective. Oui, c’était fort possible, Eli était infiniment plus impulsif que son adversaire... quoiqu’infiniment est un bien grand mot. Ils partageaient tout de même leur orgueil de bon bourgeois. Seulement, Edward, lui, était « infiniment » mieux loti, et si le jeune homme qu’il avait en face de lui ne faisait pas attention, son impulsivité pourrait ne lui être d’aucune utilité. Pour l’instant, tout aller à peu près bien. Edward était calme. Eli avait seulement réussi à faire retomber son excitation. Ce sentiment qu’il avait dû combattre tant bien que mal tout au long de la semaine. Plusieurs fois, il s’était imaginé cette scène. Bien sûr, en fidèle arrogant qu’il était, la situation tournait toujours en sa faveur, loin et même très loin du cas réel. Eli était loin d’être dans l’état qu’aurait espéré Edward. Au niveau physique, il y avait largement de quoi le contenter, même mieux. Les fossettes creusées, les muscles faibles, le visage pale et j’en passe … une photo seule se serait suffise à elle-même. Etrangement, plus la faiblesse l’attaquait, plus il devenait féminin, frêle. Edward avait déjà été frappé par son côté androgyne, mais celui-ci devenait de plus en plus troublant. Eli était loin d’inspiré aux premiers abords tout ce qu’Edward pouvait éprouver à son égard. A première vue, on aurait envie de s’attacher à ce personnage aux traits si fins et si habilement dessinés. Ne pouvant envisager l’hypothèse d’une quelconque féminité, Edward commençait de plus en plus à s’interroger sur l’âge de son ennemi. Cependant, il était loin d’avoir la force psychique d’un gamin de 14 ans. Edward devait se l’avouer, il avait eu tord. Il pensait l’affaire finit, imaginant que ce déserteur aurait avoué en bout de quelques minutes … Apparemment, sept jours n’avaient pas été assez long. Soit, Edward avait encore tout son temps. Enfin, c’est ce qu’il pensait, avant qu’Eli n’ouvre encore une fois la bouche et continu à se montrer aussi désinvolte.

    Edward ne laissa passer aucune émotion. Heureusement qu’il avait arboré quelques instants plus tôt un regard sérieux. Sa surprise et sa frustration aurait été difficilement dissimulable si son visage initial avait été crispé par un sourire. Frustré parce qu’il s’était trompé. Toutes ses prédictions ne tenaient plus la route et Eli se trouvait être une personne très différente de ce qu’il s’était imaginé. Quoi ? Tout d’un coup, il était devenu pitoyable en psychologie ? Pourtant cette semaine avait montré qu’il restait en forme. Alors pourquoi cette fois-ci, rien ne marchait comme il l’avait prévu. Pourquoi il se retrouvait bloqué contre ce … Eli. Quelque chose lui manquait. Cette pièce du puzzle qui l’empêcher de tout débloquer. Plus le temps passait, plus l’absence de cette mystérieuse clé pesait lourd et plus la patience d’Edward en prenait un coup. Ceci, immanquablement, laissait naître en lui une colère qui ne demandait qu’à exploser. N’était-elle qu’une conséquence inévitable de sa frustration ou pourrait-on l’expliquer par la provocation si perfectionniste d’Eli. Quelle était cette manie à titiller le point faible d’Edward en remettant en cause ouvertement son jugement, son intelligence et ses capacités. Voulait-elle mourir à ce point ? Une chose tait sûr, les mots n’étaient pas mâchés et Edward ne pouvait que difficilement les encaisser. Il se mit à sourire mais son mal être était perceptible.

    Quand vas-tu comprendre que tu n’es qu’un jouet et que dès que je me serais lassé de toi, je n’aurais qu’à claquer des doigts pour te faire disparaitre ? Quand vas-tu comprendre que cette manie de me provoquer ne te sera d’aucun secours. Tu ne peux qu’y perdre en jouant à ce jeu alors rends-toi à l’évidence … c’est le moment où jamais de sauver ta peau en la jouant plus finement.

    Sur ce, il se leva, conscient qu’il gardait difficilement enfoui sa colère. C’est pourquoi il tourna le dos à Eli, espérant ainsi pouvoir se reconcentrer et se replonger dans la peau du parfait investigateur. Il venait de tomber de si haut. Il s’était cru vainqueur mais se retrouver face au fait qu’Eli était loin d’avoir joué sa dernière carte. Tout d’un coup, une irrésistible envie de tricher le submergea. Depuis le début, Eli lui aura mené la vie dure. Il commençait à ne plus le supporter. A près tout, il était le neveu du gouverneur, le grand Edward Griffith. Comment ce misérable petit insecte se permettait-il de s’adresser à lui de cette façon ? Edward avait tout pour lui, l’argent, le pouvoir. Rien ne l’empêcher de décapiter son adversaire, là, maintenant, tout de suite. Et malgré cela, Eli continuait à déblatérer des insultes envers son kidnappeur et continuait à l’humilier sans aucun scrupule. Edward n’était pas obligé de s’infliger cela. S’il avait été jusque là, c’était uniquement par curiosité, par l’envie de relever le défi, de se croire invincible. Mais le fait est qu’Edward restait un homme et que sa patience commençait à faillir. Plus le temps passer et plus cette envie de tricher de précisait par l’image du poignard qui se situait dans un coin de la salle. Qu’est-ce que quelques coupures dans une salle de torture ? Qu’est-ce que quelques cicatrices pour un enfant qui voulait devenir pirate. De toute façon, Edward n’essaierait pas de ressentir de la compassion pour son adversaire. Il en était devenu incapable, aveuglé par sa fierté. Il s’approcha donc de l’arme en question et l’empoigna pour ensuite se rapprocher d’Eli. Concentré sur ses doigts caressants l’objet reluisant, ses paroles n’en étaient pas moins destinées à sa victime.

    Alors dis-moi, aurais-tu encore une objection à faire ? Un nouveau défaut que tu m’aurais trouvé pour accepter plus facilement ta position de faiblesse ?

    Edward se réinstalla sur sa chaise et caressa du bout de sa lame le genou d’Eli.

    Une recommandation peut-être ?

    Sa voix était douce, presque sensuelle. Il se jouait bien de la scène, de sa supériorité, bien que ses traits restaient calmes, comme pensifs. En réalité, il essayait de contenir sa rage. Il essayait de ne pas donner raison à son ennemi et de prouver que, bien que le défi était difficile à relever, il restait aussi grand qu’il prétendait et ne se laisserait pas affaiblir aussi facilement. Malheureusement, il était proche de l’explosion et il n’y avait plus qu’à prier, autant pour Edward que pour Eli –quoique quand même plus pour Eli- que ce dernier n’ait pas l’insouciance de se montrer impulsif dans une telle situation. Seulement, Edward ne lui laissa pas le temps de répondre et entailla la peau fine de sa cuisse droite, ignorant la barrière du tissu. Il continua sur son ton presque murmuré.

    Qu’est-ce que quelques mots pour sauver sa vie …
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptySam 12 Fév - 1:03

Pas une seule fois, pendant cette longue semaine passée derrière les barreaux, Elizabeth ne remis la sureté de son secret en question. A ses yeux, c'était très clair : du moment qu'elle tenait sa langue et que Robin ne levait pas la main sur elle, sa véritable nature ne serait pas dévoilée. Non, pas une seule fois elle ne se douta pas que les cernes creusées par la fatigue et la faim affinaient encore un peu plus ses traits et mettaient son secret en danger. Enfin, qui donc pouvait la blâmer de son ignorance ? Si la prison avait été pourvue de miroir, peut-être alors s'en serait-elle rendue compte ? Pour le moment donc, l'ego gonflé à bloque, la jeune femme observait l'homme qui se tenait devant elle, une lueur de défi brillant au creux de ses prunelles. Cet homme qui se disait perspicace et qui n'était même pas capable de reconnaître une femme sous ses traits. Non, vraiment, la situation devenait presque agréable et divertissante aux yeux de la demoiselle. Peu plus importait la douleur qui creusait chaque parcelle de son corps et le bruit de ses entrailles qui criait famine. Seul comptait l'hypocrisie et la provocation qu'elle avait à offrir à ce petit aristocrate prétentieux. Pourtant, il était évident que chaque seconde que Robin passait à l'observer remettait un peu plus la "masculinité" d'Elizabeth en question. Tôt ou tard, la finesse de son visage et l'étrange tonalité de sa voix, qu'elle s'efforçait de dissimuler, lui mettraient la puce à l'oreille. C'était inévitable. Seulement, l'orgueil et l'arrogance de la jeune femme refusaient tout bonnement d'admettre le danger dans lequel le temps passé en compagnie de Robin la mettait.

Le sourire sarcastique d'Eli s'effaça légèrement quand Robin reprit la parole. L'impitoyable calme qu'il fit preuve devant les provocations ouvertes de la jeune femme, laissèrent à cette dernière un profond sentiment d'amertume. Elle refusait de l'admettre, mais cet homme, malgré toute la haine qu'il lui inspirait, réussissait à faire naître en elle un profond sentiment d'admiration. Il avait cette sérénité dont elle avait toujours rêvé ; contrairement à elle, il ne laissait pas ses émotions dicter ces faits et gestes. Une chose qu'Elizabeth était tout à fait incapable de faire. Aussi, la demoiselle se prit à jalouser cet aristocrate qu'elle rêvait de voir crever sur place. Pire encore ? C'était ce même calme qui attisait la haine de la jeune femme. Contradictoire notre jeune Quinn ? Évidemment, c'était même de notoriété publique. Eli écouta donc amèrement les paroles de son bourreau, son sourire hypocrite se transformant silencieusement en un affreux rictus forcé. Que fallait-il donc qu'elle fasse pour le voir se décomposer sous ses yeux ; que devait-elle dire pour le voir perdre son calme ? La nature même des mots de cet homme suffisait à faire rugir la colère qui hantait son cœur. Comment osait-il l'appeler son "jouet" ? Comment osait-il ?! Lui, ce misérable chien, ce bâtard que Dieu avait mis sur sa route ! Cet être abominable qu'elle s'était promis de tuer un jour ! Cet impitoyable tortionnaire qui prétendait pouvoir la faire disparaître sans que quiconque s'en aperçoive ! En était-il vraiment capable ? Quinn s'arrêta momentanément sur cette question, légèrement mal à l'aise. Si elle ne craignait ni la mort ni la souffrance, l'idée même de devoir mourir dans ces cachots, seule, sans que personne ne le sache, lui donnait la nausée. Une nausée que les dernières paroles de Robin balayèrent rapidement. Vraiment, il ne comprenait rien. Quand comprendrait-il qu'elle n'avait plus rien à perdre ? Ou presque. La seule chose qu'elle possédait, jamais elle ne la lui offrirait.

Alors même qu'Elizabeth était sur le point de cracher une nouvelle fois son venin sur son bourreau, celui-ci se leva et, pendant quelques secondes, offrit son dos à sa prisonnière. Eli lui jeta un regard à la fois meurtrier et curieux. Et, quand enfin il se retourna et s'approcha une seconde fois de sa victime un poignard à la main, les yeux de la jeune Quinn brillèrent de jubilation. Elle venait de remporter la partie. Robin venait de craquer avant elle. Du moins était-ce que cette arme tentait de prouver. Si cet homme venait à s'en prendre physiquement à elle, alors la demoiselle considérerait définitivement qu'elle avait gagné. Cependant, malgré le sentiment d'euphorie qui submergea Elizabeth à la vue de la dague, elle ne pu empêcher son cœur de se serrer. Robin allait-il mettre sa menace à exécution et lui trancher la gorge, là, maintenant ? Allait-il mettre un terme définitif à son arrogance et à son existence ? Eli serra les dents et regarda son tortionnaire se rasseoir devant elle. Si elle était bien sûre d'une chose, c'était que même si cet homme décidait d'en finir avec elle, il prendrait grand soin de faire durer le plaisir ; il ne la tuerait sûrement pas avant d'être certain qu'elle ne finirait pas par craquer et divulguer ce secret qui lui tenait tant à cœur. Une certitude que la lame qui vint se promener sur la cuisse de la jeune femme ne fit que renforcer.

Elizabeth planta un regard haineux dans celui de son bourreau, refusant de répondre à ses provocations. Elle savait ce dont il était capable. Il ne faisait aucun doute qu'il n'hésiterait pas une seule seconde avant d'user de sa lame. Il le lui avait déjà prouvé par le passé. Aussi, pendant une fraction de seconde, Eli se demanda si oui ou non elle serait capable de supporter la souffrance que ce poignard pourrait lui infliger. Et si cette dernière semaine lui avait prouvé que la douleur physique n'était pas grand chose à côté de la douleur psychologique, la jeune femme était vidée. Elle pouvait déjà sentir sa force mentale lui faire défaut. Quinn s'en rendait compte à présent, elle était loin d'être infaillible et cette lame qui frôlait dangereusement sa jambe allait le lui confirmer. Quand enfin l'arme entailla vivement la chair de sa cuisse, Elizabeth ne pu échapper un cri de surprise et de douleur. Elle s'était doutée que Robin ne tarderait plus à faire usage du couteau ; cependant, elle n'avait pas réussi à se préparer mentalement à la douleur qu'il lui infligerait. La jeune femme tenta tant bien que mal d'étouffer la lamentation qui s'échappait de sa gorge et qui, elle en était consciente, n'avait rien de viril. La plaie n'était pas profonde, mais le sang commença néanmoins à couler abondamment. Eli avait cru pouvoir affronter la souffrance, persuadée que ces sept derniers jours l'avaient définitivement immunisé contre toute forme de douleur. Il n'en était rien pourtant. La colère et le désir de vengeance l'avaient aveuglé à tel point qu'elle ne s'était pas rendue compte qu'elle était à bout, que le moindre tourment suffirait à la faire sortir de ces gongs. Relevant brusquement la tête, le regard bouillonnant de colère et de rage, Elizabeth ne chercha même pas à retenir les mots qui s'échappèrent de sa bouche.

- Espèce de... ! T'es qu'un minable ! T'es pitoyable tu m'entends ?! T'es bon qu'à lécher mes chausses ! T'es qu'un petit aristocrate arrogant ! T'as aucun honneur. Tu veux savoir pourquoi j'ai quitté l'aristocratie ? Mais regarde toi, regarde toi ! T'es la réponse même à cette question, misérable petit prétentieux ! Si t'es si sûr de toi, pourquoi tu m'as laissé moisir six jours derrière les barreaux, hein ? De quoi t'avais peur, hein ? T'es qu'un lâche ! T'es rien du tout ! T'es bon qu'à agiter ta lame sous le nez de tes adversaires désarmés. Ah elle est belle la noblesse ! Avec tout le mépris dont elle était capable, Elizabeth cracha au pied de son agresseur. Tu tireras rien de moi ! T'entends ? RIEN !

Eli cria presque ce dernier mot. Non, cet homme ne l'entendrait jamais divulguer son secret. Jamais. Il pouvait bien s'acharner aussi longtemps que sa patience le lui permettrait, elle emporterait sa vraie nature avec elle dans sa tombe. Et cet homme, si diaboliquement charismatique et persuasif soit-il, n'en saurait jamais rien.

- Mais vas-y, tue-moi ! Ne m'épargne surtout pas, parce que je te jure, je te jure que si tu me laisses en vie, je te tuerai.

La lueur brillant au fond des yeux d'Elizabeth ne laissait aucun doute à cette promesse. Ce serait elle ou lui ; elle y veillerai.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyMar 15 Fév - 1:10

    Le couteau en main, Edward avait les pleins pouvoirs. Allait-il utiliser son arme pour trancher les cordes utilisées à maintenir son prisonnier en captivité ou allait-il s’en servir pour lui trancher la gorge ? Bien que les possibilités de mouvement d’Edward fussent infinies, le suspense, lui, n’était pas au rendez-vous. Libérer Eli ? Quelle drôle d’idée. Plus son adversaire se mettait à le provoquer ouvertement, plus son comportement devenait prévisible, à tel point que lui-même s’en rendait compte. Cela l’entrainait dans un cercle vicieux dont il aura beaucoup de mal à sortir. Mais pour l’instant, tout allait bien. L’arme repeinte d’une bande rouge qui peu à peu s’étalait pour finir par s’écraser sur le sol, Edward, qui voulait garder son sérieux, ne put retenir un sourire narquois puant la fierté d’une domination masculine. Cependant, son sentiment fut troublé lorsque son ennemi se mit à gémir. Le son de sa voix semblait si … aigüe, si crissant, si féminine. Incapable de reconnaitre ce qu’il avait sous les yeux, il se demanda une nouvelle – et dernière - fois s’il n’était pas en train de torturer un gamin. Quelle fierté pouvait-il tirer de tout cela ? N’était-ce pas juste un adolescent en pleine période de rébellion ? N’était-ce pas un insouciant qui voulait se montrer original dans on suicide ? C’est quand Eli ouvrit une énième fois la bouche qu’il balaya tous les doutes qui embatraient toutes capacités de réflexion et se convaincu que, gamin ou pas gamin, il ne pouvait qu’être conscient des lignes qu’il franchissait.

    Au début, le discours d’Eli fit sourire notre aristocrate. Apparemment, sa victime craquait elle aussi. Elle semblait à bout et en bafouillait presque. Cependant, plus le débit de parole se fit dense, plus le sourire d’Edward s’effaça. Plus les secondes défilaient et plus les paroles vinrent titiller notre inquisiteur. Un cracha s’aplati alors à quelques centimètres de ses chaussures mais ne manquèrent pas de les éclabousser. La goutte d’eau … le rythme cardiaque d’Edward se fit rapide, entrecoupant l’air à proximité de ses voies respiratoires. Des sueurs prirent naissance sur son front mais n’étaient encore qu’imperceptibles. Il avait été incapable d’écouter les dernières paroles de son assaillant. Trop concentré à retenir la colère qui bouillonnait en lui, il ferma les yeux pour tenter de calmer son pouls. Rien n’y faisait, les paroles d’Eli se jouaient en boucle dans sa tête. D’un geste magistral, il bondit sur Eli et planta son couteau sous sa gorge. Son visage, bien en face de celui qui provoquait ce tel bouleversement psychique, son regard, figé, à la fois meurtri et meurtrier, ne fixant qu’un même objectif, les iris d’Eli, son souffle, encore trop rapide à son goût... Edward, en plein dilemme – chasser ou être chassé – maintenait sa prise ferme jusqu’à augmenter la pression sur le coup d’Eli.

    Et c’est là, d’un seul coup, sans prévenir, sans crier gare, qu’il relâcha tout, son regard insistant mais surtout, la menace de mort qui s’aiguisait au niveau de la carotide de son adversaire. Il se leva et, d’une tranquillité déconcertante, tourna une nouvelle fois le dos à son compagnon. Il ramassa un chiffon et sans un bruit, essuya ce qui aurait pu devenir l’arme du crime.

    Tu as tord de réagir comme ça. Ce petit jeu ne m’amuse plus du tout … loin de là même, il me répugne.

    Sur ce, il virevolta pour refaire face à Eli et le toisa d’un regard mauvais voir effrayant. Si jusque là, le comportement d’Edward pouvait sembler prévisible, il venait de prendre une résolution qui aller tout révolutionner. Ne quittant pas une seule seconde les yeux d’Eli, gardant ses sourcils froncés de mécontentement, il se mit à hurler.

    Gaardes !

    La porte s’ouvrit et les deux mêmes personnes qui avait transporté Eli une demi-heure plutôt entrèrent dans la salle pour se planter en ligne droite sans un mouvement de travers.

    Dites à notre bourreau qu’une nouvelle personne est à rajouter sur sa liste, reprit-il sans dévier le regard. Demain matin, à l’aube, un corps de plus s’exhibera sur la grande place.

    Les deux nouveaux arrivants repartirent aussi vite qu’ils étaient venus et Edward, daignant enfin détacher ses yeux de sa victime, vint s’adosser contre la table derrière lui.

    Une fois que notre bourreau sera prévenu, les gardes viendront te chercher pour te remettre dans ta cage. Mais peut-être que si tu te mets à parler, je pourrais te trouver une cellule plus agréable pour passer ta dernière nuit avec nous. Tant que tu ne te mets pas à cracher à tout va comme tu viens de m’en faire la démonstration bien sûr …

    Calmé mais horriblement frustré, il s’approcha de sa chaise pour s’y assoir de nouveau. Il se devait de faire disparaitre ce sentiment de défaite avant que son unique chance d’y parvenir ne monte au ciel. Il prit alors un regard désintéressé, presque fatigué, lassé.

    Je suppose que tu as déjà pu apercevoir quelques exécutions. Après tout, mon milieu reste ton milieu. Ne t’étais-tu jamais demandé ce que cela faisait d’être sur les devants de la scène ? Debout, face à ton public qui réclame ta mort, t’humiliant sans scrupule, sans même savoir qui tu es vraiment. Quelle triste fin … pour un pirate. J’espère que tu auras eu le temps de piller, violer et tuer tous ceux qui avaient le malheur de croiser ton chemin car je doute que l’on te laisse faire au paradis.

    Edward aura beau menacer comme il l’entendait, cela n’était pas suffisant. Il ne supportait pas ce sentiment de faiblesse qui l’habitait. Mais peu importe, jamais il n’accepterait de baisser la tête devant Eli et si jamais il devait aller au bout de son exécution, il le ferait.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyMer 16 Fév - 14:53

Elizabeth avait retrouvé le silence. La respiration haletante, elle tentait d'ignorer la douleur fulgurante qui lui traversait toute la cuisse. Elle haïssait cet être immonde et abjecte ; elle voulait le tuer, le torturer, le voir souffrir tout comme elle-même avait souffert. Et, alors que la jeune femme imaginait quelques plans diaboliques pour se venger de son ravisseur, celui-ci se jeta purement et simplement sur elle. Surprise par cette réaction qu'elle n'attendait même plus, Eli ne pris conscience de l'ampleur de la situation qu'au moment ou elle sentit le contact glacial du métal contre sa gorge. L'homme avait plongé un regard meurtrier dans les yeux de sa victime et semblait sur le point de l'égorger sur place. La jubilation vint flirter avec la peur dans les prunelles d'Elizabeth. Oui. Pour la première fois, elle avait vraiment peur. Le regard fou de son bourreau et le poignard qu'elle sentait peser contre sa carotide en étaient bien évidemment la cause. Quinn ne se rappelait pas avoir jamais rencontrer une telle fureur dans les yeux de quiconque. Et cette colère qu'elle pouvait lire sur les traits de son agresseur la déstabilisa complètement. Si bien qu'elle ne fut même pas capable de se féliciter d'en être la cause. Le malaise que provoqua ce brusque changement de comportement de la part de Robin s'envola très vite cependant, quand l'homme s'écarta de sa proie. Partagée entre colère, douleur et peur, Elizabeth n'entendit même pas son bourreau appeler les gardes. Toutefois, l'annonce de la sentence qu'il lui réservait résonna bruyamment à ses oreilles...

Au final, elle avait gagné. Elle avait rempli son objectif ; Robin avait craqué bien avant elle ; elle avait su faire bouillir ce sang-froid qu'il brandissait avec tant d'arrogance sous le nez du peuple et même de ses pairs. Mais finalement, qu'est-ce que la jeune femme y gagnait ? Un morceau de corde et une place aux côtés du bourreau. Et tout ça pour quoi ? Pour un ego satisfait... C'était cher payé ! Elizabeth se rendait compte qu'elle n'avait pas changé. Elle était toujours cette petite aristocrate fière et arrogante, incapable de maîtriser ses émotions ou même de mettre son orgueil de côté pour sauver sa vie. Ce caractère épouvantable que la noblesse avait grandement contribué à modeler et qu'elle s'était efforcée de défaire, ce cher héritage que la vie de château lui avait légué et qu'elle reniait depuis plus d'un an... Elle avait presque réussi à se convaincre qu'elle s'en était débarrassé. Il n'en était rien. L'aristocratie avait su ancrer profondément sa trace en elle ; la noblesse l'avait marqué au fer rouge et malgré ses efforts pour renier son rang et fuir cette place qui était la sienne, elle n'avait pas avancé d'un poil. Tout ce qu'elle avait réussi à obtenir c'était une mort digne d'une pirate. Cette pensée résonna douloureusement dans l'esprit de la jeune Quinn. Cela faisait six jours qu'elle flirtait dangereusement avec la Mort. Elle avait eu tout le temps nécessaire pour s'y préparer. Mais maintenant que Robin lui annonçait fièrement l'heure précise de sa fin, elle se rendait compte qu'elle ne voulait pas mourir. Du moins, pas comme ça. Pas en homme. Elle voulait mourir sous les traits d'Elizabeth et non pas sous ceux d'Eli. Cet Eli qu'elle aimait tout autant qu'elle haïssait. Non, elle voulait que tout le monde sache qui elle était ; elle refusait de laisser au monde cette image de ce valet insignifiant, incapable de tailler un rosier proprement. Elizabeth, la contradiction. Elizabeth, le paradoxe. Ne s'était-elle pas battu tout ce temps pour masquer sa véritable identité ? Et voilà qu'elle rêvait tout simplement de cracher au monde sa féminité. Le pire ? Elle savait exactement ce qu'elle devait faire pour s'éviter cette fin. Elle n'avait que quelques mots à dire pour que Robin revienne sur sa décision. Il lui suffisait d'avouer sa véritable nature et tout serait différent. Peut-être même qu'elle retrouverait sa liberté. Mais non. Non. Eli était totalement incapable de ravaler son orgueil et ne pouvait que défier encore et encore cet homme qui l'avait déjà tant fait souffrir. C'était ainsi. Elle monterait à la potence pour une simple question de fierté. Ce n'était même plus de la vengeance. Sa revanche, elle l'avait obtenue dès le moment où le sang-froid de son bourreau s'était envolé.

Alors que des sueurs glaciales dégoulinaient lentement le long de la nuque d'Elizabeth, son bourreau disparu de son champ de vision. La jeune femme sentit sa présence dans son dos alors qu'il continuait sournoisement son petit monologue. Une nouvelle fois, il gaspilla sa salive et l'incita à parler. Le silence s'installa pendant quelques secondes. Eli se trouvait en plein combat intérieur. Partagée entre l'envie de l'insulter, de rester muette et de lui avouer enfin tout ce qu'il désirait savoir. Quand son ennemi réapparu finalement devant elle, elle ne lui offrit d'un regard écoeuré alors qu'une question s'imposait dans son esprit. Qui était réellement cet homme ? Elle ne se l'était jamais vraiment demandé jusqu'à maintenant. Mais qui était-il pour pouvoir enfermé qui bon lui semblait et ordonner des exécutions de dernière minute ? La jeune Quinn prit alors conscience qu'elle s'en était sans doute pris à un "gros gibier" et qu'il était évidemment loin, très loin, d'être un petit aristocrate de base sans réel pouvoir. Cet homme était bien plus puissant qu'elle ne l'avait pensé. Une simple pensée qui ne suffit pas à lier la langue de la jeune femme qui l'envoya tout simplement bouler pour la ennième fois.

- Va donc crever en enfer.

Une réflexion stupide. Elle était sur la sellette. Lui, en était loin.
De plus, pourquoi Robin s'accrochait-il à l'idée qu'elle était un pirate ? Elle n'avait rien dit ou fait qui sous-entendent qu'elle avait rejoint les rangs de la piraterie. Bien sûr elle se battait bien et magnait le poignard avec une dextérité peu commune. Mais pour le reste ? Son franc parlé et son arrogance lui venaient de l'aristocratie et non pas des heures qu'elle avait passé sur les quais à côtoyer les plus affreux matelots de Kingston. Non, Elizabeth ne parvenait pas à comprendre ce qui avait poussé son bourreau à cette conclusion. Bien sûr, son hypothèse était juste, mais... Il régnait là-dessous un petit mystère qu'elle aurait voulu éclaircir avant de mourir.

Pendant quelques secondes, Elizabeth tenta de retrouver toute sa contenance. En vain. La peur et l'imminence de sa mort lui tiraillaient méchamment les entrailles et elle ne réussissait à offrir à Robin qu'un visage emprunt de doute et d'une souffrance non feinte. Quelle option lui restait-il ? Gagner du temps... Essayer d'une façon ou d'une autre de convaincre son bourreau qu'il faisait là une énorme erreur... Instaurer une nouvelle fois la curiosité dans l'esprit de cet impitoyable ennemi... Ainsi, avec une voix qui manquait cruellement d'assurance et qui avait perdu toute lueur de détermination, la jeune femme finit par répondre.

- Pourrais-je au moins connaître le nom de celui auquel je dois tant de générosité ? ironisa-t-elle tout en plantant un regard haineux dans celui de Robin. Si ces heures devaient être les dernières, autant en profiter pour satisfaire sa curiosité. Alors que le sourire avait définitivement déserté le visage d'Elizabeth, celle-ci marqua une courte pause avant d'ajouter. Tu sais ce que je te souhaite ? De te montrer plus perspicace à l'avenir et que tu comprendras enfin ce que tu as sous les yeux depuis plus d'une demi-heure quand mon corps de tortillera dans le vide. Quoique... Je n'arrive pas vraiment à me décider. Qu'est-ce qui me serait le plus délectable à observer de là-haut ? Le doute affreux à propos de mon identité qui te poursuivra toute ta vie ou la honte que tu éprouveras à ne pas avoir su mettre la main plus tôt sur ce que je suis ? Je sais pas... Je me tâte.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyVen 18 Fév - 2:30

    Les gardes étaient maintenant en route pour signer l’arrêt de mort d’Eli et ils ne leur faudraient pas longtemps avant de revenir chercher leur prisonnier pour lui permettre de passer ses dernières heures face à lui-même. Pour l’instant Edward était coincé face à lui. Cette situation dont il se réjouissait tant tournait peu à peu au cauchemar. Il devait maintenant faire face à sa défaite. Assis, juste devant Eli, il ne pouvait que s’avouer à lui-même qu’il n’avait pu aller au bout de son projet. Il s’était autoproclamé vainqueur et se retrouvait coincé devant sa faiblesse qui fièrement continuait à s’exhiber. Crever en enfer … Ces paroles arrivèrent tout de même à lui faire décocher un sourire. Entre eux deux, il était certain qu’il serait le dernier à y aller, peu importe qui le méritait le plus. Cette pensée réchauffa le cœur d’Edward. Oui il avait perdu, mais peu importe, il avait encore toute sa vie devant lui pour se prouver une fois encore à quel point il était le meilleur, ce qui n’était pas le cas d’Eli. Edward prendrait un malin plaisir à le voir pendu, les jambes se balançant dans le vide et mettrait avec hâte cette histoire derrière lui. Satisfait de ce futur plein de promesse, il laissa parler Eli, sa curiosité se laissant titiller comme un enfant. Cependant, il savait ce qu’il essayait de faire et d’ailleurs, cela le réjouissait au plus haut point de voir que son adversaire essayait de sauver sa peau. Ca ou supplier, quelle différence ? Par contre, il pouvait toujours courir pour qu’Edward se montre plus bavard. Il ne manquerait plus que ça … Il n’était pas du genre à la charité. Peu importait qu’Eli était à quelques heures de mourir, ce sale valet n’avait pas voulu parler, soit, mais qu’il n’attende pas de grâce le moment venu d’en subir les conséquences.

    Edward décida qu’il répondrait d’un ton calme. L’heure était venue à une conversation plus « détendue ». Il n’attendait plus rien de son ennemi et même si lui pouvait toujours espérer quelques faveurs, Edward ne se préoccupait même plus de ses pensées. Tout ce qu’il désirait maintenant, c’était enfoncer, faire souffrir. Toute cette frustration qu’il avait été obligé de ressentir, elle devait s’extérioriser. Quoi de plus efficace que de s’imposer dominant ?

    Tu fais le malin avec ton secret mais au final qu’est-ce qu’il te reste ? Tu te rends compte que tu vas mourir seul ? Enfin, pas vraiment seul c’est vrai … je ne serais pas loin pour te tenir compagnie. Et puis, le public ne cessera de « t’acclamer ». Mais bon, auras-tu vraiment profité de ta nouvelle vie ? Tu sais, rien ne m’empêche de faire quelques recherches sur toi. Je suis sûr que ton secret ne sera pas si dur à trouver finalement. Et oui, tu seras mort pour protéger ton secret de seulement quelques jours supplémentaires …

    Edward, empochant le poignard qu’il avait posé derrière lui, se rapprocha du visage d’Eli pour avoir ses lèvres tendus vers son oreille gauche. L’arme, elle, était pointée au niveau du ventre et, il fallait l’avouer, servait uniquement à le protéger d’un certain danger. Edward ne faisait plus vraiment le malin face à Eli et n’hésitait pas à surveiller ses arrières quand il dépassait les distances de sécurité. Piquant fièrement son adversaire, Edward, garda son ton calme, presque amical, prononcé dans un murmure.

    Finalement, pourquoi ne pas le dire une bonne fois pour toute. Mettre un terme à cette mascarade. Après tout, tu as bien compris que quoiqu’il arrive, je resterais le gagnant, celui qui a la vie sauve. D’accord, tu auras protégé ton bien jusqu’au bout, mais qui sera le mieux logis au final … ? Rends-toi à l’évidence, tu n’as plus rien à gagner à te taire.

    Il recula alors son visage pour aller le planter bien en face de celui de son adversaire et remonta la lame de son couteau vers la joue d’Eli pour aller la caresser avec cet objet si froid et si pointu, sans qu’aucune marque n’y serais faite, à moins qu’Eli ne fasse un mouvement brusque bien entendu. C’est alors qu’il continua sur le même ton que précédemment.

    C’est dommage, toi et moi nous aurions pu accomplir de grandes choses, reprit-il songeur sur son outil de menace. Après tout, nous ne sommes pas si différent …

    Ses yeux virent alors se plonger dans ceux d’Eli et c’est là qu’il y eut un étrange moment. Edward vint à penser qu’Eli avait de beaux yeux … Il se perdit dans ces amandes si finement dessinées et s’étonna de s’être fait une telle remarque. Il était si prêt du but. Encore un peu et il l’avait … Il bloqua quelques secondes, les yeux grands ouverts, comme de surprise, devant Eli puis sursauta. C’était les gardes qui venaient de rentrer dans la salle, prêt à accomplir leur dernière mission de la journée. Perdu dans ses pensées, Edward essaya de retrouver ses esprits et se leva sans daigner porter un seul regard vers Eli. Il lui tourna alors le dos.

    C’est bon, vous pouvez le prendre. Il est tout à vous.

    Horriblement déçu, le cœur battant plus rapidement qu’à la normal face à cet étrange moment, face à cette excitation qu’il avait ressenti comme si il venait de découvrir le secret tant convoité, Edward devait se rendre à l’évidence, le rêve avait été beau mais la rechute serait difficile. Il avait toujours ce petit espoir qu’Eli change d’avis au dernier moment, mais il restait un homme réaliste et avait plus ou moins réussi à cerner son adversaire. Il devait se faire une raison et accepter son sort.

    Surtout, tenait le bien, cracha-t-il d’un ton glacial sans même regarder un des protagonistes dans la salle.

    Les gardes se rapprochèrent d’Eli et commencèrent à le libérer, essayant de le tenir fermement par les bras. Seulement, l’un d’eux se prit les pieds dans la corde qui avait été négligemment laissée tomber sur le sol et manqua de tomber laissant ainsi une bonne liberté de mouvement à sa proie.

    Raah, lança-t-il furieux.

    Il était loin d’imaginer que la corde n’était pas son pire ennemi à ce moment précis. Edward, lui, trop égocentrique pour se donner la peine d’offrir un dernier salue à sa nouvelle victime, se laissa envahir par ses pensées, intrigué de ne pas mettre le doigt sur ce qu’il pensait avoir découvert quelques secondes plus tôt.
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptySam 19 Fév - 14:21

Sa tirade terminée, Eli se mura dans un silence profond. Évidemment, cette situation lui déplaisait et elle savait que ses vaines tentatives pour inverser la tendance étaient inutiles. Sa seule chance de s'en sortir vivante était de révéler son secret, elle le savait. Robin ne céderait pas. Jamais. Là était bien le problème. Tous deux possédaient le même orgueil, la même fierté et chacun attendait plus ou moins patiemment que l'autre ne cède. L'homme semblait pourtant s'être résigné et avait retrouvé un semblant de calme qu'il afficha méchamment au visage inquiet et fatigué de sa prisonnière. Celle-ci, tiraillé entre plusieurs sentiments plus contradictoires les uns que les autres, sentit son coeur se nouer quand son ennemi s'approcha une nouvelle fois, le couteau à la main. Finalement, Robin sortait définitivement vainqueur de cette altercation. Il était parvenu à faire naître la peur dans l'esprit d'Elizabeth, ce qui relevait presque de l'exploit. Il s'agissait là d'une peur profonde et non pas d'une seule inquiétude. Et plus les secondes passaient, plus la jeune femme pouvait sentir son malaise grandir. Son courage à toute épreuve était en train de lui faire défaut, de l'abandonner au moment où elle en avait le plus besoin, ne laissant derrière lui que doute et douleur. Le jeune homme s'était imperceptiblement approché de sa victime, réduisant la distance qui les séparait. Sournoisement, il s'était penché vers l'oreille de Quinn pour tenter une toute dernière fois de la convaincre et la faire céder. Le cœur de la jeune femme s'emballa lorsqu'elle sentit la pointe du poignard contre le creux de son ventre et la piquer férocement, presque au sang. Une violente nausée vint se loger au milieu de son estomac tandis qu'elle retenait à grande peine les larmes de lui monter aux yeux. Tentant alors d'ignorer l'arme qui était venue se promener tout contre son visage, Eli fixa son bourreau d'un regard rempli de haine alors qu'il prononçait ses dernières paroles, ô combien exactes ! La demoiselle refusait de se l'avouer, mais il avait raison. Elle et lui se ressemblaient bien plus qu'elle ne voulait l'admettre. Leur obstination respective en était la preuve.

Alors qu'Elizabeth hurlait silencieusement sa différence et préférait mourir plutôt que de ressembler à ce monstre d'hypocrisie et de sadisme, le regard de celui-ci vint se planter dans le sien. Eli sentit alors son coeur manquer quelques battements alors qu'elle croyait déceler une illumination dans les yeux de son ennemi. Non ! Pas maintenant ! Pas après avoir su résister à toute cette souffrance ! Il ne pouvait pas comprendre ; pas comme ça ; pas si facilement. Pourtant, l'esprit de Robin semblait s'être remis brutalement à fonctionner, réduisant dangereusement la distance qui le séparait du secret de sa prisonnière. Elizabeth voulu fermer les yeux, l'empêcher d'aller plus loin, mettre immédiatement son secret en sécurité derrière des paupières closes. Elle n'y parvint pas, cependant, son regard restait prisonnier du charme diabolique de son interlocuteur. La réponse que désirait Robin était là, à portée de main. Il n'avait qu'à tendre le bras et s'emparer de ce mystère qui planait au-dessus de la jeune femme. La lourde porte de l'endroit s'ouvrit alors brutalement, mettant instantanément fin à ce périlleux instant. L'homme sembla légèrement irrité, mais se désintéressa complètement de sa victime pour la laisser entre les mains des gardes. Elizabeth fusilla son ennemi du regard, alors qu'une haine sans pareille ressurgissait et s'emparait de sa raison. Cet homme était si arrogant, si méprisant, qu'il ne prenait même pas la peine de regarder les soldats quand il leur parlait, se contentant de balancer ses ordres à droit à gauche sans même vérifier que ces derniers les exécutaient convenablement. Grossière erreur.

Les deux soldats s'affairaient rapidement de part et d'autre de la jeune Elizabeth. La tâche n'était guère compliquée. Ils n'avaient qu'à détacher la prisonnière et la ramener dans sa cellule. D'abord, Eli pensa que c'était terminé. C'était fini. Il ne lui restait qu'une nuit à vivre. Dès demain, elle monterait à la potence et mourrait sous le regard satisfait de son tortionnaire. Mais c'était sans compter sur la stupidité de ces deux gardes. Alors que le premier avait terminé de détacher Eli, le second se prit les pieds dans la corde qui traînait par terre et s'étala pitoyablement sur le sol dans un râle maladroit. Un manchot n'aurait pas pu faire mieux ! Quinn sentit son cœur bondir. Si elle n'avait pas été capable de se tenir debout plusieurs minutes plus tôt, la haine et la rage décuplaient ses forces. Son sang, bouillonnant furieusement dans ses veines, lui offrait toute l'énergie qui lui avait manqué un peu plus tôt. Profitant de l'effet de surprise, elle se dégagea brutalement de l'emprise du premier garde, se dressa sur ses jambes chancelantes et, ignorant la douleur qui lui transperçait la cuisse, se jeta sur son bourreau. Ce dernier, perdu dans ses pensées sadiques, ne vit pas le coup venir. Fidèle à elle-même, réagissant telle l'impulsive qu'elle était, Elizabeth ne prit même pas le temps de se concentrer sur ses gestes. Ce qu'elle voulait ? Tuer Robin. Le priver de sa vie, lui crever les yeux et l'empêcher à jamais de voir ce qu'il avait juste sous le nez. La jeune femme ne frappa pas son ennemi, préférant concentrer toute son énergie pour le faire basculer en arrière. Ce ne fut que lorsque Robin se retrouva sur le dos, plaqué contre le sol glacial de l'endroit, que la demoiselle lui asséna un violent coup de poing dans le nez. Dans sa hâte, elle ne chercha même pas à s'emparer du poignard et ses mains allèrent précipitemment se serrer autour du cou du chasseur devenu chassé. Toute sa haine, elle la déversa dans la force qu'elle concentra entre ses doigts fins alors que son emprise se faisait un peu plus importante à chaque fraction de seconde qui passait. Elle n'avait jamais tué et avait longtemps espéré ne jamais avoir à le faire. Pourtant, elle trouva dans cette situation un plaisir non feint. Cet homme mourrait. Maintenant. Entre ses mains. Au milieu de cette salle de torture dans laquelle il avait prit un malin plaisir à la faire souffrir.

Aveuglée par l'excitation, Elizabeth ne remarqua même pas les deux soldats qui s'étaient relevés et s'approchaient rapidement ; ni-même le poignard qui continuait à briller dans la main de Robin. Non, elle n'avait d'yeux que pour ce visage si impitoyablement charismatique qu'elle n'arrivait qu'à haïr.

- Oh non. Tu ne gagneras pas cette partie ! Jamais. Je ne te laisserai pas la satisfaction de me voir monter à la potence !
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MessageSujet: Re: Sept jours et ce n'est qu'un début...   Sept jours et ce n'est qu'un début... EmptyLun 21 Fév - 2:19

    Il y était presque, il le tenait au bout de ses doigts, il ne lui manquait plus grand-chose. Pourtant, rien. Il restait dans cette ignorance meurtrière, assassine, qui lui pressait la gorge et lui imposait cet affreux sentiment de défaite et d’impuissance. Encore un peu et la nausée serait le prochain symptôme. Devenu incapable de supporter cette scène plus longtemps, il préféra tourner le dos à la nouvelle arrestation d’Eli se promettant que la prochaine et dernière fois qu’il le verrait, ce serait pendu à une corde. Sa haine n’avait pas d’égal bien qu’à son habitude il faisait preuve d’un sang-froid qui faisait sa dignité. Perdu dans ses pensées, il mit un certain temps avant de réagir au retournement de situation qui se produisait derrière son dos. En effet, un des gardes avait échappé le bras d’Eli, permettant à se dernier de tenter une évasion. Evasion qui semblait utopique vu l’état du prisonnier. N’importe qui dans sa situation n’aurait été capable que d’essayer de se débattre en imaginant que la faim et l’isolement n’aurait pas altéré leur vivacité d’esprit. Mais Eli n’était pas n’importe qui. Alimenté par la fierté, par la haine et par sa force naturelle, le peu de temps que le garde avait mis pour se relever avait été largement suffisant pour lui. En un seul geste, il se débarrassa de son dernier agresseur. La porte de sortie était juste là, devant lui. Si il arrivait à garder toute cette énergie, mystérieusement inépuisable dans son cas, ce ne serait qu’une partie de plaisir pour lui de s’enfuir. Bien que de nombreux moyens aient été mis à disposition pour surveiller la forteresse, les seuls moyens dont disposaient le gouverneur n’étaient que de la main d’œuvre et l’homme étant si facile à berner … S’il se montrait malin, il aurait récupéré sa liberté avant la tombée de la nuit. Cependant, contre toute attente, ses pas ne l’amenèrent pas vers cette fameuse porte pleine de promesse.

    Intrigué par une certaine agitation qu’il cru déceler derrière son dos, Edward finit par se retourner et se retrouva en une demi-seconde violemment plaqué contre le sol. Lui qui était d’habitude si perspicace et si prompt dans ses raisonnements, le choc de son corps sur la pierre inhibait sa vitesse de traitement et ce n’est qu’au bout de deux secondes qu’il comprit que c’était Eli qui était en train de lui comprimer son torse. Comment était-ce possible ? N’était-il pas attaché ? N’avait-il pas été emmené par les gardes ? La curiosité voulu le forcer à regarder ce qu’il restait de ses fidèles protecteurs de la justice mais c’était tout simplement impossible pour une raison parfaitement simple. A peine Edward avait plongé son regard dans celui d’Eli et avait comprit le pourquoi du comment, qu’on lui asséna un coup de poing dans le nez. Une douleur dont il avait si peu l’habitude et dont il se montrait si sensible lui engourdi le visage et provoqua un gémissement non contrôlé de sa part. Il en aurait fallu de peu pour qu’il s’évanouisse. En grande souffrance, Edward n’avait même pas le temps de se lamenter sur son sort que sa gorge fut prise en otage. L’air se faisait rare ainsi que sa conscience. Il avait été rendu handicapé de tout mouvement et de toute faculté de raisonnement. Plus le temps passait, plus réfléchir devenait difficile pour lui, n’ayant plus d’air pour oxygéner son cerveau. La douleur massacrante qui partait de son nez lui paraissait alors dérisoire. Edward n’était tout d’un coup plus Edward. Privé de ses facultés cognitives, il n’était plus qu’un animal parmi tant d’autres. Un animal sur le point de mourir. Cela devait-il vraiment se passer comme ça ? Au début, il s’était cru vainqueur mais ensuite il avait été forcé de se contenter d’un lot de consolation en l’occurrence, la mort d’Eli, et voilà qu’au final, ce serait son cadavre que l’on jetterait sous terre. Quel monde injuste. A ses yeux en tout cas. Lui, cet esprit si brillant, comment pouvait-il mourir de cette façon, en tant que perdant. Sentant la colère monter peu à peu, Edward faisait des mouvements dont il n’avait même pas demandé l’exécution. Son corps s’était mis en mode pilote automatique et tout ce qu’il pouvait faire, c’était observait sa marionnette mourir pour lui. C’était sans compter que ce contrôle d’urgence de ses facultés motrices lui sauverait la vie. Perdu dans ce flot de haine et de violence qui l’étranglait, au sens propre du terme, il en avait complètement oublié l’arme qu’il avait dans sa main.

    Ce petit poignard à la lame si tranchante repeinte d’un liquide rouge tout droit cueilli des veines d’Eli. Comment, dans un moment pareil, pouvait-on avoir oublié l’existence de ce petit outil qui ferait toute la différence. C’était donc dans un réflexe qu’Edward brandit le poignard derrière Eli et que, invisible aux yeux de son ennemi, il fut capable de le planter directement dans le milieu du côté droit du dos, à la limite de la hanche. Haletant comme si il revenait d’un effort physique important, Edward comprit aussitôt. Il venait de poignarder Eli. Comment avait-il fait ? Se battre, il savait faire, mais jamais il n’avait eut besoin d’aller aussi loin. L’art de la manipulation avait toujours été son tiercé gagnant et son intelligence lui permettait d’avoir ce qu’il voulait sans lever le petit doigt. Et voilà qu’il l’avait fait. Eli avait déjoué chacun de ses pièges et l’avait réduit à cet état précaire. C’était de sa faute ! S’il n’avait pas fait le malin depuis le début, il n’en serait pas là ! Les yeux écarquillés, scrutant une quelconque réaction d’Eli, Edward restait sous le choc. La pression au niveau de sa gorge avait disparu mais une autre pression se fit. Eli, comme si chacun de ses muscles l’avaient abandonné, tomba littéralement sur Edward. Etait-il raide mort ? Notre aristocrate n’osait faire un seul mouvement, encore trop surpris. Ce n’est que lorsque les gardes s’approchèrent qu’il fut enfin libéré. Ils le soulevèrent légèrement afin de laisser respirer notre pseudo-meurtrier. Eli ne bougeait plus, inconscient. Il se laissait porter par les gardes préférant garder ses yeux fermer. Pourquoi ne les ouvrait-il pas ?

    Edward sentit une étrange sensation au niveau de sa main droite qui était venue s’allonger le long de son corps comme si elle n’avait rien fait. Y posant le regard, Il comprit que cette étrange sensation était dû au sang qu’Eli perdait et qui ne faisait que respecter la loi de la gravité pour aller se renverser juste au dessous.

    Mais virez-le ! cria Edward emporté par la rage alors qu’en réalité il n’était plus que dicté par la peur.

    Les gardes, troublés par ce qu’ils croyaient la vue d’un cadavre, prirent Eli avec des pincettes pour l’écarter de leur supérieur. Edward, tant bien que mal, se leva et attrapa le torchon derrière lui, qui avait déjà servit à nettoyer ce même sang, pour le salir une fois de plus. Après avoir, du mieux qu’il put, enlever le sang dégoulinant sur sa main, il jeta sa serviette et vint se positionner devant Eli. Edward était un homme responsable qui n’avait pas peur de regarder en face les conséquences de ses actes. Ce qu’il voyait ? Un vulgaire valet, inconscient, un couteau planté dans le dos, le haut imprégné de sang. Edward se montra très froid, comme détaché. Un mécanisme de défense sans doute. Le pauvre, il était en réalité si prude.

    Emmenez-le à l’infirmerie vérifier s’il est mort. Si ce n’est pas le cas, vous savez où l’emmener, si c’est le cas … je ne veux pas de lui ici.

    Les deux gardes ayant très bien compris le message, s’empressèrent de transporter Eli. Cependant, leur manière de le porter restait douteuse. Leur dégout envers ce sac d’os brillait sur leur visage. Edward reprit son ton colérique.

    Et s’il respire encore, je le veux vivant ! Alors démerdez-vous pour ne pas le tuer en route, je me suis bien fait comprendre ? Bande d’incapables.

    Edward était hors de lui. Tout son vocabulaire en était chamboulé. Il sortit à son tour de la pièce, par une autre porte, et se dirigea d’une démarche ambitieuse mais incertaine vers l’endroit où il avait rangé ses affaires.
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