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 Par une nuit "enlunée"

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Eli Quinn
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aristocracy & piracy

Eli Quinn


Bouteilles à la mer : 206
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MessageSujet: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyDim 12 Déc - 19:08

Par une nuit
"enlunée"


PV Edward Griffith

La journée touchait enfin à sa fin et le soleil commençait lentement à décliner à l'horizon. Bientôt, tout Kingston serait plongée dans les ténèbres. Eli avait passé tout l'après-midi dans les jardins de la résidence des Williams, brûlant doucement sous les rayons de l'astre solaire, essayant tant bien que mal de tailler les rosiers de manière convenable. Peine perdue, le sécateur avait définitivement refusé de lui obéir. Il était étrange de voir à quel point un jeune femme habile avec les lames se trouvait si maladroite dès qu'il s'agissait d'effectuer un travail manuel. Ainsi donc, Quinn s'était rapidement éclipsée une fois son oeuvre terminée, échappant ainsi aux foudres de ses maîtres. Bien sûr, elle allait devoir y faire face à un moment ou à un autre, mais elle avait bien mieux à faire ce soir là. En effet, quelques heures plus tôt, un mystérieux inconnu avait éveillé sa curiosité et lui avait proposé de le rejoindre au cimetière le soir-même. La ferme du Sart : voilà l'endroit où ils devaient tous deux se rendre.

Elizabeth avait donc abandonné ses frusques de valet pour des vêtements plus confortables et avait retrouvé son épée, sa vieille amie qui ne la quittait plus dès qu'elle sortait de la maison des Williams. Cette épée, on le la lui avait donnée, à Londres. Un jeune marin de retour des Caraïbes avec qui elle s'était plus ou moins lié d'amitié le la lui avait offerte avant de disparaître de la surface de la Terre. Eli n'avait jamais cherché à retrouver son ancien ami. Ce dernier lui avait mille fois conté ses aventures sur les Sept Mers, lui avait appris à se défendre, puis s'était éclipsé ; si elle s'en était plutôt bien sortit jusque là, c'était grâce à lui. La jeune femme savait au fond d'elle que ce marin avait rempli sa mission à ses côtés et qu'elle ne le reverrait jamais. Cela lui convenait.

Parée pour affronter le moindre danger donc, la jeune Quinn avait disparu dans les ruelles des bas-quartiers. Ô combien elle connaissait ces endroits. Une année durant, chaque soir, elle les avait arpentée de long en large et en travers. Elle en connaissait les moindre recoin, savait les endroits à éviter la nuit tombée et ceux, au contraire, où il fait bon vivre dès lors que l'astre lunaire règne sur la ville. D'un pas assuré, Elizabeth dévalait l'une des ruelles la plus sombre, jetant sans cesse quelques regards méfiants derrière son épaule. Le calme régnait. Finalement, elle aperçu l'ombre gigantesque de l'église de Kingston se profiler au loin. Derrière celle-ci, elle le savait, se cachait le cimetière. Un cimetière plutôt vivant le jour et déserté la nuit. Un endroit bien lugubre, responsable des plus sombres anecdotes et des histoires les plus effrayantes. Le genre d'histoire que les gamins se racontent le soir pour se faire peur. Elizabeth passa silencieusement à côté de l'église, son ombre déformée se reflétait sur les murs de pierre du bâtiment. Puis, sa silhouette émergea parmi les tombes du cimetière. Etait-il déjà là ?

Elizabeth plissa légèrement les yeux, essayant de percer l'obscurité. Personne. Un court instant, Eli se demanda si elle ne s'était pas fait avoir. Elle ne connaissait cet homme ni d'Eve, ni d'Adam. Ce dernier lui avait proposé de se joindre à lui après moins de dix minutes de "conversation"... Absolument rien ne lui assurait que cet individu tiendrait parole. Songeuse et méfiante, la jeune Quinn posa une main sur la garde de son épée.
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Edward Griffith
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyDim 12 Déc - 22:03

    Alors que son oncle était persuadé qu’Edward n’avait en rien passé une journée productive, ce dernier était pourtant convaincu du contraire. Voilà pourquoi vers 21h du soir, notre jeune homme s’habilla spécialement pour l’occasion et se vêtit à la manière d’un modeste marchand. Il lui faudra encore qu’il trouvait une excuse pour sa tenue de l’après-midi, incohérente avec le métier qu’il avait insinué avoir. Peu importe, l’improvisation était sa force. Aujourd’hui, il avait rendez-vous avec un très jeune garçon, d’après ce qu’il lui semblait, qui pourrait le conduire à de nouveaux pirates à amadouer. C’est donc d’un pas fier qu’il sortit de chez lui, pas qu’il simplifia petit à petit jusqu’à se fondre parfaitement dans la masse du bas peuple. Il fit signe à quelques personnes, satisfait de voir que son infiltration se déroulait à merveille, et prit le chemin qui amenait tout droit vers le cimetière.

    Il faisait très sombre et les détails du décor étaient à peine visibles. La lune ne semblait pas vouloir s’ouvrir cette fois-ci. C’est là qu’il aperçut son rendez-vous. Il l’observa quelques secondes caché, notant sa position de défense, une main prête à brandir son épée. Evitant de faire fuir sa potentielle clé en or ou même de se faire embrocher par inadvertance, il ne tenta aucune arrivée brusque mais ne put s’empêcher d’arriver par derrière pour un minimum de surprise. Une sorte de manie de toujours avoir l’impression d’avoir l’avantage sur la situation.

    Salut ! Commença-t-il d’une voix douce pour ne pas heurter cette ambiance si silencieuse. Je vois que tu es venu, ça me fait plaisir.

    Son visage laissa apparaître un sourire mais Edward savait pertinemment qu’il y avait peu de chance que son rendez-vous puisse l’apercevoir. Lui-même ne voyait que les traits extérieurs de son interlocuteur. De quoi facilement vous trompez. Alors qu’il restait persuadé de se trouver face à la bonne personne grâce à l’indice de la silhouette, sachant qu’Edward était un bon observateur, il ne put tout de même faire taire la petite voix du doute, motivée par son besoin de tout contrôler et d’être en mesure d’affirmer les choses. Il s’approcha alors un peu de celui qui devait présumément être ce jeune valet et continua,

    Au fait, je ne connais pas ton prénom ! Moi, c’est Robin et toi ?

    Edward ne serait jamais sûr tant qu’il n’aurait pas entendu la voix de son interlocuteur. D’ailleurs la voix de ce dernier était tellement … juvénile qu’Edward ne pourrait jamais la confondre avec quelqu’un d’autre. Sans doute une voix qu’il n’oublierait jamais. Tout ce qui avait le don de sortir de l’ordinaire restait gravé dans la mémoire d’Edward. Il voyait tellement de styles différents de personnes qu’il ne se rappelait que de ceux qui sortaient du lot.
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Eli Quinn
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyLun 13 Déc - 13:11

L'absence de lune, que l'on devinait néanmoins derrière les nuages, transformait les formes, leur donnant une apparence plus inquiétante et mystérieuse. Ainsi, les arbres décharnés devenaient d'horribles sorcières menaçant le monde de leurs griffes ; les tombes prenaient des allures mystiques. Dans l'obscurité, elles se ressemblaient toutes. Si bien qu'il était désormais impossible de distinguer celles du bas-peuple de celles des bourgeois ou de l'aristocratie. Quant à Eli... Elle se fondait parfaitement dans ce décor effrayant : une tombe parmi tant d'autres... La jeune avait la désagréable impression d'être observé et cela conforta encore un peu plus l'idée qu'elle s'était faite piéger. Elle se trouva stupide tout à coup. Ce cimetière était l'endroit tout indiqué pour un guet-apens ou un mauvais coup et elle avait accepté de s'y rendre sans même penser aux conséquences que cela pourrait avoir. Bref, elle s'était jetée dans la gueule du loup la tête la première.

C'est alors qu'une voix douce retentit dans le dos d'Elizabeth, brisant nette cette dernière hypothèse. Pendant les quelques minutes qu'avaient duré sa solitude, la jeune femme avait refusé de céder à la pression et avait gardé son calme ; pourtant elle sursauta comme si un chien errant venait de lui sauter à la gorge. Cet homme jouait avec sa vie ! A trois reprises il avait surpris Eli alors qu'elle avait entre les mains des objets bien tranchants. Une chance pour lui que la jeune femme ai petit à petit appris à rester maîtresse de son sang-froid. Quinn resta immobile quelques secondes, attendant que les battements de son coeur reviennent à un rythme normal et que sa poigne se détende sur la garde de son épée. Elle n'avait pas eu besoin de se retourner pour reconnaître le propriétaire de cette voix enjouée derrière laquelle se dessinait un immense sourire. Un sourire bien peu approprié à l'endroit de cette rencontre... Finalement, le jeune homme apparu dans le champ de vision d'Elizabeth. Cette dernière ne pris pas la peine de répondre aux quelques mots de son interlocuteur. S'ils venaient à se revoir, il apprendrait bien vite qu'elle était le genre de femme dont la fierté et l'orgueil poussent à n'avoir qu'une parole. Du moins, lorsque cela va dans les deux sens. L'homme s'était approché et Quinn pouvait presque entendre le souffle de ses respirations dans le silence qui était revenu. Enfin, il se présenta. Robin. Eli ne pu s'empêcher de penser que ce nom ne lui convenait pas. Vu sa prestance et son charme, elle aurait pensé à un nom plus prestigieux... Mais peut-être était-il vraiment celui qu'il prétendait être finalement. Elizabeth hésita un court instant avant de répondre à la question posée, se rappelant la raison qui lui avait fait accepter ce rendez-vous : plus de question. Finalement, elle conclu qu'un nom n'était pas grand chose et reflétait bien peu le personnage que l'on est vraiment. Cet homme en était la preuve vivante. De plus, son nom n'était pas vraiment le sien. C'est pourquoi elle répondit simplement.

Eli : « Eli.

Un nom bien peu commun. Pas une seconde elle ne se douta que l'étrangeté de ces trois lettres pourrait éveiller une seconde fois les soupçons de son interlocuteur. Eli avait bel et bien adouci la méfiance d'Elizabeth. C'était un fait à présent établi.

Enfin, les deux interlocuteurs se mirent en route. Elizabeth se laissa guider, n'ayant aucune connaissance de cette ferme dont il lui avait parlé. La jeune femme en déduit qu'il habitait la ville depuis bien plus longtemps qu'elle. Car, après une longue année à écumer les rues de Kingston, jamais elle n'avait ouï cet endroit. Sans perdre vu l'objectif qu'elle s'était fixée en acceptant ce rendez-vous nocturne, elle décida d'éclaircir certains points encore bien obscures. Elle voulait et se devait d'en connaître plus sur Robin. Il semblait être un homme franc et honnête, mais rien ne collait avec l'image qu'il voulait donner de lui. En premier lieu : ce sourire bienveillant qui creusait deux petites fossettes sur chacune de ses joues. Déterminée, Elizabeth rompit bientôt le silence.

Eli : « Dis-moi... Plus tôt ce matin tu m'as dit que tu étais "exceptionnellement" venu livrer des légumes... J'en conclu que ce n'est pas ton fardeau quotidien ?

Elizabeth avait décidé d'abandonner le vouvoiement ; le tutoiement convenait bien mieux à ce genre de balade tardive. De plus, le franc Robin ne prenait rien avec des pincettes, préférant la spontanéité, Eli en ferait désormais autant. La jeune femme jugea d'ailleurs que son camarade se confierait plus facilement s'il voyait sa méfiance décliner... En revanche, elle n'était jamais parvenu à se débarasser de cette facilité avec laquelle lui venait le "beau parlé". La façon dont elle parlait était en totale contradiction avec ce qu'elle avait prétendu le matin-même et témoignait d'une bonne éducation. Personne ne l'avait jamais questionné à ce sujet, mais elle ne se trouvait pas en présence du commun des mortelles. Cet homme était un renard aux aguets, futé et rusé, prêt à bondir au moindre faux pas.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMar 14 Déc - 18:47

    Les deux personnages s'éloignèrent petit à petit de l'endroit effrayant symbolisé par le cimetière. Ils se retrouvèrent maintenant dans un petit chemin, leurs pas longeant une crevasse qui bordait la route. Alors comme ça, il s’appelait Eli. Etrange comme nom …

    Eli ? Un diminutif peut-être … ? répondit-il d’un ton léger.

    Edward pouvait difficilement juger d’un prénom. Ses fréquentations avec le bas peuple lui avait appris que l’originalité et l’absurdité n’avait pas de prix. Il avait donc arrêté d’être surpris à chaque nouvelle rencontre qu’il faisait. Seulement Edward lisait facilement la méfiance que ce fameux Eli avait envers lui. En même temps, ceci était plus que normal. De nos jours tout le monde est méfiant de tout le monde. Il est très rare de voir quelqu’un se balader dans les ruelles sans une petite arme caché sous le revers d’une veste ou même à l’intérieur d’un soutien-gorge. Alors que l’on croyait la peur réservé aux pauvres, l’on pouvait petit à petit s’apercevoir qu’elle devenait contagieuse pour les plus riches. Soit, cela n’était surement pas pour déplaire à Edward. Il avait bien compris, de par le passé, que la peur était le moyen le plus efficace pour se faire élire. Et puis, si Eli était véritablement un pseudonyme, Edward n’en serait que plus fier de voir à quel point son plan marchait à merveille quand sa nouvelle proie, confiante lui révèlerait son vrai prénom. En attendant, peu importe le titre arbitraire que lui aurait attribué sa potentielle mère. Seul comptait le présent, un présent plein d’espoir vu comment les choses se déroulaient. Et oui, Eli commençait à poser des questions ce qui présager le meilleur pour Edward. C’est comme si elle lui ouvrait la porte pour qu’il puisse mentir et faire semblant tout en restant sur le ton naturel et banal de la conversation. De plus, Edward se sentait plus proche d’Eli, son récent tutoiement laissait Edward entrevoir une future complicité. Il fut dur à avoir mais cela n’était qu’un plus pour l’amour du jeu. D’ailleurs, pourquoi Eli, personne du bas-peuple, préférait à ce point le vouvoiement ? Edward se serait-il trompé ? Eli serait-il à des kilomètres d’un passé avec la piraterie ? Ou Edward avait-il juste sous-estimé le secret d’Eli ?

    Disons que je fais des livraisons en tout genre. Le côté exceptionnel venait du fait que c’était la première fois que je livrais chez les Williams. Jolie maison d’ailleurs. Bref, si tu cherches quelque chose, compte sur moi pour te le trouver ! Mais faut compter le prix de la course !

    Il accompagna son mensonge d’un clin d’œil complice. Edward espérait que cela suffirait à calmer peu à peu les doutes. Il connaissait comme sa poche les ruelles et les habitants de Kingstone. Un très long travail qui n’avait pas toujours été plaisant. Edward étant très minutieux et perfectionniste, il voulait être sûr de connaître le décor avant de jouer la pièce. Cependant, il était tout simplement impossible de connaître tous les recoins de la ville et Edward n’avait plus qu’à espérer qu’Eli ne connaissait pas quelqu’un que lui ne connaissait pas et qui était en mesure de décrédibiliser la parole de Robin. Sur ce, une lueur se fit voir et des bruits commençaient à combler le silence. C’est alors que s’offrit au paysage une énorme ferme d’où la lumière s’échappait par les trous qu’avait formés le temps. Quelques personnes se trouvaient dehors, dont la moitié bourré. Edward emmena Eli vers l’entrée de la ferme. Une femme donnant l’air d’approcher la cinquantaine à cause du taux de nicotine qu’elle avait dû fumer durant de nombreuses années, semblait faire le garde. Elle était vulgaire, mal maquillée et un peu ivre elle aussi.

    Salut mon ptit Robin ? cracha-t-elle en emmêlant les cheveux d’Edward par signe d’affection.

    Edward ne supportait pas ça. Déjà qu’il en était réduit à parler à des valets mais ceci … c’était l’apothéose. Il ne se permit qu’un sourire montrant une pointe d’agacement. Il n’avait pas besoin de se montrer vraiment hypocrite étant persuadé que personne ne pouvait aimer ça.

    Salut Arlène, lança-t-il un peu lassé mais gardant son joli sourire sur les lèvres. Je peux entrer ? J’ai envie de faire découvrir à un ami.

    La gardienne toisa du regard ce nouvel inconnu et parla d’une spontanéité déconcertante.

    Ouah il est mignon lui aussi, un peu trop efféminé pour moi mais bon … vous faites un beau couple.

    Elle se mit à s’éclaffer d’un rire gras et se ralluma une cigarette. Edward détestait ce genre de personne et plus le temps passait, plus il avait du mal à le cacher. Cependant, il se contenta de se tournait vers Eli et lui chuchota à l’oreille,

    Fais pas attention à elle, le plus drôle est à venir.

    Arlène ouvrit la grande porte juste assez pour laisser passer nos deux fins personnages. Et nous voilà, une énorme salle, décorée par du bois et de la paille, où la chaleur grandissante ne provenait surement pas de l’isolation, mais bien de l’ambiance qui régnait ici. Des gens criaient, d’autres rigolaient dont certains d’entre eux se saoulaient. La plupart des crapules de ce bas monde se trouvaient ici, comme des individus tout à fait respectables qui préféraient que leur présence reste secrète. Plus loin, un cercle de spectateur construisait une arène. C’est là que deux duellistes se battaient à mains nus. Les paris étaient ouverts.

    Eli s’était montré très timide et très restreint jusqu’ici. Pourquoi Edward avait-il pensait l’emmener dans un tel endroit ? Tout simplement car après les combats de forces se déroulaient les combats d’agilité, ceux avec les armes, parfois des épées, parfois pire. Malgré le langage qu’avait Eli, s’il était vraiment pauvre et très bon au combat, il y avait très fort à parier qu’il ne résisterait pas à la tentation de monter sur le ring.
    Alors que le monde grondait tout autour, Edward attrapa Eli par le bras afin de ne pas le perdre et de l’amener vers le côté afin de pouvoir entendre quelques mots de leur discution.

    Alors qu’en penses-tu ? Intervint Edward curieux, sans le cacher, de la réponse. Ca change d’une journée de boulot pas vrai ?!
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMer 15 Déc - 18:13

[Désolée c'est un peu pitoyable comme réponse :/ J'me ratrapperai à la prochaine ^^]

Nos deux protagonistes marchaient à présent sur un sentier qu'Eli n'avait jamais emprunté auparavant et s'éloignaient peu à peu du centre-ville. La jeune femme écouta la réponse du garçon d'une oreille attentive. Sans l'obscurité qui règnait, Robin aurait pu constater le scepticisme qu'affichait Elizabeth. Bien décidée à effacer le moindre doute qui pourrait subsister à son égard, Quinn repris.

- Et me diras-tu qui sont tes employeurs ? Il semble que ton patron prenne soin de ses larbins vu la façon dont tu étais vêtu ce matin. Allons, tu vas bien me dévoiler ton petit secret, je serais prêt à envoyer les Williams pourrir en enfer si je trouvais un emploi mieux rémunéré.

Elle accompagna ses quelques paroles d'un sourire invisible. En réalité elle cherchait un moyen de prouver les dires du jeune homme. Elle n'avait aucune confiance en lui et comptait bien aller vérifier le moindre de ses mots. Bientôt, ils arrivèrent devant une grande bâtisse d'où s'échappaient cris et musique. Quelques ivrognes roupillaient paisiblement à l'entrée de l'endroit ; d'autres faisaient les cent pas, marmonnant obcénités et grossiertés en tout genre ; d'autres encore chantaient à tue-tête, bras-dessus bras-dessous. A première vue, cette ferme ressemblait plus à une immense taverne où se rassemblaient les plus vils coquins et Eli se demanda comment elle avait pu passer à côté de cet endroit. Comment cela se faisait-il qu'elle ne le connaisse pas ? Tout en se perdant dans ses songes, la jeune femme regarda, non sans un certain amusement, une horrible matrone ébourrifer les cheveux de son compagnon. Chose que le jeune homme ne sembla pas vraiment apprécier. Quand cette femme se tourna ensuite vers Elizabeth, celle-ci rentra la tête dans les épaules. Si elle parvenait à se faire passer pour un homme aux yeux des hommes, elle savait ses semblables plus perspicaces et et craignait de voir son secret dévoilé à chacune de ses rencontres avec ses paires. La mégère se contenta pourtant d'une simple remarque sur son côté efféminé. C'était parfait. Eli se permis néanmoins un regard noir en direction de la matrone, satsifaisant ainsi son ego masculin bafoué. Puis elle suivit Robin qui s'était glissé à l'intérieur de la bâtisse et compris enfin pourquoi elle ne connaissait pas cet endroit.

Si Eli était un homme à bien des regards, elle n'en restait pas moins un femme. Si elle rêvait de gloire et de batailles, jamais elle ne s'abaisserait à satisfaire ses désirs ainsi. Se battre et acquérir renommée et richesse dans une arène ? Ca, jamais ! Son orgueil ne le lui permettait pas. Elle n'était pas joueuse et répugnait presque ce genre d'endroit. De plus, elle savait que monter sur des planches et magner la lame sous les yeux d'une bonne centaine d'hommes, mettrait plus que jamais son secret en danger. Sa grâce et sa souplesse ne pouvait s'expliquer par des heures d'entraînement intensif. Et ce genre de pratique était une véritable insulte envers l'art de l'escrime. Elizabeth retroussa légèrement les narines alors qu'elle balayait la ferme des yeux. Tous semblaient s'amuser et Robin avait collé un sourire appréciateur sur ses lèvres. Avant qu'elle n'ai pu prononcer un mot, elle se sentit aggripé par le bras et tiré à l'écart de la foule. Quinn profita de ce moment de confusion pour retrouver sa contenance. Elle devait à tout prix continuer à se comporter comme un homme, comme un domestique et ne pas laisser son aversion envers cet endroit prendre le dessus. Bientôt, elle se retrouva isolée des cris et des hués, dans un coin de la bâtisse, avec Robin qui lui demandait ce qu'elle en pensait. Eli déglutit et se prépara à répondre ; elle avait toujours eut du mal à contrôler le timbre de sa voix lorsqu'elle haussait le ton. Or, elle n'avait pas le choix : si elle voulait que Robin l'entende, elle allait devoir élever la voix. Ce rendez-vous était une terrible erreur. La jeune femme décida alors qu'elle avait besoin d'aide. S'emparant d'une bouteille de rhum qui trainait dans un coin, elle bu quelques gorgées et finit par répondre, se concentrant d'avantage sur le contrôle de sa voix que sur le sens de ses paroles.

- Et bien... Si la résidence Williams ressemblait à ça ! Tu me verrais le plus heureux des hommes ! Je pourrais leur cracher au visage et leur montrer que je suis plus, bien plus, qu'un simple domestique !

Oui, l'alcool serait son allié cette nuit. Mais sans doute cela était-il une seconde erreur... Curieuse, Elizabeth enchaîna.

- Dis-moi... Es-tu déjà allé dans l'arène ?

La jeune Quinn n'arrivait pas à se faire à l'idée que Robin fréquentait ce genre d'endroit. La classe et le chic de cet homme ne collait pas avec la ferme du Sart. Et elle parvenait encore moins à l'imaginer au centre de l'arène, en train de se battre sous les hués et les encouragements d'ivrognes, de culs de jatte et de borgnes. Il jurait avec l'ambiance même de cette salle.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 0:47

    Alors qu'Eli et Edward n'étaient pas encore arrivés à l'endroit souhaité, Eli s'engouffra dans son questionnement et devenait de plus en plus précise, de plus en plus indiscrète et surtout révélait certaines anomalies, tout à fait justifiée, qu'elle avait relevé. Pour cela, Edward avait une réponse toute faite. En quelques secondes de temps, il avait déjà trouvé l'excuse qui lui servirait "d'alibi". Alors qu’il ouvrit la bouche pour répondre, les bruits de la fête émanant de la ferme se firent entendre, coupant court au silence qui régnait quelques secondes plus tôt.

    Je t’expliquerais plus tard, quand on se connaitra mieux, répondit-il fier de rendre son personnage encore plus crédible.

    Forcément, cela aurait pu paraitre louche que Robin dévoile tout sur sa vie aussi facilement, aussi simple pouvait-il être. De plus, cela renforçait la notion d’amitié, le fait qu’il comptait mettre Eli dans la confidence d’un secret … aussi inventé soit-il.
    Et voilà, quelques minutes plus tôt, nos deux jeunes amis se retrouvèrent à l’intérieur. Alors qu’Edward avait emmené Eli afin de lui demander son avis sur l’endroit, cette dernière s’empara du premier alcool qui était à sa portée et changea radicalement de comportement. Edward fronça les sourcils d’étonnement. Alors ça, il ne s’y attendait pas. Il s’était imaginé qu’Eli serait resté sur le même élan de timidité, de retenue ou au mieux se serait contenté de montrer son plaisir par des expressions du visage. Si l’on avait conté la scène à Edward, il n’y aurait pas cru. Mais que se passe-t-il avec lui ? Je veux bien comprendre qu’il devait étouffer chez les Williams mais de là un maigrichon comme lui jouer le mec virile, il était trop tard pour ça. Il se contenta de rigoler face à l’image raffinée qu’Eli avait proposé par rapport au cracha et répondit,

    Une fois seulement … Je joue plus dans les paris. On gagne ou on gagne pas, le but est d’essayer d’être le plus malin.

    Il marqua un temps de pause, regardant la bouteille de rhum avec méfiance. Dans ce genre d’affaire, il préférait ne pas avoir recourt à l’alcool. Cela rend les choses imprévisibles, même pour Edward. Il savait qu’il avait plus de chance avec un adversaire sobre qu’ivre. Comme si l’alcool était une défense contre les manigances d’un calculateur comme Edward. Il reprit alors, espérant détourner l’attention vers un autre domaine que la boisson.

    Tu te rappelles tout à l’heure, je t’avais défié … j’attends toujours mon combat. Si tu as confiance en toi, tu pourras toujours te faire un peu de livres …

    Edward emprunta un sourire joueur. Il voulait voir ce que ce fameux Eli avait dans le ventre mais surtout, ne perdons pas de vue notre objectif, Edward savait que cette salle grouillait de pirate. S’il exposait Eli, celle-ci pourrait être reconnue par un pirate, si elle en avait dans ses fréquentations et ainsi la roue serait tournée. La première étape, en découvrir un peu plus sur les fréquentations de son nouvel « ami ». Bien sûr, joueur comme il était, Edward préférait gagner sa bataille par des actions plutôt que par des questions qui pourraient le trahir.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 1:56

La bouteille de rhum était pour Eli ce qu'était une corde pour un homme tombé dans un ravin. Elle s'y accrochait de toutes ses forces, persuadée que cela lui sauverait la mise. Le seul problème avec l'alcool c'est qu'on croit que quelqu'un est à l'autre bout de la corde pour nous empêcher de tomber, mais en réalité il n'y a personne. Et on a beau s'accrocher, on dégringole de plus en plus bas. Le pire dans tout ça ? On reste persuadé qu'on est tiré d'affaire ! C'était exactement ce qu'Elizabeth espérait à chaque fois qu'elle portait la bouteille à ses lèvres : que la situation allait tourner à son avantage, que les portes du piège allaient bientôt s'ouvrir d'un coup sec et qu'elle pourrait de nouveau gambader sous le clair de lune. Ô utopie. Ô illusion. Robin lui, donnait plus l'impression d'un magnifique matou jouant sadiquement avec sa proie. Elle n'était qu'une souris entre les griffes d'un félin. Il la laissait s'éloigner un peu pour mieux la rattraper ensuite. Et il le faisait le plus naturellement du monde ! Calmement, surement, sans secousse...

Ainsi donc Robin avait déjà mis les pieds dans l'arène. Une question se profila dans l'esprit d'Elizabeth. Avait-il gagné ? Sans aucun doute ! Mais alors pourquoi n'avait-il pas répéter l'expérience ? Les paroles qu'il ajouta ensuite laissèrent la jeune Quinn tout à fait perplexe. Alors pour lui un pari était semblable à un combat à l'épée ? "Tu perds, tu gagnes, le but est d'essayer d'être le plus malin." Peut-être... Eli ne pariait pas. Jamais. Elle préférait rester au centre de l'action ; ceci étant un moyen de rester maîtresse de son destin. Parce qu'un pari, qu'est-ce donc après tout ? Il s'agit simplement de mettre son argent entre les mains de parfaits inconnus et d'attendre la sentence. Robin avait-il tant d'argent que ça à mettre en jeu ? Ou était-il de ces pauvres joueurs ruinés rentrant chez eux au petit matin, penauds ? Une fois encore l'image ne collait pas avec le personnage. Elizabeth se rappela alors de ces quelques mots "le but est d'essayer d'être le plus malin". Tout était là. Plus elle côtoyait le jeune homme, moins elle le comprenait, mais plus elle saisissait sa façon de penser ; ce qui est, je vous l'accorde, tout à fait contradictoire. Ainsi donc ce jeune homme jouait et gagnait. Ca s'arrêtait là. Peut-être là était l'explication du magnifique costume qu'il portait le matin même ? Qui sait...

L'esprit d'Elizabeth, légèrement embrumé par l'alcool, n'en restait pas moins en alerte. En réalité, sa méfiance s'en trouvait décuplée et ses idées s'entrechoquaient brutalement les uns contre les autres. "Heureusement", Robin posa finalement la question qu'elle redoutait tant : souhaitait-elle entrer dans l'arène. Evidemment, il en était hors de question. Mais si elle refusait, elle perdrait toute crédibilité auprès du jeune homme. Eli, cela lui était égal ; mais Elizabeth.... Elizabeth... Cette jeune femme accordait décidément trop d'importance à son ego. Tout ce qu'on pouvait penser d'elle et de son double lui importait et tout ce qui pouvait entacher son honneur la mettait dans une rage folle, une rage sourde, une rage destructrice. Et, évidemment, elle ne pouvait se permettre de fuir devant le défi.. "Si tu as confiance en toi." Le coeur de Quinn se mit à palpiter avec force. Elle ne pouvait fuir devant cette provocation, sa réputation et sa fierté étaient en jeu. Que lui restait-il donc à faire ? Donner du crédit aux pensées du jeune homme et mettre son secret en danger, une fois de plus ? Exactement. Ô arrogance. Elizabeth avait seulement besoin du soutien de son seul véritable ami : Rhum. Elle porta une dernière fois la bouteille à ses lèvres puis l'envoya se fracasser contre le sol. Elle ne le savait pas encore, mais Rhum était le plus impitoyable des traîtres, un forban de la pire espèce, un vil tentateur.

Finalement, Elizabeth posa une main incertaine sur la garde de son épée et lança à Robin d'une voix forte.

- Confiance en moi ? Elle se pencha un peu vers le séduisant jeune homme. Tu n'as pas idée ! A son tour elle agrippa Robin par le bras et le traîna en direction de l'arène. Tu sais quoi, mon frère ? A ta place j'éviterais les paris ce soir ! Sauf si tu comptes parier sur moi, bien sûr ! Mais c'est impossible, car dans ce cas précis, tu lâcherais ton épée dès notre entrée dans l'arène. Elle se retourna brutalement dans sa direction. Ce que je t'interdis de faire, ce serait bafouer mon honneur ! Elle repris le chemin de l'arène à grands pas. Alors un conseil, mon gars, laisse tes shillings au fond de ta poche ce soir ! Ou sinon, tu pourras mettre ton "être le plus malin" dans l'écuelle des porcs dès l'aube ! Sois-en sûr, mon frère, ce soir, mon pote Rhum et moi, on va frapper si fort que ton bras en tremblera encore demain matin !
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 14:29

    [je crois qu'on a un peu dévié du lien qu'on s'était préparé XD, pas grave ça met un peu de suspense O.o]

    Il n’y avait plus aucun doute dans l’esprit d’Edward. Tout ceci n’était que pure comédie. Ce gentil petit valet qui essayait désespérément d’accomplir la tâche qui lui était demandé, ce jardinier qui ne se permettait pas de se battre avec n’importe qui, n’importe quand pour n’importe quelle raison malgré son agilité et sa maitrise de l’épée. Tout ça n’était rien d’autre qu’un habit soigneusement enfilé afin de passer inaperçu. Mais qui était-il ? Etait-il un pirate ? Pourquoi se cacher ? Etait-il dans une sorte de mission dont les projets étaient de contrecarré ceux de Sir Andrew et, par la même occasion, ceux d’Edward ? Les évènements prirent une tournure qui ne plaisait vraiment pas à notre aristocrate. Alors que ce dernier fut trainé comme un misérable vers l’arène, il ne broncha pas pour autant. Il était tout d’abord surpris du changement de comportement, mais surtout, toute son attention était occupée à observer l’imposteur qu’il avait devant lui. Il en devenait presque paranoïaque. Est-ce si dur de nos jours de trouver un travail ? Comment quelqu’un doté d’un tel égo avait été capable jusqu’à maintenant de se retenir ? Il devait vraiment avoir un but précis pour l’aider à tenir le coup. Le tout était de le découvrir.

    Edward se libéra de l’entreprise d’Eli sans chercher à éviter d’être brusque. Il regarda son adversaire avec un regard accusateur. Il détestait s’être fait rouler dans la farine de cette manière. Il y avait cru pourtant, à cet innocent garçon qui pourrait être pour lui une mine d’or. Mais en réalité, il ne ressemblait qu’à un de ces misérables pirates sans honneur ni principes. Un peu d’alcool et plus aucune retenue n’est possible. Il en avait rencontré, de sympathiques pirates, mais la plupart restaient mal éduqués, absurdes et surtout si stupides. Celui-là aura au moins eu l’honneur d’avoir eu raison d’Edward. Et encore, ce n’était pas finit. Edward était encore loin de connaître le secret de celui qui était maintenant en train de l’insulter par un titre affectif purement décoratif, « mon frère ». Edward, toujours patient, sentait les nausées venir face à cet affront.
    Tout autour, l’assemblée semblait faire silence. Notre ami et son rhum avait l’air d’avoir attiré l’attention. Soudain chacun se mirent à crier des encouragements à peine audible. Apparemment, le défi qu’avait lancé Eli n’avait échappé à personne. Cependant, Edward n’était pas là pour se battre, en tout cas, ce n’était pas son but principal et il n’était pas du genre à reculer ses priorités juste pour des sornettes pareils. Il s’approcha alors d’Eli et lui murmura d’un ton glacial,

    Je ne sais pas qui tu es, et je ne sais pas ce que tu caches mais une chose est sûr, je le découvrirais.

    Il s’écarta alors et observa la réaction d’Eli. Son égo venait d’en prendre un coup et une terrible envie d’accepter le combat vint se faire ressentir. Il n’était pas sûr de gagner, d’autant plus qu’il venait de se rendre compte qu’il n’avait aucun élément sur son adversaire maintenant que la mascarade était dévoilée. Edward partait sur la piste qu’Eli était un pirate et jusque là il ne s’était jamais battu contre un des leurs. Mais serait-il assez fort ? Serait-il assez fort contre un pirate et serait-il assez fort contre l’alcool ? De ce côté, il ne se faisait pas trop de soucis. Il connaissait les faiblesses d’une personne sous l’emprise de ce nectar si populaire. Il suffisait de jouer sur la rapidité des pas et provoquer une sorte de « danse » qui demande une maîtrise de l’équilibre quelque peu bafouée dans un état de sobriété.

    Tu veux vraiment te battre ? Tu n’as pas peur que je découvre sur une partie de ton corps, ton poignet par un exemple un indice qui me permettrait de comprendre d’où tu viens et surtout qu’est-ce que tu recherches ?

    Edward avait appris que les pirates de souche possédaient une marque sur le bras. Signe symbolique qui, si le code était décrypté, pouvait devenir une bonne source d’information. Cependant, seul des hypothèses pouvaient être faites à l’heure qu’il était. Edward n’avait aucune menace concrète en poche, il n’avait rien sur son ennemi et détestait tirer à l’aveugle. Il lança un regard autour de lui, espionnant les spectateurs un par un, aucun ne semblait connaitre Eli. Aucun n’avait une mimique faciale particulièrement inquiète face à un ami en danger. Personne ne trahissait un lien particulier avec la victime. Soit, son expérience n’aurait pas marché de toute façon …
    Edward sortit alors son épée et présenta le bout de sa lame devant Eli afin de lui montrer qu’il était prêt. C’est alors qu’une voix surpassa celle des autres. Une voix fort grave d’une puissance qui imposait un certain respect.

    Qu’est-ce qui se passe ici, commença le propriétaire des lieux. On est pas des animaux ici, si vous voulez vous battre dans les règles, faisons le dans les règles. Si c’est juste un règlement de comptes, je vous demanderais de sortir.

    Assez ironique tout ça, c’est sûr que les animaux ne seraient pas aussi malsains à créer un lieu juste pour voir les autres se battre entre eux inutilement et ainsi les voir souffrir. Edward ne quitta pas du regard Eli. Il n’avait aucune idée des intentions de ce dernier mais une chose était sûr, pour l’instant, c’est lui qui menait la danse. S’il décidait que le combat aurait lieu, Edward ne pourrait reculer. Lui aussi avait son égo. Il abaissa alors lentement la lame de son épée et attendit le verdict.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 15:48

Elizabeth stoppa net sa tirade lorsqu'elle sentit sa main se refermer dans le vide. Robin venait se soustraire à sa poigne d'un geste brusque, comme quand on retire une tique d'un dos d'un chien. La jeune femme se retourna et détailla son "compagnon" sans comprendre. N'était-il pas celui qui avait lancé le défi ? Ces quelques mots avaient-ils suffit à le refroidir ? Alors qu'elle fronçait les sourcils, Eli remarqua le lourd silence qui s'était soudain abattu sur la bâtisse, tel un faucon fondant sur sa proie. Quinn sentit la nausée s'insinuer lentement en elle. Ce qu'elle avait cherché à éviter depuis le début de la soirée se produisait. Et ce, beaucoup plus rapidement qu'elle ne l'avait craint. Une lueur de lucidité éclaira enfin le regard embué de la jeune femme. En une fraction de seconde tout s'était remis en place. Le rhum venait de la conduire à sa perte. Il l'avait mené aux portes de l'enfer et l'abandonnait à présent à son sort. Seule, désorientée. Elizabeth déglutit avec difficulté alors que les encouragements commençaient à fuser de toute part. Il n'était plus question de reculer à présent. C'est alors que Robin s'approcha à d'elle pour lui glisser quelques mots à l'oreille. Ce n'était plus le Robin chaleureux qu'elle avait côtoyé depuis le début de la soirée. Non. Sa voix s'était faite glaciale et ce fut plus le changement brutal de comportement qui inquiéta Eli que les paroles qu'il prononça. Une légère ride d'inquiétude barra le front de la jeune femme. Pourtant, elle décida de redonner un peu de crédibilité à son personnage, se rendant soudain compte qu'elle avait laissé sa féminité prendre le dessus. Bien sûr il était trop tard et elle ne pouvait effacer les paroles qu'elle avait prononcées. Néanmoins, elle pouvait toujours semer un peu plus de confusion dans l'esprit de son adversaire. Elle posa une main sur la garde de son épée et parla avec un peu plus de retenue que précédemment ; l'alcool était toujours là. Il se contentait simplement de se terrer dans un coin de l'esprit de sa victime, prêt à ressurgir au moment opportun.

- Qui je suis ? Je te l'ai dit. Eli Quinn, je travaille dans la maison Williams six jours sur sept, quatorze heures par jour ! Je n'ai qu'un rêve dans la vie, me sortir de cette foutu misère ! Pourquoi je suis doué avec une lame à la main ? Parce que je m'entraîne tous les soirs dans la vieille chambre qui me sert de toit. C'est tout ce qu'il y a à savoir. Alors qu'attends-tu Robin ? Aurais-tu peur, toi, le domestique le mieux habillé de Kingston ? Aurais-tu peur de te mesurer à un simple valet ?

Elizabeth n'attendit pas la réponse du jeune homme et posa un pied dans l'arène. Une huée de cris de joie monta grimpa le long des murs de la vieille ferme. Si tous ses hommes aimaient regarder leurs pairs se battre, ils appréciaient encore plus les règlements de compte qui ne laissaient place ni à la faiblesse ni à la simulation. Eli avait posé sur son adversaire un regard provocateur. Celui-ci parla de nouveau et, malgré l'alcool qui coulait de son sang, Elizabeth compris très vite ce que sous-entendais Robin. Rhum saisis cette occasion pour bondir et reprendre les commandes. Un léger rictus s'étala sur les lèvres de Quinn qui s'empara vivement de son épée. Elle susurra sur le ton du défi.

- Et bien, cher Robin.... Si c'est ce que tu crois, pourquoi ne te dépêches-tu pas de venir le vérifier ? Viens donc essayer de confirmer ton hypothèse !

Le rictus d'Elizabeth s'élargit encore lorsqu'elle vit le jeune homme s'avancer, l'épée à la main. Il était prêt. La voix d'un homme surpassa alors cris et encouragements. Le silence se fit et Eli dévisagea le nouveau venu sans retenue. Le propriétaire de la ferme était de ces hommes dont le temps avait effacé le charme. Ces hommes devenu bedonnant avec l'âge, mais dont l'ancienne gloire poussait au respect. La jeune Quinn s'avança vers lui et lui glissa à l'oreille sans chercher à baisser la voix.

- Cet homme a bafoué mon honneur ! Tant d'hommes se sont battu ici pour le plaisir. Laissez donc à ces braves gens la joie de voir deux escrimeurs défendre leur fierté. Un combat à la loyal, bien évidemment ! Croyez-moi, vos affaires ne s'en porteront que mieux après ce combat.

Elizabeth accompagna ses mots d'un sourire confiant et rassurant. L'homme hocha simplement la tête. Du moment que le combat se faisait dans les règles, cela lui convenait. Eli n'attendit pas une seconde de plus pour fondre sur Robin l'épée brandie. Elle ne lui laisserait pas une seconde de répit.

[ Pour la suite du combat... Tu peux choisir quand je suis touchée et quand je ne le suis pas. C'est chiant les combats de toute façon x) ]

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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 18:40

    Eli avait décidé de commencer le combat ou plutôt, de le continuer. Alors que celui de savoir qui était son voisin était maintenant clairement exprimé, les épées sorties, un combat plus physique allait commencer. Edward mit à son tour les pieds dans l’arène, ne faisant que rejoindre son adversaire qui s’était alors approché du propriétaire de la ferme et de toute cette affaire. Cependant, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, seul un sourire satisfait sur son visage trahissait ses sentiments. Pourquoi un sourire ? N’était-il pas censé avoir peur ? Ou au moins être inquiet … ? En réalité, il écarta son attention de sa peut-être future défaite pour se concentrer sur les paroles que venaient juste de lâcher imprudemment Eli. Ca y est, Edward prenait confiance. Il savait quoi répondre, il savait sur quoi attaquer, il savait qu’il n’y avait plus l’ombre d’un doute. C’est alors qu’Eli, jouant sur l’effet de surprise, sur la rapidité et surtout sur la magie que pouvait procurer un combat, fondit en une fraction de seconde sur Edward, juste après avoir passé l’accord avec le « doyen » de ces lieux. Un violent son se fit entendre et résonna malgré l’acoustique misérable de la ferme. Pourquoi un tel son s’était-il aussi bien immiscé dans les oreilles de chacun ? Tout simplement car les événements devenant de plus en plus attractifs, personne n’avait osé souffler mot. Personne ne pouvait dévier son regard des deux comédiens. La pièce venait de commencer. Les trois coups venaient de retentirent.

    Ce fameux bruit provenait de deux plaques de fer s’entrechoquant. Plus précisément, deux épées dont les lames s’embrassaient. Eli s’était alors élancé vers Edward, son épée au chaud entre ses deux mains, dirigé en direction du cou de son adversaire. Se serait-elle arrêtée avant de trancher la chair ? Peut-être. Cela ne servirait à rien de parier là-dessus, personne ne le saura car, et oui, Eli n’était pas la seule à posséder de très bons réflexes, Edward avait eu le temps de voir le coup venir et d’utiliser son épée à son tour mais cette fois-ci en guise de bouclier. La lame de sa propre épée se trouvait alors au niveau de son cou, ressentant la pression de l’arme adverse. Le visage des deux ennemis s’en retrouvait rapproché, chacun pouvant sentir le souffle de l’autre.

    Le sourire d’Edward avait été coupé par l’attaque subite d’Eli, mais sa défense lui permit de refaire surface. Ca y est, il allait pouvoir attaquer maintenant. Ne se permettant aucun mouvement, il planta son regard dans celui qui lui donnait la réplique.

    Pourrais-je savoir à quel moment aurais-je bafoué ton honneur ? Dis-moi, depuis combien de temps as-tu quitté l’aristocratie ?

    Edward n’avait pas le choix. A chaque nouvelle hypothèse, il se devait de la vérifier directement. La relation entre les deux combattants était devenue tel qu’Edward était obligé d’attaquer de front. Cependant, son hypothèse n’était pas infondée. Depuis le début, le comportement verbal d’Eli était louche, mais pas de quoi faire des hypothèses sur un certain passé aristocrate. Mais à force d’avoir envisagé toutes les possibilités et de les avoir éliminées par la même occasion, il ne restait plus beaucoup d’alternatives. Edward refusait d’admettre que peut-être son instinct s’était trompé et que peut-être Eli était en fait quelqu’un de complètement inintéressant. Et là, qu’avons-nous maintenant, notre manipulateur en avait rencontré des gens du bas-peuple et tous portaient énormément d’attention sur leur honneur. Et les pirates, n’en parlons même pas. Mais jusque là, tous avait eu besoin de beaucoup plus pour considérer leur honneur en danger. Eli, lui, était plus subtil, tout comme Edward, sa fierté se trouvait plus dans l’image qu’ils pourraient donner de lui-même. Sans doute cela remontait aux affronts que l’on faisait aux gens de la cour par rapport à leur hypocrisie. L’hypocrisie de la cour était dès lors devenue un sujet que seul les plus effrontés pouvaient se permettre d’aborder. Ce n’est même plus une histoire que l’un aurait attaqué le père de l’autre. Leur éducation avait rendu leur fierté subtile et aiguisée. Une valeur ancrée en eux et qui ne pourrait jamais disparaitre. Un héritage qui vous rappelle d’où vous venez.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 16 Déc - 19:56

Elizabeth s'était jetée sur Robin, visant la gorge de ce dernier, prête à l'embrocher. Avec un surprenant réflexe que l'instinct de survie décuplait, le jeune homme para l'attaque. Le combat promettait d'être intéressant. Nos deux protagonistes se retrouvèrent bientôt face à face ; entre eux, une simple barrière formée par leur arme respective. Eli, les dents serrées, appuyait de toute la force de son bras contre la lame de son adversaire dans l'espoir de voir ce dernier céder. Elle se prépara à être repoussé violemment et attaqué à son tour. Cela n'arriva pas. Robin se contenta d'afficher un sourire triomphant, planta ses yeux dans ceux de la jeune femme et posa une question qui décomposa Quinn sur place. Eli blêmit. Comment ? Comment savait-il ? Où était son erreur ? Qu'avait-elle dit ou fait pour qu'il arrive à cette conclusion ? Elizabeth ne fit pas le moindre mouvement et resta là, les yeux écarquillés de stupeur. Elle avait le choix : nier et essayer de convaincre Robin qu'il avait vu faux ; ou lui donner raison et le laisser croire qu'il avait enfin découvert son secret. Le véritable secret se verrait alors peut-être mis en sécurité. Mais pour combien de temps ? Elle sentait une centaine de regards posée sur ses formes que le temps efféminait chaque jour un peu plus. Des hommes que l'infidélité et le volage entraînaient à reconnaître une femme sous n'importe quel déguisement et artifice. Pendant sa réflexion, le regard d'Elizabeth fut attiré par un homme au sourire moqueur. Celui-ci s'était penché vers son voisin et lui murmurait quelque chose à l'oreille tout en désignant Eli d'un signe de tête. Les deux hommes finirent par rire grassement, leur regard pétillant d'une lueur entendue. Le coeur de Quinn se serra. Plus elle attendait, plus elle mettait son secret en péril. Combien de temps lui restait-il avant que Robin comprenne à son tour à qui il avait affaire ? Elle le savait ô combien intelligent et chaque seconde qu'elle passait en compagnie du jeune homme le confirmait. Ce garçon était doté d'un sens de l'observation et de la déduction sans pareil. C'est pourquoi, son choix fût rapide. Elle avouerait son passé dans l'aristocratie. Après tout, beaucoup de marins, de pirates, de vagabonds sont en réalité des bourgeois ou des nobles en mal d'aventure. Et, avec un peu de chance, son aveu pousserait Robin à se désintéresser définitivement de son cas.

Ainsi, sans chercher à démentir l'affirmation de son adversaire, Elizabeth répondit simplement, d'un simple murmure.

- Tu aimerais le savoir, hein ?

Puis, en une fraction de seconde, elle décida qu'il était temps de mettre fin à ce combat à peine entamé. Cet homme était trop dangereux pour qu'elle puisse se permettre de poursuivre le duel. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était se débarasser de Robin et de son indiscrétion pour fuir loin des regards de tous ces hommes un peu trop perspicaces. Elle ne pouvait se permettre de mener ce combat à son terme. Bien sûr, elle aurait aimé prouver à cet homme à quel point elle était douée avec les lames ; mais elle se rappela qu'elle l'avait fait le matin même, à l'aide d'un simple poignard. Elle avait lu la surprise dans son regard, elle devrait s'en satisfaire. A présent, elle connaissait un moyen très simple de mettre Robin hors d'état de nuire. Bien sûr elle avait promis un combat à la loyal, mais après tout qu'était-elle ? Une ancienne aristocrate plongée dans la piraterie jusqu'au cou. Qu'avait-elle à faire de la loyauté et de la justice ? Elle ne jurait fidélité qu'à ses pairs et cet homme n'en faisait pas partie...

Sans même un mot de plus, une grimace de profond dégoût sur le visage, Elizabeth remonta violemment son genou dans l'entre-jambe de son adversaire. La faiblesse des hommes ; c'était si simple. La jeune femme profita de la surprise et de l'immense douleur provoquée pour débarrasser Robin de son épée et plaça sa propre lame tout contre la carotide du séduisant jeune homme. Elle jeta un regard haineux au garçon et, ignorant le silence déçu qui s'était abattu sur l'endroit, elle cracha à ses pieds et ajouta.

- Assez longtemps pour ne plus avoir à observer les codes de la bien-séance.

Après avoir fusillé son adversaire du regard, elle tourna finalement les talons pour se diriger vers la sortie.

[ Excuse-moi xD je me suis dit qu'aucun homme ne pouvait résister à un coup pareil... Un sacré coup "bas"... Euhm ! ]
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyVen 17 Déc - 14:43

    Le tête-à-tête semblait durer une éternité. En tout cas pour Edward. Ce dernier venait de lancer une accusation qu'il n'avait même pas eu le temps de sous-peser. Prit par dépit, il se montra des plus faibles et dû jouer au jeu qu’il détestait le plus sur cette terre, pile ou face ? Lui qui avait un tel besoin de contrôle sur les événements. En ce moment, vous le voyez sourire, mais ce n’est que par pur perfectionnisme, juste pour rendre crédible son accusation, juste pour prétendre avoir un pouvoir qu’il n’avait plus dès lors que l’alcool avait fait son apparition. En effet, la force d’Edward résidait dans sa capacité à prédire le comportement de ses interlocuteurs, une fois qu’il avait assez d’informations pour. De cette manière, il avait toujours une longueur d’avance. Mais avec l’alcool, tout était brouillé et les probabilités d’Edward étaient tout simplement ruinées. Voilà pourquoi, malgré son air confiant, le rythme cardiaque de notre aristocrate s’amplifia. Il avait peur, peur de se tromper, peur de la défaite, peur qu’il perde toute sa crédibilité. Cette peur devenait de plus en plus obsessionnelle. Edward s’interdit d’y penser davantage et tenta de se concentrer sur le visage de son adversaire.

    Elle semblait perturber. Edward écarquilla à son tour ses yeux. Il avait vu juste. Il avait trouvé cette petite aiguille dans cette meule de foin. Bon d’accord, il l’avait trouvé par tâtonnement, mais il y était arrivé ! L’importance de sa trouvaille était telle que son adversaire s’en retrouvait désarmé. Il sentit un profond soulagement l’envahir et sa confiance, sa meilleure arme dans ce combat d’identité, grandissait à mesure que le temps passait. Il sentait la victoire proche. Sans doute était-ce à cause de ce changement brusque d’état d’esprit qu’Edward leva un peu le pied sur sa défense. Alors qu’il se laissa bercer par les paroles de son adversaire qui venaient confirmer son pouvoir observateur, il ne put éviter le coup qu’Eli lui porta subitement. En effet, alors que les deux protagonistes n’avaient pas encore changé de positions et se trouvaient toujours face à face, Eli profita du manque de visibilité qu’avait Edward juste en dessous du croisement de leurs épées, pour porter un coup dans les parties intimes du jeune homme. Celui-ci, prit d’une immense douleur, lança un cri non atténué par la fierté mais raccourci avant de s’affaisser, un genou un terre tandis que l’autre résistait, plié se reposant sur la cheville telle la vision stéréotypée que nous avons d’un chevalier recevant son sacrement. Une position reflétant à merveille l’éducation d’aristocrate qu’avait reçu Edward. Un grand silence envahit les lieux. L’on pouvait lire dans les yeux de chaque homme présent l’empathie qu’ils ressentaient pour le sort de cette aristocrate qui se révéla n’être qu’un homme. Personne n’osa bouger malgré la frustration d’un tel combat. C’est alors qu’en un rien de temps, Edward fut désarmé, une lame sous la gorge. Quoi ? Il avait perdu ? Il leva la tête, encore embrumé par la douleur et croisa le regard haineux de son ennemi. C’est à ce moment précis qu’Edward se jura que rien était finit. Il ne savait pas qui était Eli, quel était son vrai prénom, quelle était la véritable raison de son camouflage et de sa venue à Kingstone, mais dans tous les cas, ce garçon ne s’en sortira pas comme ça et Edward n’était pas homme à résigner sur les moyens à employer pour mener à bien une mission. Leur regard échangé symbolisait clairement, pour Edward, la déclaration d’une guerre. Edward était un partisan de la vengeance. Il savait qu’il avait perdu cette bataille, n’étant pas sûr de pouvoir se relever dans les prochaines minutes qui suivraient, mais il avait une confiance effrayante quant à la suite des événements.

    Sur ce, Eli s’en alla. Edward se retrouva seul au milieu de l’arène, toujours en position d’allégeance. Un garçon dans la foule vint à sa rencontre. Edward avait fait sa rencontre quelques jours plus tôt. Il l’aida à le relever s’assurant qu’il allait bien. C’est alors qu’Edward eut une idée diaboliquement amusante.

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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyDim 19 Déc - 14:11

[Bon bah du coup... ^^]

Elizabeth s'éloignait de la ferme à grands pas, partagée entre haine, inquiétude et satisfaction. Le fait de s'être trahi de la sorte la mettait hors d'elle-même. Son coeur criait, hurlait de rage. Elle s'en voulait de s'être laissé entraîné dans le tourbillon de la curiosité et de l'orgueil. Deux qualités qui la menaient à sa perte. Le pire ? Elle ne parvenait pas à mettre la main sur son erreur. D'un autre côté, elle avait enfin pu être elle-même : cette Elizabeth qui lui manquait tant. Et cela la mettait dans un état d'euphorie qu'elle ne connaissait plus. C'était une libération. Elle était tel un oiseau profitant enfin de sa liberté après des années passées en cage. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de rester inquiète. Cet homme était dangereux, elle en était consciente à présent. Et elle soupçonnait qu'il ne laisserait pas tomber si rapidement. Il devait être ce genre d'homme aimant garder le monde sous contrôle et dont l'ignorance mène la frustration à son paroxysme. L'esprit accaparé par ses propres problèmes, elle en oubliait presque les questions qu'elle avait pu se poser au sujet de cet homme, qui en réalité, restait un parfait inconnu. Elle oublia même de surveiller ses arrières sur le chemin du retour...

Dans le cas contraire, sans doute aurait-elle remarqué les deux hommes qui la suivaient silencieusement. Ces deux hommes qui avaient mis le doigt sur sa féminité pendant son court combat contre Robin. Deux hommes à la fois curieux et emprunt de mauvaises intentions. Eli avait rangé son épée dans son fourreau et avait enfin atteint les petites ruelles de Kingston. Ces ruelles sombres, propices aux coups les plus bats. D'où elle était, elle pouvait encore entendre les cris et les chants provenant de la Ferme du Sart. C'est là que les deux inconnus décidèrent d'intervenir. Rapides et le pied sûr malgré la quantité d'alcool qu'ils avaient ingurgité, ils coincèrent la jeune femme au coin d'une ruelle et la plaquèrent contre le mur d'une bâtisse. Prise par surprise, le coeur d'Eli s'emballa. Elle trébucha et se retrouva adossé contre un mur de pierres glaciales. Un des deux hommes la tenait en respect, un poignard sous la gorge. L'autre, se contentait d'observer la scène, dansant d'un pied sur l'autre, excité par la tournure et la facilité des événements. Quinn retroussa légèrement les narines tandis que le parfum douçâtre de l'alcool mélangé au tabac froid lui remontait vers le visage. Deux ivrognes. Deux ivrognes venaient de la prendre par surprise. Deux ivrognes ! C'en était trop pour les nerfs de la jeune femme. Perdant tout sang-froid, elle commença à se débattre alors que la lame du couteau commençait lentement à s'enfoncer dans le chaire de son cou.

- Héla ! Douc'ment, mon gars ! Tu vas t'faire du mal ! Ou plutôt j'devrais dire, ma jolie ?

Elizabeth s'immobilisa et sentit son sang se glacer dans ses veines. Pour la seconde fois de la soirée, elle blêmit. Cette fois en revanche, elle se sentit faible. La jeune Quinn devina le rictus qui se dessinait sur le visage de son agresseur.

- Tiens tiens ! On a vu juste Stan ! J'te l'avais bien dit...

Eli se vit bientôt submerger par une vague de souvenirs ; les raisons qui l'avaient poussé à se travestir lui revinrent brutalement en mémoire, telle une lame qui transperce un coeur. Bien sûr, cela l'avait aidé à embarqur sur un navire, mais si elle avait continué à jouer l'homme après son débarquement à Kingston, c'était aussi par pure commodité. Jamais elle n'aurait pu fréquenter ce monde-là en tant que femme. Ce monde qu'elle aimait. Ce monde de misère, de rhum, de rires et de bagarres. Jamais elle n'aurait pu traverser ses ruelles "sans" risque. La preuve était là : une femme risque bien plus qu'un homme à fréquenter ce bas monde. Il avait suffit d'un seul soupçon à ces deux hommes pour la prendre en filature. Et quel risque ?! Celui de perdre fierté et intégrité, celui de se sentir souiller par les mains d'un homme. Elizabeth se sentit prise de nausées, une fois encore elle essaya de se soustraire de l'emprise de ses agresseurs. L'homme rehaussa sa garde ; le sang se mit doucement à couler le long de la gorge d'Elizabeth. Celle-ci serra les dents et se contenta de jeter un regard méprisant à l'inconnu. Elle savait ce qui l'attendait et ne pouvait rien y faire. La faiblesse d'une femme. Les ruelles étaient désertes. Le secours ne viendrait pas.

- 'tention ma belle ! Nous fait pas l'même coup qu'à c'pauvre gars d'la ferme ou j'te garantis qu'tu vas passer un sale quart d'heure !
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyLun 27 Déc - 21:49

    La scène semblait tellement pathétique. La défaite d’Edward avait été si rapide. L’on se serait cru lors d’une comédie où l’humour du spectateur ne réside qu’au dépend du comédien. Habituellement, ce genre de scène est seulement feinte, mais dans le cas présent, la douleur d’Edward était incontestable. Il avait été réduit au silence et s’était retrouvé soumis à son adversaire. Pourtant, l’espoir n’était pas mort. Edward avait perdu ce combat, mais il en avait appris énormément. Les parties intimes de son anatomie criaient le scandale, mais son orgueil avait été caressé dans le sens du poil. Voilà pourquoi il fut si aisé pour lui de remonter sur les planches et de préparer sa vengeance avec autant d’aisance.

    Ses sentiments étaient partagés. D’un côté il avait une rage monstre nourrit par son humiliation et de l’autre une excitation face à de nouvelles perspectives de vengeance qui s’annonçaient plus que brillantes et surtout des plus amusantes. C’est alors qu’Edward redevint Robin, son fidèle ami qui allait jouer pour beaucoup dans la future bataille qui allait voir s’affronter Edward et Eli.

    Je vais bien, ne t’inquiète pas.

    Qui c’était ? demanda l’altruiste dont le geste semblait tout d’un coup plus justifié par la curiosité que par un élan de compassion.

    Au début, je pensais que c’était un ami, répondit Edward innocemment, mais j’ai appris récemment qu’il avait tué une femme il y a quelques semaines. Apparemment, il n’a pas l’air de culpabiliser.

    Edward prit un air sérieux tandis que l’audience l’écoutait, écœurée. Cette ferme réunissait les plus violents de la ville, pourtant lorsqu’il s’agissait du crime d’un autre, porté sur une femme et sans qu’ils en aient la justification, tout le monde s’était mis d’accord pour ne pas accepter un tel comportement. Un homme d’allure imposante ne se gêna pas pour prendre la parole.

    J’me disais bien qu’il avait l’air louche. Il avait un regard étrange, vicieux …

    Chacun se mit à prendre la parole sans faire attention si d’autres parlaient. Un brouhaha se fit entendre et tous spéculaient comme soulagé que pour une fois, ils pouvaient être d’accord ensemble. Cela est bien connu qu’il y a toujours eu une satisfaction caché derrière un bouc émissaire.

    Edward se mordit les lèvres pour ne pas sourire. Tout se passait comme prévu. Il avait lâché les lions et la tête d’Eli venait d’être mis à prix. Cependant, il devait faire attention, c’était à lui que devait revenir l’honneur de s’occuper de son cas. Il avait quelque surprise pour lui et n’avait pas l’intention de s’en privé.

    Attendez ! cria-t-il tout en camouflant son talent de meneur qui était pourtant bien présent.

    Le silence se fit et tous regardèrent l’ingénu, prétextant leur soumission comme un pur élan de curiosité.

    Je sais comment avoir la vengeance de cette pauvre femme ! Pour ça, il faudrait amener ce criminel sur les quais dès que quelqu’un l’aura attrapé.

    C’était devenu une véritable chasse à l’homme. En réalité, pour chaque soldat de la nouvelle petite armée d’Edward, ce n’était que du divertissement. Partir à la recherche d’un « dangereux criminel » en groupe mais avec le challenge de devoir être plus rapide que les autres … on se croirait dans une chasse aux trésors. Certains se frottaient les mains d’impatience tandis que d’autres, moins expressifs, se contentaient d’un sourire amusé. Un pirate parmi le troupeau pris implicitement le rôle de meneur et invita toute la cohorte à démarrer la chasse.

    Edward se mit à sourire et prit une direction différente de la leur. Il n’avait plus qu’à prier qu’aucun d’entre eux n’aurait l’impulsivité de faire justice lui-même et ne puisse alors obéir comme il se devait aux ordres d’Edward. Ce sont les risques du jeu, ce dernier devrait alors se contenter d’une victoire trop facile. Son but maintenant était de rejoindre la cour de Kingston et d’envoyer des gardes aux quais. Edward avait choisit ce lieu car si il avait avoué que son idée de vengeance commençait par la prison, aucun des pirates n’auraient accepté, jugeant que la prison n’était pas aussi justicière que le règlement de compte. Les quais étaient l’endroit parfait pour une arrestation et assez près du fort.
    C’est alors que sur la route du retour, Edward entendit des voix. Elles ne semblaient pas rassurante, au contraire, on pouvait y lire de la menace. Edward s’approcha lentement pour éviter de se faire repérer. Ce dernier avait beau avoir l’estime gonflé d’orgueil, il n’en était pas moins conscient qu’il ne ferait pas long feu face à des agresseurs. Une fois assez prêt de la source de tous ces bruits, Edward fut enfin apte à reconnaitre la victime ainsi que ses deux attaquants. Il ne put retenir un souffle de surprise lorsqu’il remarqua la coïncidence de la situation. C’était Eli ! Comment avait-il fait pour s’attirer des ennuis aussi rapidement ?

    Alors qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi, comprit Edward venant de l’homme qui avait coincé sa proie sous son couteau.

    Il semblait regarder sa victime avec envie. Edward n’arrivait pas à comprendre ce qu’il se passait. Etait-ce une affaire de bizness ? L’expression qu’avait reconstituait Edward, malgré le noir, d’un des agresseurs n’avait aucun sens pour lui. Peu importait, il était hors de questions qu’on lui vole sa vengeance aussi facilement. Eli était à lui et il n’y avait pas à discuter. Sans bruit, se faufilant dans la nuit, Edward sortit son épée et alla se placer juste derrière l’acolyte qui se contentait de regarder la scène. Il lui attrapa avec une rapidité déconcertante les deux poignets en un seul geste et vint positionner la lame de son épée sous la gorge de son nouvel ennemi. Celui-ci émit un gémissement qui alerta son ami.

    Quoi mais, t’es qui toi ? Cria le ravisseur contre le mur sans lâcher son otage.

    Son manque d’équilibre face à l’alcool était plus qu’évident. Pourtant, il restait un danger, une arme à la main.

    Juste quelqu’un qui vous demande gentiment à toi et à ton ami de déguerpir, sinon je n’hésiterais pas.

    Et si je te reconnais ! T’es le mec qui s’est fait massacrer tout à l’heure ! Quoi t’en a pas eu assez ? Il te reste encore une boule à atrophier ? T’inquiète, je peux m’en occuper tout seul si tu veux.

    Sur ce, le malfrat se retourna, entrainant avec lui Eli afin d’équilibrer le combat. Chacun son arme, chacun son otage.

    Tu le tues, je l’tue, c’est pas compliqué. Tu tiens vraiment à ce tas d’os sur patte ? Répliqua l’agresseur désignant du regard Eli.

    Edward devait l’admettre, il serait prêt à tout pour récupérer Eli. Avait-il la gentillesse de lui préserver sa vie ? Peut-être, mais surtout, Edward détestait qu’on lui vole ses affaires et Eli était maintenant devenu sa proie.

    Ca me semble juste, répondit Edward juste après avoir établit son plan. Il regarda alors Eli. Alors, t’es pas capable de t’en sortir toute seule ? Ca m’étonne … c’est pas bien de faire son fier sans être capable d’agir derrière.

    C’était ça son plan ? Edward pouvait se montrer agile avec une arme, mais il n’en restait pas moins que le combat n’était pas son point fort. Il se retrouvait confronté à un obstacle et ne savait pas comment arracher la victoire tout en gardant sa cible vivante. Il n’avait plus qu’à espérer qu’Eli réglerait la situation par elle-même, ensuite il n’aurait plus qu’à la cueillir et cela aurait été comme si elle lui avait été apportée sur un plateau. Il regarda alors celui qui était devenu son partenaire l’espace de quelques minutes, les yeux remplis de provocation afin d’espérer le stimuler.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMar 28 Déc - 1:20

Pour la première fois depuis longtemps, Eli avait peur. Jamais elle ne s'était trouvée dans une telle situation. Jamais elle ne s'était sentie impuissante de la sorte. Habituellement, elle trouvait toujours une échappatoire, un moyen de garder un certain contrôle sur la situation. Mais ce soir-là, rien n'allait dans son sens. Les rythmes de son palpitant s'était accélèré et elle entendit l'inconnu demander à son acolyte ce qu'ils allaient bien pouvoir faire d'elle. Cette question était lourde de sous-entendus et Elizabeth se raidit. L'homme avait posé sur elle un regard enflammé de désir et approcha son visage de celui de la jeune femme. Eli s'interdit de respirer l'odeur fétide de l'haleine de son agresseur ; son envie de vomir ne cessait de croître de seconde en seconde. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait, elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Elle ne volait pas (encore), elle ne tuait pas, elle buvait très peu et travaillait respectueusement dans la demeure d'un aristocrate acariâtre. Ou était son crime ? Le fait de se travestir pour se faciliter la vie méritait-il une telle punition ? La main d'Eli se mit à trembler légèrement alors que l'homme se rapprochait peu à peu d'elle et que la lame de son poignard s'enfonçait lentement dans la chair de son cou. Tout se passa très vite. Elizabeth se prépara à sentir les lèvres du malfrat sur son corps quand une ombre se faufila derrière le second inconnu. L'ombre attrapa l'homme par les poignets et plaça sa lame tout contre sa gorge. L'agresseur d'Eli se retourna vivement vers l'ombre, entraînant la jeune femme dans son sillage.

Elizabeth le reconnu très vite. Ces cheveux courts, cette barbe naissante, ce regard appréciateur qu'elle devinait malgré l'obscurité et cette voix qu'elle appréciait malgré la rancoeur qu'elle éprouvait pour le personnage : Robin. La jeune femme étouffa un hoquet de surprise alors que son agresseur crachait ses paroles au visage du nouveau venu. Le soulagement envahi soudain Eli, comme une bouffée de consolation, une délivrance ! Pourtant, ce sentiment disparu très vite pour laisser place aux questions. Pourquoi ? Pourquoi Robin avait-il accouru à son secours alors que ces deux hommes se chargeaient gentiment de le venger ? Peut-être préférait-il prendre lui même sa revanche ? Ou avait-il d'autres projets pour la jeune femme ? Une lueur d'incompréhension se dessina sur la visage d'Eli qui dévisagea longuement Robin, le questionnant silencieusement. De toute évidence, le jeune homme avait agi sans vraiment réfléchir et sans plan concret à l'esprit. Sinon, sans doute ne serait-il pas là, immobile, son épée sous la gorge d'un des deux inconnus à provoquer délibérément Elizabeth.

En effet, les dernières paroles de Robin sonnèrent brutalement aux oreilles de la jeune femme. Sa peur laissa bientôt place à une haine profonde. Oui, elle haïssait cet homme. Ainsi donc il se permettait de la provoquer. Ce misérable rat puant la défiait et doutait de ses capacités. Ne lui avait-elle pas déjà prouvé à deux reprises qu'elle n'était pas n'importe qui ? L'ego d'Elizabeth bouillonnait de rage. Qu'il était facile de la faire sortir de ses gongs... S'en était presque amusant. Quinn jeta un regard méprisant à l'homme qui venait "presque" de lui sauver la vie et lui répondit, non sans une certaine agressivité. Elle ne cherchait plus à se contenir. Cette soirée était une erreur et elle voulait que tout cela se termine. Et si possible sans perdre la vie.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu fiches ici si t'es même pas fichu de m'aider ? Pourquoi t'es là, hein ? Ces deux idiots se proposaient de te venger, t'aurais dû les laisser faire.

Tout en parlant, Elizabeth sentait la lame du poignard faiblir contre sa gorge. Son agresseur se laissait déconcentrer par la tournure des événements. Robin n'était peut-être pas si inutile que ça après tout. Restait maintenant à voir s'il serait assez vif d'esprit pour réagir au bon moment. Ou bien, non. Elle allait se débarrasser de ce malfrat puant l'alcool et le tabac et laisser le séduisant Robin en découdre avec les deux inconnus. Après tout, elle ne lui devait rien. Enfin si, elle lui devait sa vie et son intégrité, mais Robin était un danger pour ses secrets. Il allait donc devoir se débrouiller seul. Il allait enfin se rendre compte qu'Eli le domestique n'était qu'une façade pour dissimuler Eli le pirate.

Pendant un court instant, Elizabeth pensa à diminuer son agresseur tout comme elle avait diminué Robin quelques minutes plus tôt. Mais elle savait que si elle touchait aux parties intimes de celui qui la tenait en respect, le poignard lui trancherait la gorge sous l'effet de la surprise et de la douleur. Non, elle allait devoir jouer plus finement cette fois. Sur le ton de la provocation, elle s'adressa alors à son propre agresseur.

- Allez vas-y, tue-moi. J'ai pas peur de mourir. Tue-moi et tu pourras aller régler son compte à cet imbécile. Tu vas quand même pas le laisser s'en tirer comme ça. Il mérite une bonne correction non ? Et puis, tu pourras toujours te défouler sur mon cadavre par la suite. Allez, qu'est-ce que tu attends, t'as peur ? T'es incapable de tuer en fait, je l'ai bien compris...

Alors qu'elle parlait, elle sentait la poigne de son adversaire se desserrer. Il était perdu, il ne savait pas comment réagir. Le doute c'était installé dans l'esprit de l'inconnu, c'était le moment. Aussi rapide qu'une mouette plongeant sur les restes d'une poiscaille, elle recula et envoya le sommet de son crâne dans le nez de son agresseur qui hurla de douleur. Celui-ci courba l'échine tout en se tenant le visage. Elizabeth s'était dégagée de l'étreinte qui la retenait prisonnière depuis plusieurs minutes, essuya rapidement le sang qui coulait le long de son cou et jeta un regard provocateur à Robin.

- Espèce de... !

Mais Quinn s'était emparée du poignard que l'inconnu avait laissé tomber et, oubliant la décision qu'elle avait prise quelques minutes plus tôt, le brandit en direction de l'homme d'un air menaçant. Puis, tout en surveillant son agresseur du coin de l'oeil, elle s'adressa à Robin avec mépris.

- Tu vaux pas mieux qu'eux. Tu parles, tu parles, mais tu sais pas agir ! Qu'est-ce que tu attends pour lui régler son compte ? Elle cracha aux pieds du séduisant jeune homme. Ouais ! Que de la gueule, je le savais. T'es pitoyable, mon pauvre Robin. Regarde-toi ! T'es qu'un chiot apeuré ! Elle finit par s'adresser au malfrat. Fiche-moi le camp toi. Elle s'approcha lentement de l'homme et ajouta dans un murmure. Un seul mot sur ce que tu sais et je te jure que je te retrouve et que je te crève !
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMar 28 Déc - 14:53

    Edward assistait à la scène comme spectateur, lassé que l’on parlait de lui à la troisième personne. Décidemment, ce petit valet au secret encore inexpliqué était bien culotté. Dans sa grande arrogance, Edward mit ces insultes sur le dos d’une stratégie de la part d’Eli pour se sortir du pétrin. Ce qui n’était pas complètement faux car à peine l’agresseur avait baissé sa garde que l’attaque fut lancée et l’adversaire à terre. Eli s’empara du couteau mais ne semblait pas vouloir s’en servir. C’est alors qu’elle débuta son discours « à bat Edward » et c’est là que ce dernier perdit patience. Jamais au monde quelqu’un ne devrait se permettre de lui parler comme cela sans en perdre la vie. C’était décidé, il voulait la peau de ce fameux Eli. Peu importe si il pouvait lui être utile. Il était fermement décidé à l’enfermer, le torturer pour avoir les réponses à ses questions et le pendre devant tout le peuple. Edward était sérieusement en colère, mais manipulateur comme il était, il ne se laissait pas pour autant influencer par ses émotions. Il faut quand même avouer que l’idée de tuer son otage violemment d’un tranchement de tête lui était venue à l’esprit, mais il retint sa pulsion et tenta silencieusement de garder son sang-froid. Il chuchota alors à l’oreille de son prisonnier.

    T’as entendu ? On vient de me mettre très très en colère alors je te conseil de déguerpir à toute vitesse sinon je te jure que je ne me retiendrais pas de t’enfoncer mon épée dans ton abdomen.

    Sur ce, Edward ne bougea pas, garda maintenue sa prise et défia du regard Eli. C’est là qu’il lâcha son emprise sur l’agresseur devenu l’agressé et ce dernier détala à toute vitesse sans oser regarder en arrière. Edward, lui, n’avait pas quitté une seule fois des yeux son véritable adversaire. Il prit alors la parole, d’un ton calme pour montrer à Eli qu’il ne se laissait pas déboussoler par ses insultes, ce qui n’était pas tout à fait vrai. Edward aurait aimé prendre la parole en souriant, mais en était impossible. Son orgueil en avait trop pris un coup.

    Qu’est-ce que ça doit être dur de partir de l’aristocratie pour arriver à un tel état.

    Il s’avança lentement, jouant avec son épée.

    Aussi désorganisée dans son discours, aussi barbare. Tu crois vraiment qu’il est aussi facile de prendre une vie ? Tu crois que la force d’un homme se mesure à son nombre de cadavre ?

    Edward soupira tout en balançant sa tête de gauche à droite. Il s’arrêta en face de sa future pendue, à 2 pas d’elle.

    Je vais t’avouer quelque chose, reprit-il, réussissant enfin à retrouver son sourire. A l’heure qu’il est, tous les malfrats de Kingston sont à tes trousses. Ils ont pour mission de te retrouver et de t’amener à moi. Bien sûr, continua-t-il en tournant autour d’Eli, tu vas me dire qu’il y a le risque que l’un d’entre eux décide de te tuer avant que j’en ai le plaisir. Que veux-tu, c’est le risque du jeu.

    Edward se repositionna devant Eli.

    Tu as le choix, soit tu viens avec moi sans pleurer et tu es sûr de ne pas te faire assassiner sauvagement par un criminel des ruelles, comme cela a failli être le cas, sans mon arrivé je tiens à le préciser, soit, et bien, je ne peux plus rien avancer sur ton avenir. Mais crois-moi, si ce ne sont pas eux qui te retrouveront ce sera moi. Alors, pourquoi continuer à se bercer d’illusion ? Autant en finir tout de suite tu ne penses pas ?

    A ces paroles, Edward redoutait une attaque surprise. Tout en prétendant jouer avec son épée, il se tenait à l’affut, prêt à riposter s’il le fallait. Si un combat démarrait ici même, il n’était pas sûr de gagner. Peut-être serait-ce la fin du grand Edward, celui aux nombreuses conquêtes de corsaires. Celui au talent magique de l’art de la manipulation. Celui qui obtenait tout ce qu’il voulait tout en s’amusant. Il devait avouer que cette fois-ci, le jeu n’était plus drôle. Il était temps qu’il gagne la partie et puisse savourer sa victoire par une corde tendue.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMar 28 Déc - 22:29

[ Excuse-moi, je ne savais pas vraiment quoi répondre :/ ]

L'agresseur d'Elizabeth recula lentement sous la menace du poignard avant de déguerpir sans demander son reste. A peine avait-il disparu que la jeune femme regretta son geste. Son projet de laisser Robin en découdre avec les deux individus venait de tomber à l'eau par sa seule faute. Pendant une courte seconde, elle fixa la ruelle par laquelle l'inconnu s'était enfui et se prit à espérer qu'il réapparaisse. Un espoir vain. Sans laisser la déception envahir ses traits, elle se retourna vers Robin et le regarda se débarrasser de son propre otage. Celui-ci couru dans la direction opposée à celle emprunter par son camarade et disparu à son tour. De nouveau, Robin et Eli se retrouvaient seuls. C'était presque ironique. La relation que les deux "hommes" entretenait semblait n'être qu'une suite de combats inutiles et inachevés. Lors de leur première rencontre, Elizabeth n'avait même pas pris la peine de dégainer son épée. Lors de leur deuxième rencontre, il ne s'agissait au départ que d'un combat amical voué à mesurer le talent des deux protagonistes. Un combat qu'Elizabeth avait écourté de façon théâtrale. Pour la troisième fois, ils se retrouvaient face à face. Mais cette fois, la haine les habitait. Quinn regarda son adversaire la fixer avec une antipathie non feinte. Bientôt, il s'approcha d'elle, l'épée menaçante. Les mains de la jeune femme se resserrèrent sur la garde du poignard ; elle se prépara à essuyer une première attaque. Pourtant, Robin se contenta de prendre la parole, s'en prenant une fois de plus à l'ego d'Elizabeth.

Les paroles qu'il prononça étaient lourdes de vérité, Elizabeth en était consciente. Elle-même n'avait jamais tué. Si ce n'est un rat d'égout qui l'avait empêché de dormir. Elle savait que prendre une vie était d'une difficulté extrême pour la majorité des hommes. De plus, elle espérait ne jamais devenir comme la plupart des pirates et tuer pour le plaisir de tuer. Non, elle ne le ferait que par nécessité, et encore. La jeune femme ne prononça pas un mot et laissa Robin s'approcher lentement. C'est alors que ses mots la glacèrent d'effroi. L'inquiétude envahie le regard d'Elizabeth. Avait-il vraiment réussi à convaincre tous les malfrats de la ville de se jeter à ses trousses ? Cet homme était-il doté d'un tel pouvoir de persuasion ? Cela, elle n'en doutait pas. Elle-même y avait cédé. Si toutes ces paroles se révélaient être exact, alors Robin venait de faire de la vie de Quinn un véritable enfer. Pourtant, elle s'accorda le bénéfice du doute. Par quel miracle aurait-il pu convaincre toute la piraterie de Kingston de traquer l'un des leurs ? Finalement, le jeune homme lui présenta ses options. Soit elle mourrait, soit elle.... mourrait. Là, Elizabeth se permit un léger rictus. Selon elle, le choix n'était pas si restreint. Dans un silence de mort, elle pesa chacune des solutions qui lui venait à l'esprit.

Si elle fuyait, elle risquait d'être tué au détour d'une ruelle. Une mort rapide, sans souffrance. Soit. Eli n'avait pas peur de la mort. En revanche, elle répugnait de mourir sous son déguisement et préférerait accueillir la Mort sous les traits d'Elizabeth. Si elle se livrait à Robin, elle mourrait sans doute, mais après des heures de souffrance. Ce qui était bien moins alléchant, il faut bien l'avouer. En revanche, elle pourrait toujours trouver un moyen de lui fausser compagnie avant qu'il ne lui porte le coup de grâce. Elle pouvait tout aussi bien se jeter sur Robin et le transpercer à l'aide de son poignard. Mais une fois encore, elle n'était pas certaine de l'issu du combat. Ou alors, elle pouvait essayer de gagner du temps et espérer qu'une cinquième option lui serait offerte. Finalement, contre toute attente, Elizabeth baissa son poignard et avança d'un pas, réduisant encore la distance qui la séparait de son adversaire. A présent, Robin pouvait d'un seul coup d'épée, trancher la tête de celle qui l'avait humilié. Elle prit enfin la parole d'un ton nonchalant emprunt d'un mépris non feint, espérant que ce cher monsieur allait l'aider dans ce choix cornélien.

- Que sais-tu de l'aristocratie de toute façon ? Pour ta gouverne, c'est le coeur léger que je m'en suis éloignée et je n'y retournerai pour rien au monde ! Elle marqua une courte pause avant de reprendre de plus belle avec un calme qui ne convenait guère à la situation. Puis-je te demandez une faveur ? Puisque que je dois mourir, j'aimerais autant quitter cette vie en sachant ce qui m'a trahi. Qu'est-ce que j'ai fait ou dit qui t'ais mis sur la voie de ma réelle identité ? Ô curiosité, jamais elle ne la quittait. Et oui, une dernière question... Que t'est-il arrivé pour que tu sois doté d'un tel orgueil et d'une telle fierté ? La façon dont j'ai mis fin à notre combat mérite-t-il vraiment le châtiment que tu me réserves ? Permets-moi d'en douter... D'où sors-tu pour ne pas supporter la défaite ?
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMer 29 Déc - 3:14

    Edward et Eli se retrouvaient là, de nouveau face à face, de nouveau confrontés à un combat ambigu. Pourtant, les choses avaient été dites clairement. En tout cas, Edward n’était pas passé par quatre chemins pour décrire sa vision de l’avenir. Il avait mis les choses à plat et avait renvoyé la balle dans le camp adverse. Les différentes alternatives ayant été énoncées distinctement, l’ambiance tendue entre les deux protagonistes semblait se calmer, comme si l’on assistait à la dernière représentation. On dirait que c’était l’heure de faire quelques aveux avant le départ final. Peut-être qu’après ce calme, la tempête grondera de nouveau, et en une dernière bataille l’un perdra l’autre d’un coup de lame. Peut-être qu’après ce calme, l’un s’enfuira et tout ce qu’il restera de lui sera une trace dans la rubrique nécrologique. Pourtant, il restait un espoir que les deux personnages ne se quittent pas mais pour cela, il fallait qu’Eli accepte de suivre son ennemi et accepte de perdre la guerre à la fin de l’histoire.

    Les deux combattants, à un pas l’un de l’autre, se défier du regard attendant de l’autre une attaque surprise. Tous deux, jouant à un jeu dangereux, avaient pris un air serein, pour cacher la nervosité de la situation. En effet, l’intimité des deux adversaires provoquée par le manque de distance, offrait la chance à l’un d’eux de tuer son ennemi d’un seul coup et d’une rapidité presque frustrante. Si Eli se décidait à utiliser ce poignard qui n’était pas le sien et à le planter dans le cœur de celui qu’elle avait rencontré le jour même, il y avait peu de chance pour que ce dernier n’ait le temps de riposter. D’ailleurs, Edward en était conscient et détestait cette position. Cependant, il ne pouvait pas flancher, il se devait de ne pas fuir devant le combat. Pourtant, cet homme n’était pas fou, il savait reconnaitre quand une situation était trop périlleuse pour en valoir la peine, même par fierté. Etrangement, il fit confiance à Eli. Il savait que, malgré la barbarie de ces propos, il y avait peu de chance qu’il commette l’irréparable. Pourquoi ? Parce que sinon, il l’aurait déjà fait tout simplement. Ce n’était pas le premier conflit entre Edward et Eli et pourtant personne n’était encore mort, pas même un personnage de second plan.

    Edward prit alors un ton calme, le ton de la conversation, le ton de la confidence. Comme si une histoire était racontée.

    J’en connais un rayon sur l’aristocratie, pour avoir grandi dans une cour qui en rempli tous les clichés. Je sais à quel point elle peut être dure à vivre mais je sais surtout qu’elle offre une empreinte, une marque que personne ne pourra jamais effacer. Une éducation. Je suis sûr que même toi, qui renie ce statut, serait capable de reconnaître un noble malgré les plus beaux masques. D’ailleurs, tu n’as même pas essayé de feindre tes origines dans ta façon de parler. Tout te trahissait et j’ai été idiot de ne pas avoir découvert plus tôt qui tu étais vraiment. La vraie question c’est pourquoi être parti ? Le monde de la bourgeoisie est régit par les lois de la jungle certes mais ne peut pas être plus difficile à vivre qu’ici, dans ce bas monde, où la mort te guettes au détour d’une ruelle. Regarde où tu en es arrivé. Le but de ton aventure en valait vraiment la peine ? Etait-ce une mission si importante ? Que tu ne pouvais ignorer ?

    Le ton d’Edward était berçant, presqu’un murmure. Pourtant, toutes ses paroles avaient un but bien précis. Il restait la possibilité qu’Edward ne puisse pas interroger Eli en prison, il se devait alors d’essayer de la faire parler. Il devait connaître ses motivations. Savoir ce qu’avait dans la tête une personne aussi effronté que cet aristocrate déguisé en valet. Ce n’était même plus une question de protection ou de fierté. Il était curieux d’avoir rencontré un nouveau genre de caractère.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMer 29 Déc - 4:58

[ J'aime RP avec toi, tu me tends de ces perches... C'est trop bien ! x) ]

De toute évidence, Elizabeth ne fut pas la seule à réagir de façon surprenante. Elle, au lieu de se jeter sur son adversaire toute lame dehors, avait baissé son arme et parler avec un calme méprisant tout en attendant d'entendre le gong du jugement dernier. Robin, lui, semblait vouloir calmer le jeu. Chose fort étonnante puisqu'il lui avait promis la mort quel que soit son choix. Il parla alors d'une voix simple, choisissant des mots justes et lourds de sous-entendus qu'Eli n'entendit même pas. Elle s'était arrêtée à la première phrase prononcée par le garçon. Il avait quoi ? Grandis à la cour ? Elizabeth ne parvenait pas à savoir comment elle devait comprendre ces quelques mots. Faisait-il lui-même partie de l'aristocratie ou n'était-il que le fils d'un valet et d'une femme de chambre, condamné à grandir sous les moqueries et les quolibets des fils de la noblesse ? Dans le premier cas, alors elle aurait dû s'en apercevoir, comme Robin le lui avait si bien fait remarquer. Et ça, son orgueil ne le lui permettait pas ; non, sa fierté refusait d'accepter qu'elle ai pu passer à côté d'une telle chose. Si vraiment ce Robin avait été de ses pairs, elle l'aurait remarqué, elle en était certaine. Finalement, Quinn se décida pour la seconde option, préférant flatter son ego plutôt que se remettre en question. Aussi, elle nota qu'il ne répondit à aucune de ses questions. Si ce n'est que son beau-parlé l'avait trahi. Pour le reste, il se contenta d'un long discours moralisateur sur les joies de l'aristocratie. Chose dont la jeune femme se serait passé. Il termina enfin sur quelques questions.

Elizabeth sentait la colère qu'elle avait réussie à assoupir s'éveiller peu à peu. Robin ne comprenait rien. Aussi, elle ne pouvait lui en vouloir, car il ignorait un détail important sur la condition de la jeune Quinn : elle était une femme. Alors oui, peut-être que la vie à la cour était captivante pour un homme. Les cours d'escrime, les cours magistraux, les longs flirts autour de l'étang... Oui, peut-être que tout ceci aurait pu convenir à Eli. Mais non, elle était une femme. Elizabeth aurait adoré demander au séduisant jeune homme quel intérêt il trouvait à apprendre à servir le thé ou à tenir une ombrelle convenablement, à passer des heures à commérer, à rester muette alors qu'on arrangeait son propre mariage sous ses yeux, à se soucier de la mode et à surveiller son vocabulaire. Si Robin avait connu tout ça, il lui aurait sans doute épargné ce long et épuisant discours. Hélas, elle ne pouvait lui retourner cette question sans trahir son véritable sexe. Néanmoins, la jeune Quinn éprouva un terrible besoin de démolir les certitudes de Robin ; elle voulait lui faire perdre sa superbe et son arrogance ; elle ne pouvait supporter cette façon qu'il avait trouvé de la juger par ses questions. Mais cette fois, elle ne lèverait pas la main sur lui pour lui faire courber l'échine, elle ne s'attaquerait pas à sa virilité pour le voir poser un genou à terre. Elle voulait le réduire au silence grâce aux mots, comme on le lui avait appris des années auparavant. Adoptant un ton semblable à celui de son adversaire, Elizabeth susurra entre ses dents.

- Tu ne sais absolument rien de moi, Robin. Tu ignores totalement ce que j'ai vécu à la cour, tu n'en as pas la moindre idée ! Alors, ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Parce que tu as découvert mes origines tu crois me connaître ?! Mais tu es loin, très loin de la vérité. Mon masque n'est pas tombé au moment où tu as prononcé le mot "aristocratie" et tu ne découvriras jamais qui je suis réellement. Tu crois avoir découvert mon plus grand secret ?! Mais ton orgueil t'empêche de voir ce que tu as juste sous le nez. Tu es aveuglé par ton ego, il est ton pire ennemi. Tu t'enfonces avec des "pourquoi es-tu parti ? pourquoi as-tu quitté la cour ?". Mais tu ne poses pas les bonnes questions. Pauvre homme, tu es pitoyable. Et je t'interdis de juger ma situation actuelle ! Car, une fois encore tu ne sais rien ! Qu'as-tu vu de moi ? Un valet soumis massacrant des rosiers dans le jardin d'un noble avare et acariâtre ? Très bien, arrête-toi à cette image de moi si tu le souhaites, mais ne me juge pas ! Jamais. Je t'interdis de le faire. Et un conseil Robin, ne te bats plus si tu ne supportes pas la défaite ; et je ne parle pas uniquement des combats impliquant une lame.

Elizabeth marqua là une longue pause. Sa voix était restée calme tout au long de sa tirade, mais son regard s'était enflammé de provocation et de défi. Elle pensait chacune de ses paroles. Pour la première fois depuis plusieurs mois, elle parlait en aristocrate et s'étonna de la facilité avec laquelle les mots lui venaient à la bouche. Pas une seconde elle ne s'inquiéta de trahir son véritable secret. Robin ne le découvrirait pas, elle le savait. Il se contenterait de chercher loin et profondément, persuadé qu'elle dissimulait un terrible passé. C'était exactement ce qu'elle voulait. Tout ce qu'elle espérait, c'était qu'elle ne se trompait pas. Enfin, trompant une nouvelle fois l'image que le jeune homme s'était faite d'elle, elle lâcha le poignard qui finit sa chute sur le pavé avec un bruit sec. Là, elle plongea ses yeux provocateur dans ceux de son ennemi et ajouta presque théâtralement.

- Tu veux que je te suive ? Je vais te suivre. Je l'ai dit, je n'ai pas peur de mourir. Tu veux te débarrasser de moi ? Et bien fais-le, je ne t'en empêcherai pas. Vas-y, prends ma vie si tu juges que je le mérite. Qui suis-je après tout ? Rien qu'un petit aristocrate ayant renié son statut. Personne ne sait qui je suis ici. Personne ne cherchera à me venger. Personne n'essayera de me retrouver. Selon toi, il est difficile de tuer... A toi de me prouver que tu savais de quoi tu parlais.

La curiosité grandissante, Elizabeth attendit patiemment que Robin lui inflige le coup de grâce. Ou du moins, qu'il essaye...
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMer 29 Déc - 19:58

    Edward soupira face à ce premier discours moralisateur. Encore une fois, Eli était monté sur ses grands chevaux. C’est bien gentil d’essayer de donner un cours particulier sur le respect à notre aristocrate, mais si vous croyez qu’il va vous écouter. Il est bien trop orgueilleux pour juger apprendre quoique ce soit, sur l’art de vivre, des autres et encore moins venant de ses ennemis. Cependant, sa curiosité avait été piquée devant la révélation d’un autre secret. Quoi ? Edward aurait-il mal travaillé. Décidemment, il était temps pour lui de prendre les choses avec les deux mains et d’y aller à l’ancienne méthode. Il avait tenté une approche mais celle-ci semblait avoir échouée malheureusement. Peu importe, Edward avait plus d’un tour dans son sac et si il n’obtiendrait pas des aveux consentants, il ne se gênerait pas pour les prendre de force. Sa première tentative ? Edward avait, volontairement, rendu ambigu sa relation avec l’aristocratie. Pourtant, cela ne semblait pas avoir marqué plus que cela son interlocuteur. Curieusement, Edward était prêt à révéler qui il était, mais cela aurait été une erreur. Il ne l’aurait pas fait par stratégie mais par pure vengeance. Avouer à Eli qu’il était le neveu du gouverneur et que, par conséquent, elle avait tout perdu en faisant ce qu’elle lui avait fait, devenait de plus en plus un fantasme pour lui. Voir son visage se décomposer devant l’énormité de la situation. Cependant, ce n’était pas son genre. Se laisser influencer par ses émotions … Il était au dessus de tout ça et décida de changer de tactique, confiant qu’il était capable de trouver une excuse pour tout comportement suspicieux.

    Sur les dernières paroles d’Eli, Edward ne pu s’empêcher d’afficher un sourire. Un sourire malin, vicieux. Quoi, Eli était vraiment en train de se dénigrer de la sorte ? Etait-ce une fois de plus une stratégie ? Il n’était quand même pas en train de supplier implicitement Edward pour qu’il la laisse en vie. Décidemment, Eli changeait de chemise selon les minutes qui passaient. Tant mieux, plus le personnage était complexe, plus Edward s’en réjouissait d’avance. Mais question, était-elle vraiment prête à le suivre ? Si cela était le cas, elle ne tarderait pas à connaître le véritable secret d’Edward. Elle découvrirait qui serait véritablement Robin ! Quoique … il y avait toujours une échappatoire.

    C’est gentil de m’offrir ta vie aussi facilement mais ne t’inquiète pas, ce ne sera peut-être pas la peine. Sur ce, si vous voulez bien me suivre …

    Il avança vers un coin de rue, sans vérifier qu’il était bien suivit. Eli pouvait s’enfuir à tout moment ou pire, prendre de dos son adversaire et couper court à toutes discutions. Edward ne s’inquiétait pas de cette dernière option, son nouvel « ami » était trop fier pour une telle chose. Il lui devait bien cette qualité. Même un aristocrate devenu barbare reste moins barbare qu’un pirate. Chacun sa façon de penser, voici celle d’Edward. Même si il avait appris à en apprécier quelques uns, il n’en restait pas moins qu’il ne venait pas du même monde. Juste avant de dépasser l’angle, il se retourna et termina sa réponse.

    Je n’ai pas encore découvert ton véritable secret dis-tu, ça tombe bien toi non plus, mais je vais t’en montrer un avant goût.

    C’est là que, après s’être arrêté à un croisement, le champ de vision élargi, brillait sous les yeux des deux personnages un fiacre personnel du gouverneur, non reconnaissable par n’importe quel aristocrate mais seulement par les fins connaisseurs. L’on pouvait juste affirmer qu’il appartenait à la bourgeoisie. Edward, prévoyant toujours une sortie de secours, s’était réservé cette ruelle pour son moyen de locomotion. A l’abri des regards indiscrets, il restait en lien direct avec la cour.

    Après vous, sifflota-t-il un pied sur le marchepied pour monter dans le carrosse.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyMer 29 Déc - 21:16

La réaction de Robin ne tarda pas et Elizabeth devait bien se l'avouer, elle fut surprise. Il resta de marbre devant ses provocations. Pas une fois il ne se montra irrité ou ne se laissa submerger par un orgueil bafoué. Eli s'attendait à absolument tout, sauf à ça ! Jamais elle n'aurait imaginé qu'il puisse conserver un tel calme. Peut-être essayait-il de lui prouver que son ego n'était pas si imposant qu'elle le prétendait ? Ou peut-être s'était-elle tout simplement tromper sur cet individu qui ne cessait de la surprendre. Peut-être. Une fois de plus donc, Quinn essuya un échec cuisant et pu sentir son sang bouillir sauvagement dans ses veines. Serrant les dents, elle observa son adversaire fanfaronner à sa guise, affichant un sourire arrogant et se jouant de sa fierté en la vouvoyant. Nouvelle surprise. Il ne lui infligea pas le coup de grâce et ne montra aucun empressement à se servir de sa lame. Calmement, il se contenta de l'inviter à le suivre. La jeune femme hésita une énième fois, puis, poussée par une curiosité sans limite, elle lui emboîta le pas. Robin n'avait même pas pris la peine de la désarmer et venait de lui tourner le dos. Elizabeth n'avait qu'à dégainer et lui planter son épée dans la nuque pour en terminer une bonne fois pour toute avec cette histoire. Pourtant, elle n'en fit rien. Jamais elle n'attaquerait un ennemi dans le dos. De plus, cette soirée dissimulait bien des mystères et elle savait que seul ce garçon pouvait répondre aux questions qui se bousculaient dans sa tête. Sa dernière interrogative ? Quel genre d'homme tourne ainsi le dos à ses ennemis ? Surtout à un adversaire aussi imprévisible que l'était Eli. Plus elle essayait de le comprendre, moins elle ne saisissait la logique de cet homme. Plus elle le regardait, plus la vision qu'elle s'était faite de lui se troublait. Vraiment, cette histoire semblait ne plus avoir aucun sens.

Robin marcha sur plusieurs mètres, dans un silence de mort. Quand enfin, il s'arrêta au détour d'une ruelle qui débouchait sur une petite place éclairée par la lune. Alors, ce fut plus la vision qu'offrit l'astre lunaire que les paroles du jeune homme qui provoqua une véritable décomposition sur le visage de Quinn. Cette vision du fiacre attendant patiemment ses voyageurs lui fit l'effet d'un coup de poing dans l'estomac. Le souffle coupé par la surprise, le coeur d'Elizabeth s'emballa. Une à une, les pièces du puzzle s'assemblèrent éclairant finalement la situation. La tenue de Robin, sa discrétion quant à ses soit disant maîtres, cet orgueil qu'une simple défaite avait éveillé, cette retenue dans ses propos et ses gestes et, par-dessus tout, la facilité avec laquelle il avait découvert une partie de son secret. "J'ai grandi à la cour". Ces quelques mots résonnèrent tel un gong aux oreilles d'Eli. Elle s'était trompée sur toute la ligne ; elle avait fait la grave erreur de laisser sa méfiance s'apaiser et s'assoupir. Robin, si cela était son véritable nom, n'était pas livreur, ni domestique... Les fiacres n'attendaient pas les valets au coin des rues. Non, cet homme venait du même monde qu'Elizabeth. S'il connaissait l'aristocratie, ce n'était pas seulement parce qu'il avait grandi parmi la noblesse ; il en faisait partie ! Assommée par cette soudaine révélation, l'orgueil démoli par son erreur, la jeune femme posa sur Robin un regard mauvais, rempli d'amertume et de colère. Il s'était bien joué d'elle ! Il lui avait tendu un piège et elle s'y était jetée la tête la première. Théâtralement, Robin invita Quinn à monter dans le fiacre. Celle-ci jeta un rapide coup d'oeil derrière elle, s'attendant à voir un duo de soldats surgirent dans son dos pour la forcer à monter. Non, personne ne vint. Ainsi donc il lui laissait une fois de plus le choix ? Monter et affronter son destin tout en satisfaisant sa curiosité ou se comporter en pirate et fuir pour sauver sa vie. Oui, elle avait le choix. Ce fut d'ailleurs ce qui l'incita à s'approcher fièrement du fiacre. Elle avait besoin de savoir et de comprendre ce que Robin lui voulait ; pourquoi ne l'avait-il pas laissé en paix après avoir découvert ce qu'il pensait être son secret ? Et pourquoi s'était-il lui aussi immiscer dans le bas-peuple. Enfin elle lui comprenait cette curiosité, enfin elle comprenait ce besoin qu'il avait de savoir pourquoi elle s'était éloignée de la cour. Arrivée à la hauteur de Robin, elle lui jeta un nouveau regard emprunt d'orgueil avant de poser un pied sur le marchepied et de se hisser souplement à bord du véhicule.

Elizabeth n'avait aucune idée de ce qui l'attendait ; même si elle savait que la douleur qu'elle avait précédemment infligé à cet homme lui promettait un avenir tout aussi douloureux. Aussi, si elle savait à présent que Robin n'était pas celui qu'il prétendait être, elle ignorait toujours son identité qu'elle entendait bien découvrir. Une fois encore, la curiosité avait été plus forte et avait su dominer ses pulsions. Oh ça oui elle rêvait d'étrangler cet insupportable petit prétentieux à mains nues. Mais elle allait devoir prendre son mal en patience et satisfaire sa curiosité avant son désir de vengeance... Elizabeth s'était assise silencieusement, s'efforçant de contenir sa rancoeur qui se faisait plus imposante à chaque seconde qui passait. Elle ne quittait plus le jeune homme des yeux, refusant de lui offrir le plaisir d'un semblant de soumission. Oui, elle resterait fière jusqu'au bout, elle ne courberait pas l'échine. Pas devant lui...
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 30 Déc - 0:59

    Edward se tenait là, droit, fier comme un coq. Il laissa passer son invité avant de lui-même entrer dans le fiacre. Ca, il pouvait être fier, une fois encore il venait de démontrer qu'il était capable de provoquer un comportement contradictoire chez les autres sans avoir besoin d'utiliser son statut. Tout comme il traitait les affaires avec les pirates qui, ne le sachant pas encore, n'étaient rien d'autre que de futurs corsaires, il venait d'envoyer Eli en prison sans la prendre de force. Alors que son orgueil gonfla, les paroles de ce dernier revinrent de plus belle lui fouetter le visage. Ces insultes qu'Eli avait promulger à son intention avait été comme une bombe à retardement. Tout d'abord il les avait dénigré, conscient que ce n'était pas la première fois que son ennemi ne se gênait pas pour le rabaisser avec des termes aussi crus que vexant mais surtout trop arrogant pour écouter les critiques des autres. Cependant, en réalité, il n'avait vraiment pas aimé avoir été jugé comme pitoyable. Dire que son orgueil le rendait aveugle était sans doute la dernière goutte d'eau. Petit à petit, la colère monta, se rappelant chaque mot de leur conversation. Il devait se calme, prendre sur lui. Il l'aura sa vengeance, mais était-il capable d'attendre ? Toujours devoir se contrôler. Et si, pour une fois, il laissait agir ses pulsions. Il se trouvait là, l'insolant, juste à côté de lui. En un coup tout serait régler. La proximité des places du fiacre rendait la proie sans défense. Tout d'un coup, le coeur d'Edward se mit à battre plus fort qu'à son habitude. Dangereusement, sa main se rapprocha de la garde se son épée. Tout était si facile. Un meurtre sans témoin, personne ne se soucierait de ce nouveau cadavre qui n'ajouterait qu'un petit baton dans les statistiques meurtrières de la ville.

    Edward se reprit et, par réflexe, écarta brusquement sa main pour s'écarter de la tentation. Il énonça alors d'une voix rude, dénué de toute légèreté.

    Nous allons au Fort.

    Le cochet, maintenant mise à la confidence de la destination, réveilla les chevaux d'un coup de fouet et fit partir le carrosse. Ca y est, plus aucun retour en arrière n'était possible pour Eli. Pourtant, Edward n'était pas calmé.

    Maintenant que tu as compris que je n'était pas qu'un vulgaire valet, repris Edward d'une voix sèche et agressive, j'espère que tu comprends que tu vas devoir payer pour tout ce que tu as oser me dire. Tu t'es permis des choses que personne n'aurait jamais oser faire même dans leurs rêves les plus fous.

    Et tout d'un coup, sortant de nulle part, Edward empoigna son poignard qui était dès lors, non plus dans sa chaussure vu que son déguisement ne le permettait plus, mais simplement au niveau de sa taille et alla, d'un geste bref, le coller contre le cou de son rival. Sa respiration était rapide. Tout son poid avait basculer vers l'autre passager. Ses yeux se plantèrent dans ceux d'Eli. C'était comme si il essayait de la tuer d'un simple regard. En réalité, il s'était énervé par ses propres paroles. Se remémorer toutes ses humiliations et les avouer à voix haute l'avait rendu incapable de se contrôle. Pourtant, il le devait, il ne pouvait pas tout gacher, pas maintenant. Il hésita une à deux secondes, avant de, sans lacher son poignard, confisquer l'épée d'Eli à l'aide de sa deuxième main libre. Il se rassit correctement et tenta de calmer ses pulsations. Il rangea son poignard mais garda entre ses mains l'arme de son ennemi.

    Tu dis que j'ai un problème avec mon orgueil mais le tient aura eu raison de ta vie.

    Edward se calma tout en désespérant de ne pas arriver à se libérer de sa frustration.
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 30 Déc - 2:32

Elizabeth regarda Robin s'asseoir en face d'elle. Peu à peu, elle prenait conscience du réel danger dans lequel elle s'était fourrée. Elle était là, enfermée dans un fiacre, face à un homme qui voulait sa peau. Un homme issu de l'aristocratie. Un aristocrate à l'honneur bafoué. Ceci ne pouvait rien annoncer de bon et Eli sentit ses entrailles se serrer. Elle vit bientôt la main de son adversaire se rapprocher lentement de la garde de son épée. Peut-être l'avait-elle réellement blessé par ses paroles. Peut-être n'allait-il pas rester de marbre comme elle avait pu le croire précédemment. La jeune femme ne niait pas que la peur l'habitait à cet instant. Bien sûr, elle était encore armée, mais un combat à l'épée dans un fiacre se révélait être une chose fort délicate ; si cela arrivait, elle ne donnait pas cher de sa vie. Quinn sentit bientôt son corps se raidir. Quelle pouvait être la réaction de Robin, elle était prête à intervenir et à défendre chèrement sa peau. Ce serait elle ou lui. Et si elle devait clouer le jeune homme dans le dossier de ce magnifique fiacre pour s'en sortir, alors elle le ferait. Pourtant, le garçon sembla se ressaisir tout à coup et interdit à sa main d'atteindre son épée. Et, d'une voix franche brûlant de colère, il annonça leur destination. A ce moment précis, Elizabeth essuya tous les doutes qui pouvaient persister quant à l'identité de son adversaire. Seul un aristocrate et un homme de pouvoir pouvait montrer tant de conviction et d'intransigeance dans ses propos. Bientôt, un coup de fouet retentit dans le silence de la nuit et le fiacre se mit en chemin.

Robin s'anima alors, parlant d'une voix sèche, gonflée d'orgueil. La flèche envoyée par Eli lorsqu'elle l'avait délibérément insulté avait finalement atteint sa cible. Avec un peu de retard, certes. Mais elle avait bel et bien transpercé son adversaire en plein coeur, elle l'avait profondément blessé. Au moins, elle ne mourrait pas sans avoir offert une blessure cuisante à son ennemi ; ce qui était une véritable consolation. Robin venait de confirmer sa plus grande faiblesse, ce qui suffit à flatter l'ego d'Elizabeth. La jeune femme allait se permettre un petit sourire provocateur quand l'homme fondit sur elle, un poignard à la main. La lame alla se placer tout contre sa gorge égratignant encore un peu plus sa peau, déjà à vif en souvenir des dernières menaces qu'elle avait subi. Quinn sentit la main libre de Robin s'emparer de son épée tandis que la propre lame du jeune homme pénétrait peu à peu dans la chair de sa victime. Eli serra les dents sous la douleur, empêchant les larmes de couler. La haine balaya vivement son orgueil et, lorsque Robin se redressa et retourna s'asseoir tout en lançant quelques dernières paroles, telle un juge annonçant sa sentence, le fusilla du regard. Si elle écoutait ses pulsions, alors elle se jetterait sur lui et lui arracherait le coeur à mains nues. Mais il y avait ce poignard. Ce poignard qui la tenait en respect et la clouait sur son siège. En revanche, il lui restait une chose que son ennemi ne lui prendrait jamais. La parole. Robin était un aristocrate ? Très bien, elle allait se mettre à son niveau et se battre comme on le lui avait appris des années plus tôt. Sans arme. Sans même faire le moindre geste. Seules ses lèvres se permettraient le moindre mouvement. Et si Robin levait la main sur elle d'une quelconque façon, alors elle saurait qu'elle avait gagné le duel et accueillerait la mort à bras ouverts. Se permettant enfin le sourire provocateur qu'elle s'était préparée à lui offrir quelques secondes plus tôt, elle le défia du regard et lui répondit avec tout le mépris dont elle était capable.

- Dans ce cas, je t'ai remis à la place que tu mérites. Je comprends à présent. Personne n'a jamais osé lever la main sur toi ! De toute évidence, il était grand temps que cela change. En une seconde j'ai réussi à faire exploser ta fierté et ça tu n'arrives pas à le supporter. Tu vas me tuer pour t'avoir prouvé que tu n'es rien. Tu n'es qu'un pion que j'ai balancé en dehors de l'échèquier ; un misérable cafard que j'ai massacré sous ma chaussures. Ou peut-être même que ce que tu t'apprêtes à faire n'a rien à voir avec ce que j'ai pu dire ou faire comme tu le prétends, mais que tu t'en veux. Tu t'en veux de ne pas avoir su lire en moi, de t'être laissé berner par mes paroles et mon apparence. Eh oui, peut-être que le pauvre petit Robin blessé dans son orgueil n'est pas si invulnérable qu'il le croyait. Dur dur réalité n'est-ce pas ? S'il t'es si difficile d'y faire face, reste parmi les tiens dans ta cour d'illusions et de faux semblants et ne viens pas te frotter aux miséreux. Car nous réussirons toujours à te remettre à ta juste place. Tu es comme tous tes semblables, sans ta fierté tu n'es plus bon qu'à ramasser la merde des porcs. Et votre fierté et si facile à balayer !

Elizabeth se tut et savoura ses paroles sachant pertinemment que, plus que toute autre chose, Robin ne supporterait pas d'être comparé à qui que ce soit. Même s'il s'agissait de ses semblables. Finalement, elle termina avec une dernière touche de défi.

- Et je ne suis pas encore mort.


Dernière édition par Eli Quinn le Jeu 30 Déc - 17:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 30 Déc - 15:01

Edward écouta d’une oreille distraite la répartie de sa rivale, mais chaque moi se gravèrent dans sa mémoire. Il s’en voulait. Il culpabilisait d’avoir été aussi faible. Il en avait fallu de peu et le pauvre petit qu’il avait en face de lui pouvait considérer comme un miracle que son cœur batte encore. Il regardait, évasivement, le paysage à travers la vitre du fiacre. Lui qui n’avait que pour seule intention d’essayer de se calmer, Eli n’avait pas l’air d’avoir l’intention de l’aider. Jouait-il avec sa vie ? Avait-il envie de mourir à ce point ? Ou était-il tout simplement inconsciente ? La situation était pourtant claire. Edward avait le dessus et était libre de tout mouvement, lui en revanche … Edward ne comprenait pas sa tactique. C’était comme si il était prêt à donner sa vie juste pour l’humilier. Il se mit à sourire à cette pensée, se redonnant de l’importance. Quoiqu’il en soit, il ne pouvait pas accepter cet écart de conduite plus longtemps. Il n’était plus Robin désormais. Même si il n’avait aucunement l’intention de dévoiler son véritable nom, préférant passer pour un simple aristocrate, il n’en était pas moins que son statut demandait un certain respect. Respect qu’il obtiendrait coûte que coûte, cela en devenant une affaire personnelle.
A la fin du discours d’Eli, Edward émit un long soupir pour essayer de calmer sa colère. Encore une fois, il avait dépassé les bornes. Peu importe, Edward restait le dominant. Jamais il n’accepterait d’inverser les rôles tout ça parce que son ennemi avait la langue bien pendu.

*Tu n’es pas encore mort ? C’est ce que tu penses.*

Tout d’abord ! lança-t-il de manière impulsive avant de retrouver son calme, non, je ne suis pas comme tous mes semblables comme tu dis et c’est ce qui rend ton discours complètement incohérent.

Il changea alors de place pour aller se positionner juste à côté de son prisonnier. Il caressa la lame de l’épée d’Eli tout contre le visage de ce dernier.

Tu aimes à me critiquer, mais sache que tu n’as pas non plus idée à qui tu as affaire. Mon pauvre, dit-il dans un petit rire, si tu savais à quel point tu es tombé sur la mauvaise personne. Jusque là, je n’ai encore jamais essuyé aucun échec. D’accord, je l’admets, tu es robuste. Mais le jeu n’est pas finit et tu n’es pas en position de pouvoir te décerner la couronne. Sans doute est-ce pour cela que tu ne fais que parler depuis tout à l’heure. C’est la conscience de ta mort imminente qui te rend aussi bavarde ? demanda-t-il d’un ton léger.

Il savait pertinemment qu’Eli n’allait pas mourir ce soir et il savait également que ce n’était pas prévu les quelques jours suivants. Dans une semaine peut-être, minimum. Il s’était tellement retenu, ravalant sa fierté et crachant de la frustration, le plaisir derrière devait en valoir la peine. Il éloigna alors l’épée de la peau de son ennemi et porta son attention sur la lame qui lui renvoyait son reflet.

Tu te considère donc maintenant comme un miséreux ? Plus de retour en arrière ?

Il laissa durer le silence quelques secondes face à cette question qui se voulait sans réponse, juste source de réflexion.

Alors tes jugement sur ma personne ne m’intéresse guère et désormais, tu auras beau dire tout ce que tu veux, cela ne m’atteindra plus.

Il se mit à rire de nouveau et revint à sa place initiale, face à Eli.

Un misérable cafard que tu aurais écrasé sous ta chaussure, continua-t-il en rigolant joyeusement. Quoi ? En ayant gagné grâce à la tricherie, tu oses prétendre être meilleur ? Je suis désolé, mais si personne n’a jamais levé la main sur moi, c’est tout simplement parce que je suis plus malin que les autres. Toi ? Tu es juste un impulsif qui n’a rien à perdre. Cela doit être triste non ? Ne rien avoir à perdre, personne à qui l’on tient ou qui pourrait tenir à nous. Aucun regret de quitter cette terre … je n’imagine même pas. Au final, tu ne donnes pas l’impression d’avoir quitté la cour pour un monde meilleur …
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Eli Quinn
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aristocracy & piracy

Eli Quinn


Bouteilles à la mer : 206
Date de naissance : 12/08/1991
Débarquement le : 30/11/2010

Who am I ?
Âge: 18 ans
Métier: Valet chez les Williams & pirate à ses heures perdues.

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MessageSujet: Re: Par une nuit "enlunée"   Par une nuit "enlunée" EmptyJeu 30 Déc - 18:58

Le regard d'Elizabeth s'illumina momentanément de satisfaction aux premières paroles de son ennemi. Elle avait vu juste. Robin se considérait bien supérieur à ses semblables. Il se sentait différent et ne supportait pas qu'on le compare à qui que ce soit. Pourtant, l'insolence disparue bien vite des yeux de Quinn quand le jeune homme se déplaça à ses côtés et lui caressa lentement la joue à l'aide de sa propre lame. La situation devenait de plus en plus inconfortable pour Eli au fur et à mesure que les secondes passaient. Robin poursuivit bientôt et la jeune femme sentit ses poings se serrer. L'impertinence de cet individu était exécrable ; elle détestait la façon qu'il avait de se pavaner verbalement. Oh ce qu'Elizabeth rêvait de lui cracher sa féminité au visage, juste pour le plaisir de le voir se décomposer sur place et lire la surprise dans ses yeux. Cette simple pensée était presque jouissive. Oui, peut-être qu'elle était tombée sur le plus ambitieux aristocrate de la ville, mais Robin ignorait qu'Eli n'était absolument rien comparé à Elizabeth. Robin n'avait encore rien vu, il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait s'il venait à découvrir le secret de sa prisonnière... Celle-ci se détendit légèrement quand son adversaire éloigna la dangereuse arme de son visage.

Elizabeth devait bien reconnaître ça à son ennemi, il faisait preuve d'un sang-froid surprenant. Chose qu'elle-même ne possèderait jamais. De plus il savait démanteler sa répartie, la faire exploser en mille morceaux, la balayer d'un simple geste de la main. Et cela, uniquement grâce à cet aplomb qu'il étalait quelque que soit la situation. S'en était frustrant pour Eli, vexant. D'ailleurs, ses propres convictions commençaient à s'envoler une à une, la laissant seule face à son adversaire. Peut-être n'était-elle pas de taille à affronter Robin tout compte fait ? Peut-être que les distances qu'elle avait pris avec l'aristocratie la rendait vulnérable et inapte à converser avec ce qui avait été ses pairs. A chacune de ses paroles, Robin lui prouvait qu'il n'était pas la pauvre petite chose misérablement arrogante dont Elizabeth avait parlé. Chaque mot prononcé par le jeune homme, donnait l'impression à Quinn de recevoir un coup de poêlon sur le crane. Lentement, mais surement, elle s'enfonçait dans la terre. Seule sa fierté lui permettait de ne pas disparaître totalement. Oui, la jeune pirate avait le sang-chaud et pourtant elle devait se contrôler. Sans ça, elle se retrouvait très vite embrocher à l'intérieur d'un fiacre. Une mort indigne de la piraterie, il fallait bien le reconnaître.

Quand Robin parla de sa soit disant tricherie, un léger sourire étira les lèvres d'Elizabeth. C'était exactement ce qu'un homme tel que Robin, fier de sa situation, ne pouvait comprendre. Ce que l'aristocratie considérait comme une tricherie digne de la pire des punitions, la piraterie le considérait comme une attaque finement menée. C'était là la grande différence entre ces deux mondes et Elizabeth préférait la liberté aux entraves de la noblesse. Impulsive, oui, elle l'était. C'était indéniable. Mais on pouvait mettre cela sur le compte de son ancienne situation qui avait trop longtemps réfréné ses ardeurs et l'avait enfermé dans une prison dorée. Elle avait pris goût à la liberté et aimait laisser libre court à ses pulsions. Alors non, jamais elle ne retournerait à l'aristocratie, même si sa vie en dépendait. D'une oreille qui se voulait attentive, Elizabeth écouta Robin venter son intelligence pour enfin juger une dernière fois de son choix. Eli retint un soupir. Une fois encore, le jeune homme s'arrêtait aux mots qu'elle avait pu prononcer et à sa désinvolture face à son sort. Comment pouvait-il penser qu'elle n'avait rien à perdre ? Tout le monde à quelque chose à perdre. De plus, Eli savait qu'au moins une personne à Kingston la regretterait. Mais non, Robin ne semblait pas comprendre... Elizabeth considérait le fait de tenir à sa vie plus qu'à tout autre chose comme une véritable faiblesse. D'ailleurs, si elle avait craint la mort ne serait-ce qu'une demi-seconde, sans doute se serait-elle déjà jetée aux pieds de Robin pour le supplier de la pardonner et de l'épargner. Chose qui, évidement, n'arriverait jamais. Du moins pas dans cette vie. Ce sang-froid dont la jeune femme faisait preuve face à son destin s'expliquait donc par sa fierté. Une fois encore, son arrogance dictait ses pas. Tout ceci n'avait rien à voir avec les regrets. Les dernières paroles du garçon laissèrent donc Elizabeth de marbre.

La jeune Quinn s'était plongée dans un long silence, la raison et la curiosité ayant écrasés sa vanité et son impertinence. Elle savait que Robin considérerait son mutisme soudain comme une victoire, mais peu lui importait. Elle soupçonnait que le jeune homme ne la tuerait pas avant d'avoir découvert son secret. Il lui restait donc une chance de l'humilier en conservant ce même silence face aux questions qu'il lui poserait. Dans le regard qu'elle avait posé sur son ennemi, on pouvait lire toute sa haine et tout son mépris. C'était le moyen qu'elle avait trouvé pour lui montrer qu'elle ne s'avouait pas vaincu et qu'elle lui réservait bien pire encore que la simple provocation verbale.

Bientôt, le fiacre s'immobilisa et Elizabeth pu deviner l'immense ombre du fort. Elle était consciente que la prison l'attendait et n'espérait qu'une chose : que la prochaine fois qu'elle respirerait l'air libre ne serait pas pour monter à la potence. Finalement, Eli lança sa dernière provocation, destinée à décupler l'énergie que Robin mettrait à essayer de briser son secret.

- Le bavard impulsif te met au défi de briser son silence et son sang-froid.

Un sourire à la fois amusé et carnassier illumina le visage fermé d'Elizabeth. A présent, c'était la persévérance et l'impassibilité qui offriraient la victoire.
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